©pancakes.

NOM : DUPUIS. PRÉNOM(S) : Églantine-Freddie. SURNOM(S) : égi, blondie, barbie. ÂGE : vingt-deux ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : le quatorze février, paris, france. NATIONALITÉ : française. ÉTUDE : étudiante en langues et cultures étrangères et régionales, étudie le russe. GROUPE : alpha.

il y a seize ans de cela.
« Et toi Églantine, est-ce que t'es amoureuse de quelqu'un ?! » J'écarquillais les yeux, ce n'était pas le genre de conversations qu'on entretenait avec ma meilleure amie à notre âge, l'âge de six ans. Quand on se voyait, c'était plutôt pour jouer à la poupée ou se crêper le chignon dès qu'elle me piquait une barrette ou encore, quand, plus tard, on faisait des plans pour infiltrer la chambre de nos mères respectives et fouiller dans leurs armoires remplies de somptueuse robes. On saccageait souvent le maquillage et nous faisions souvent disputés par la suite. J'ai vécu énormément de choses superbes avec elle, on aura tout fait. Mais nous nous sommes malheureusement vite quittées quelques années après, quand je devais partir pour New York, une grande ville qui me faisait rêver depuis que mon oncle m'en avait parlé, il fallait changer de ville, changer pays, changer ma vie. « Humm... » Elle se leva de sa chaise et sautilla, me suppliant de me le dire et qu'elle gardera le secret pour toujours. « Oui, je suis amoureuse d'un garçon. » J'avais vraiment répondu ça, ne rigolez pas. Elle m'avait sourit et était remontée sur ses grands chevaux en me hurlant d'annoncer son prénom et de lui décrire comment il était. « Il est mignon, il m'a offert un coeur en savon et il me dit toujours de se cacher derrière la poubelle de l'école pour qu'il me fasse un bisou. » Elle trouvait ça génial, je trouvais ça aussi fascinant. Je n'avais jamais bien pu croire en l'amour puisque mes parents n'avaient jamais été ensemble, je ne les voyais jamais s'embrasser, juste des rires forcés. Au fil du temps, ça empirait. Des disputes éclataient de plus en plus souvent pour la même chose, mon père trompait ma mère avec une autre femme, beaucoup plus jeune, ma mère lui hurlait qu'elle pouvait être sa fille, elle devait avoir juste vingt-cinq ans et lui en avait quarante. Mais cette jeune femme je l'aimais bien, elle m'avait toujours donné tout ce que je voulais, elle m'emmenait à l'école, me préparait mon petit-déjeuner quand je m'installais quelques jours chez mon père. Elle était belle, adorable. « Et toi, Pensée, est-ce que t'aime un garçon, ou une fille, ça peut arriver. J'ai entendu dire que mon papy, il aimait un autre garçon. » J'avais vécu énormément de choses avec mon grand-père et trouvais cela normal et pas très étrange qu'il vive avec un autre monsieur, je n'avais jamais connu ma grand-mère et mon papy était directement tombé dans les bras d'un autre homme. « Non, je ne sais pas, mais la dernière fois, Liloo avait collé ma langue contre la sienne, tu crois que c'est interdit ? » J'avais raconté toute cette conversation à ma tante qui m'avait dit que c'était normal d'en parler avec sa meilleure copine. Elle m'avait aussi dit que c'était mieux d'avoir un amoureux qu'une amoureuse mais qu'on pouvait faire comme on voulait, le principal c'était d'être heureuse. Je l'avais écouté et je l'avais été heureuse, jusqu'à maintenant.


