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Plus rien n'allait. Adam n'avait plus vu Judith depuis le bal à l'Halloween, où tout semblait avoir dégénéré. Il n'avait pas pu avoir avec elle cette conversation qu'il jugeait nécessaire et surtout, il avait failli s'emporter. Maintenant, elle ne répondait plus à ses messages, à ses excuses, à ses invitations. Il n'était plus capable de la voir et la trouver n'était pas plus évident. Il lui fallait donc compter sur une coïncidence où la voir de force, idée qui ne lui plaisait guère.

Pourtant, peu après s'être levé et habillé se matin-là, il envoya un ultime sms à Judith qui lui fixait un rendez-vous à 13h, dans la salle de conférence de la faculté de droit. Il lui avait terminé avec un "s'il te plait, je t'en pris, je veux te voir". La supplier fait certainement pathétique, mais c'est bien là où il était rendu maintenant.

Pour la journée, il était habillé assez simplement: chemise blanche, jeans, tennis habituel, rien de bien bien particulier. Il prévoyait aller au gym après et profiter de son habituel après-midi de congé qu'il a à cette journée. D'ailleurs, en allant à la salle de conférence, il passa à son casier prendre son sac de sport. Il était 13h moins dix minutes quand il arriva dans la salle et il déposa son sac dans un coin de la pièce, s'assoyant sur le bureau, patientant doucement. Il espérait vraiment qu'elle vienne.

La porte s'ouvrit doucement et Judith en franchit le cadre. Elle était venue, bon sens. Il la revoyait enfin. Il se leva de sur le bureau et voulut aller près d'elle, mais elle fit un geste de main qui l'arrêta net. Visiblement, ce ne serait pas de belles retrouvailles, mais un moment de discussion pénible. Il acquiesça donc, son sourire disparu au passage et il dit d'une voix plus basse:

-Je suis quand même content que tu sois venue...

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Beaucoup de choses avaient changé depuis le fameux bal de l'Halloween. Un des couples phares de toute l'université avait traversé une période de turbulence. Les deux amoureux avaient pourtant réussi à surmonter beaucoup de chose depuis leur premier rencard. La jeune femme faisait partie d'une fraternité qui faisait concurrence aux BETAs et se les mettait à dos. Pourtant, tout s'était bien passé. Judith était tombée amoureuse à la seconde même où leurs mains s'étaient frôlés et leur yeux s'étaient croisés. Adam représentait ce qu'elle avait toujours voulue chez un homme : la gentille, la tendresse, mais aussi la force et la protection. Il était beau à en mourir, intelligent, doué, aimant et fidèle. Du moins, c'est ce qu'elle avait toujours pensé de lui. Mais les rumeurs avaient fini par affecter la jeune femme. Selon beaucoup d'entre elles, le jeune homme l'avait trompé avec plus d'une fille. Judith s'était alors contentée d'ignorer ces rumeurs... Mais un jeune homme était venu semer le doute dans ses pensées et particulièrement de ce qu'elle pensait de son petit-ami. Peu à peu, la jeune femme s'était méfiée. Et un jour, elle avait compris que quelque chose clochait depuis quelques temps. Les femmes étaient peut-être douées d'un sixième sens pour ce genre de chose ?! La belle brune s'était rendue compte qu'une sale impression était venue se loger en elle quelques temps avant la première parution de ces rumeurs. Judith savait qu'elle devait parler à Adam. Mais elle n'avait pas trouvé le courage de répondre à ses appelles ou bien de lui en parler les rares fois où ils en avaient eu l'occasion. Le bal de l'Halloween était arrivé et la jeune femme s'était rendue seule à la fête, se doutant qu'elle devrait faire face une nuit de plus. Adam était venu. Les deux jeunes gens avaient essayé de faire comme si de rien n'était mais une autre rumeur était venue perturber le couple déjà fragilisé : Aaron tenterait de se faire la belle Judith - pour dire les choses crument - et elle ne se montrait pas insensible à ses charmes. Inconsciente de cette rumeur, la jeune femme avait malencontreusement cité le prénom de son ex-ami dans une de leur discussion et Adam s'était montré froid. Il avait décidé d'aller aux toilettes se démaquiller. Puis, soudain, pour une raison qu'ignorait toujours Judith, il était arrivé, en colère et remonté, l'avait saisi par le bras, un peu trop violemment, ne contrôlant pas sa force.
La jeune femme l'avait alors regardé sans le reconnaître. Ne supportant pas un homme violent, la jeune femme lui avait demandé une fois de le lâcher avant de hausser la voix à son tour. Finalement, tout le monde les avaient encerclé et Adam était parti. Judith n'avait pas cherché à le retrouver. Quelque chose en elle s'était comme brisé. Elle avait compris... Suite à cela, elle avait refusé de parler d'Adam, avait évité chacun des cours qu'elle avait en commun avec lui, filtrait ses appelles et ne répondait jamais à ses SMS. Pourtant, elle savait qu'ils devaient parler. Cette situation la mettait inconfortable et elle détestait cela !

Ce matin-là, Judith fut réveillé par la sonnerie de son IPhone. Quelque peu assoupie, ayant eu du mal à dormir pendant quelques nuits au par-avant, la jeune femme avait attrapé le cellulaire d'une main nonchalante et avait lu le message. C'était Adam. Il la suppliait d'accepter de le voir. Judith resta un instant allongée dans son lit. Elle ne se sentait pas prête.

** Je ne serais jamais prête... **

Comment être prête à aller discuter avec l'homme qu'on aime quand il s'avère qu'il vous a caché quelque chose. Quelque chose de difficile à acquiescer. Elle pianota donc une réponse affirmative sur l'écran avant d'envoyer son message et de se plaquer l'oreiller sur la tête. Elle aurait voulu arrêter de respirer, arrêter de souffrir. Mais rien à faire. Une heure plus tard, la jeune femme s'était levée, avait pris une douche et après avoir pris connaissance du temps orageux avait enfilé une sorte de pull tendance accompagné d'un jean type Slim bleu foncé, se chaussant alors de bottes marrons. Ses longs cheveux bruns avaient été laissé ondulés mais coiffés de sorte à ce qu'il lui tombe sur les épaules. Seule sa mèche de devant avait été lissée. Aussi prête que possible, elle avait attrapé son sac à main noir clouté et avait filé acheter un Moka Blanc au Starbuck Coffee du coin avant de se diriger vers la salle de conférence de la faculté de droit où étudiait son homme. Pile à l'heure, elle hésita avant d'entrer. Prenant une dernière gorgée de son café, elle se dirigea vers la poubelle la plus proche pour jeter le gobelet et entrer dans la salle en question. Avançant doucement vers Adam, la jeune femme ne pu s'empêcher de le stopper net lorsqu'il s'approcha d'elle. L'atmosphère était tendue. Elle n'était pas prête... Il était temps qu'elle connaisse la vérité, que lui l'apprenne à son tour. Ils devaient parler et voir si le temps pouvait faire cicatriser leurs blessures. Mais la jeune femme était-elle prête à l'entendre de sa bouche ?

Adam lui dit alors qu'il était tout de même heureux qu'elle soit venue. Mais lui aussi avait compris que l'inévitable conversation allait avoir lieu. Judith lui offrit un petit sourire. Elle devait l'admettre, il lui avait manqué. Et c'était cela qui la mettait hors d'elle : elle l'aimait toujours autant. C'était sa confiance qui souffrait...

« Bonjour Adam. »

Elle lui adressa un petit signe de tête avant de poser son sac à main sur le sol. Regardant autour d'elle, elle finit par faire le premier pas :

« Tu voulais me voir... Je suis là maintenant. »

Allait-il lui mentir ? Elle priait pour qu'il n'en ai pas l'audace !

Spoiler:

Adam voulait rétablir la confiance dans leur couple, à n'importe quel prix. Il n'était pas certain que dire la vérité soit la meilleure des solutions. Personnellement, il serait incapable de vivre avec quelqu'un qui l'a trompé et s'il devait lui avouer ça, alors il préférait encore rompre directement. Peut-être qu'il ferait le sacrifice de mentir, s'il se trouvait la force. Peut-être ne le saurait-elle jamais et il se jurait de ne plus jamais la tromper. En soi, le mensonge finirait par devenir la vérité.

Judith fit son entrée et il aurait été surpris de voir qu'elle soit heureuse et toute souriante, comme il la connaissait si bien il n'y a pas si longtemps. Au contraire, un fardeau semblait peser sur ses épaules. Elle avait l'air lasse, fatigué. Elle lui dit bonjour et de son côté, il cherchait encore les mots qu'il lui dirait bientôt. Ça ne serait pas évident, mais il devait y arriver. Elle était là maintenant et il prit une inspiration, baissant la tête. Il aimerait la toucher, la prendre dans ses bras. Il a peur qu'il n'y ait pas de dernière fois à ses gestes. Adam l'aime encore et par amour, on peut faire bien des choses parfois.