il y a seize mois de cela.
« Et sinon, les amours ?! » Pensée était de nouveau devant moins après seize ans d'absence, sans nouvelles, sans rien. Mais je l'avais retrouvée et c'était le principal. Elle m'avait tant manqué. J'ai du vivre des années difficiles et celle-ci me remontait le moral à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. J'allais lui raconter. « Ça a bien changé depuis seize ans, ma chérie, j'ai du partir vivre ici, loin de ma belle-mère et mon père, j'avais quand même eu les larmes aux yeux quand je suis partie, je peux te le dire. C'était horrible ces dernières années. Horrible. J'ai souffert. Affreusement souffert, et tu n'étais pas là.. » Je ne vivais que pour lui, il était devenu celui que je ne devais pas laissé une heure pour faire du shopping avec mes copines, c'est celui à qui je devais faire à manger dès qu'il revenait du travail, c'est celui qui me disait comment je devais m'habiller, c'était celui qui me demandait de ranger son bureau, de le nettoyer. Mais c'était celui qui, je le croyais, serait l'homme de ma vie. Avec qui j'aurai des enfants, avec qui je me marierai, avec qui j'aurai des petits-enfants, avec qui j'aurai pu être heureuse. Au début, tout était normal, je l'avais rencontré dans le métro, ça avait été le coup de foudre, oui ça doit être ça. Un coup de foudre. Et puis, on s'est revu le lendemain au même endroit. J'étais de nouveau allée au travail sans me rendre compte qu'il avait glissé un petit mot dans ma poche de manteau. Il m'avait invité à le rejoindre dans un bar. C'est dans ce bar que nous avions discutés et nous étions embrassés pour la première fois. Il était beau, gentil, drôle. L'homme parfait, comme on dit. Un an après, tout allait bien, ce n'est qu'après quelques temps qu'il revenait tard le soir, s'excusant et me disant qu'il devait faire des heures supplémentaires pour payer l'appartement. Quelques fois, il ne rentrait même pas. Je pleurais tous les soirs, malheureuse de savoir qu'encore une fois j'allais me coucher, seule dans mon lit. Alors, je sortais entre copines, en boîte de nuit, mais je ne voulais pas le tromper, je l'aimais. Je croyais qu'il m'aimait aussi. Mes amis me disaient toujours qu'il cachait quelque chose, qu'il me trompait même. Je ne les croyais pas, ou ne voulait pas les croire. Et puis, un jour, allant faire un tour sur son ordinateur qu'il avait laissé sur la table du salon, je pus voir des messages de sa secrétaire qui lui écrivait qu'elle l'aimait de tout son coeur, qu'elle avait hâte de le retrouver le soir-même pour lui faire des câlins, lui faire l'amour et je ne sais quoi. J'étais tellement malheureuse que je fermais les yeux, pleurant toutes les larmes de mon corps. Ce n'est qu'après cette épreuve que je compris ce qu'avait enduré ma mère quand elle avait apprit que mon père couchait avec une femme plus jeune que lui. L'adultère est une chose horrible, je trouve. « Je suis désolée de ne pas avoir été là. Tu m'as manqué. » Elle me prenait dans ses bras, et je ne sais même pas pourquoi, les larmes me montèrent aux yeux et je ne pus les retenir de plus, j'éclatais en sanglot. La nostalgie, sûrement.


il y a seize heures de cela.

J'en avais vraiment mais alors vraiment marre de cette nostalgie, alors j'ai décidé de m'évader un peu. D'abord en pensant à voyager, mais pour voyager, il fallait de l'argent, mon travail me convenait, je ne voulais pas changer pour gagner plus. J'ai hâte de rentrer dans cette académie, je sens que je vais bien m'amuser. Ça va être génial, je vais rencontrer beaucoup beaucoup de personnes, je vais pouvoir m'amuser comme une folle. Apprendre ce que j'aime, le russe et plein d'autres choses comme la danse classique. Peut-être qu'il y aura des problèmes, peut-être que je serais loin de mon amoureux, car j'en ai trouvé un nouveau mais j'espère que celui-ci est le bon, je l'aime. Mais tout le monde me dira qu'il faudra le tromper. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je prend mon courage à deux mains et j'y vais.