-Je... je suis désolé pour l'autre jour. Vraiment... c'est juste que... Je pense qu'on s'est trop peu parlé alors qu'il y avait se tourbillon de rumeurs autour de nous. Aujourd'hui, je veux mettre tout ça au clair et après, on décidera ensemble ou chacun de notre côté de se qu'on fera.

Autant être galant et se lancer en premier. Il s'appuie légèrement contre le bureau derrière lui et se passe la main le long de la joue, signe qu'il est nerveux, mal à l'aise.

-Très bien, alors je me lance. Ya du vrai dans les rumeurs sur Delilah et moi. On a souvent flirté... enfin elle. De mon côté, je ne peux pas dire que j'étais indifférent, mais dans mon esprit, elle ne t'arrivait pas à la cheville et chaque fois que je te revoyais, je ne regrettais pas Delilah le moins du monde. Mais, tu sais se que c'est... elle était tenace, elle n'arrêtait pas et puis, j'ai fini par me laisser prendre au jeu. Finalement, on s'est embrassé, mais il n'y a pas eu plus, peu importe se que les gens veulent bien dire ou croire. Je l'ai regretté dès que c'est arrivé et je voulais t'en parler, mais j'en ai jamais eu l'occasion. Tu me connais... je suis pas du genre à vouloir faire une scène publique.

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Judith avait bien sûr noté le fait qu'Adam ne cessait pas de l'appeler, de vouloir lui parler. N'était-ce pas une preuve d'amour ? Une preuve qu'il tenait à elle ? Ou bien était-ce une autre tentative de mensonge ? La jeune femme ne put s'empêcher de le regarder quelques instants. Il semblait tourmenté... La force de sa colère et la violence avaient quitté ses yeux. Son regard était toujours aussi perturbant. La belle brune due faire attention pour ne pas se perdre dans la profondeur de ses yeux... L'instant était mal choisi. Judith se concentra sur ses sentiments et sur ce qu'elle ressentait en le regardant. La belle brune relevait la tête, s'apprêtant à lui dire quelque chose lorsqu'il prit la parole pour s'excuser de son comportement durant le bal. Judith le regarda un instant, son visage n'exprimait aucune expression. Adam ne pouvait lire aucune émotion sur son visage : il n'y avait pas de colère, pas de réaction. Adam n'avait pas tout à fait tort. Le fait qu'ils se soient si peu vus pendant que les rumeurs envahissaient leur monde avait contribué au doute. Malgré tout, sa dernière phrase lui fit mal. Il avait raison... Mais la jeune femme sentie un malaise en elle. Judith détourna le regard quelques instants, tentant de concentrer son esprit sur le bord du bureau disposé derrière Adam. La jeune femme voulait penser à autre chose pour ne pas pleurer. Elle était amoureuse de lui... Rien ne changerait cet état de fait. Il l'avait trompé. Pouvait-elle lui pardonner ?

« Je pense qu'il le faut... »

Le jeune homme s'appuya alors contre le bureau et ouvrit la bouche. La jeune femme détourna le regard une nouvelle fois, l'empêchant de remarquer le tremblement de ses lèvres. Judith savait qu'elle devait l'entendre... Mais elle n'était pas préparée. Comment faire ?! Adam se lança. Judith le regarda, s'efforçant de l'écouter jusqu'à la dernière phrase avant de se détourner pour faire quelques pas, croisant ses bras et regardant le plafond. Le jeune homme ne devait pas voir le regard glacial qui avait remplacé le doux regard habituel de la belle brunette. Elle s'y refusait. Les mots d'Adam étaient venus entailler un peu plus encore son cœur. C'était presque un miracle si elle ne s'était pas tordue de douleur. La belle brune resta silencieuse un moment. Lui avait-il dit tout la vérité ou bien s'efforçait-il de lui en cacher une partie ? Plusieurs minutes passèrent mais Judith ne put se tourner vers lui que lorsque toute colère avait quitté son propre regard. Elle resterait enfouie un moment. La belle brune se tourna vers lui, de son regard vide et son visage inexpressif, elle s'approcha de quelques pas, se frottant les avant-bras comme pour se réchauffer avant de mettre ses mains dans ses poches. Pourtant, elle était perdue... elle ne savait qu'en penser. C'était comme si elle venait de se réveiller après avoir fait un long et magnifique rêve. Un peu trop parfait pour être vrai. Et maintenant, elle allait en payer les frais...

« Je croyais te connaître... »

Dit-elle simplement. Une fois encore, la jeune femme avait tout fait pour contenir son ton amer. Mais le fait qu'elle ne contrôlait plus rien du tout, qu'elle était perdue se voyait comme le nez au milieu du visage. L'observant un moment, la jeune femme lui tourna le dos un instant avant de se lancer à son tour. Et même s'il n'avait peut-être pas tout dit, elle ne pourrait pas l'y obliger. Doucement, elle parla, avec sincérité et sans trahir sa colère et sa déception. La peine suivrait... Plus tard.

« Ce soir-là... Au bal... je n'avais pas conscience des rumeurs qui me concernaient moi et... Aaron. Et si je t'ai si longtemps évité avant d'y aller, c'était parce que je savais ce que... Je savais. »

Judith ne pouvait pas se résoudre à parler à haute voix de l'infidélité du jeune homme. La jeune femme se tourna vers lui après avoir laissé une pause. Elle le regarda dans les yeux, signe qu'elle ne mentait pas :

« Ces rumeurs étaient fausses. Il n'y a rien entre moi et Aaron. Du moins... Je ne sais pas ce qu'il ressent pour moi. Je ne sais même pas si l'on pourra devenir ami de nouveau lui et moi. Si j'ai passé du temps avec lui, c'est parce que je suis conne. Voilà. Je suis naïve d'avoir pensé qu'il voudrait peut-être faire amende honorable et redevenir ami avec moi. Je suis une parfaite idiote... Et il voulait peut-être me faire souffrir... Mais en tout cas... »

Elle s'interrompit. Devait-elle vraiment lui révéler cela ? Cela allait sans doute attiser la haine qu'il avait pour le jeune homme. Mais tant pis. Elle ne pourrait alors plus se sentir coupable de lui cacher quoi que ce soit !

« C'est Aaron qui m'a dit pour toi et... [...] Je ne l'ai pas crue au début... Mais ensuite, j'ai vu toutes ces rumeurs, j'ai vu ces gens me dévisager. Et là j'ai fini par douter... J'ai réfléchis. Et j'ai su... J'ai compris ce qu'était cette appréhension. Au fond de moi, je savais que quelque chose était arrivé. »

Judith le dévisagea, l'empêchant de parler elle finit par lui avouer quelque chose.

« Je savais qu'il fallait que je t'en parle. Qu'on mette les choses en clair. Mais je savais... Je sais... qu'au fond de moi, si tu avais osé me mentir ce jour-là, et que je l'avais sue... J'avais peur. J'ai peur... Je ne comprends pas ce qui nous arrive. Je... »

Malgré elle, sa voix trembla. Elle tourna la tête sur le côté, essuyant la seule larme qui avait réussi à couler le long de sa joue. Elle ne pouvait pas le regarder. Non... Pas encore.

Il le fallait bien et Adam y était résolu. L'esprit humain est parfois une perversion et en se moment, le jeune homme était presque plus pressé de savoir s'il avait été trompé par sa petite amie ou non plutôt que d'avouer à celle-ci qu'il en avait déjà désiré une autre, qu'il avait flirté, embrassé, mais après, il nierait le reste. Comment réagirait-il si jamais elle lui disait qu'elle avait eu une aventure avec Aaron? Cela lui aurait sans aucun doute brisé le cœur et il aurait été incapable de lui pardonner ou d'oublier. Cela aurait marqué la fin de leur relation. Pourtant, s'il espérait de tout cœur qu'elle soit honnête avec lui, alors pourquoi lui interdisait-il se droit en retour? Parce que le monde est parfois injuste et qu'il était incapable de se pardonner à lui-même se qu'il a fait et il trouve que c'est déjà bien assez ainsi. Il se promettait à lui-même de tout faire pour gagner son propre pardon. Il se rachèterait auprès de Judith. Il ferait d'elle la plus heureuse des femmes et en échange, il aurait se qu'il convoite; une certaine rédemption. Ce sera comme s'il ne l'avait jamais trompé. Était-il idéaliste? Sans aucun doute, mais on ne peut pas toujours avoir la bonne réaction et être d'une rationalité absolue.

Le visage de Judith devint livide et Adam comprit qu'elle prenait très mal se qu'il venait de lui dire avec une sincérité certaine. Quand elle dit qu'elle croyait le connaître, il baissa aussitôt les yeux, en signe de honte et la tête eut un mouvement semblable. Il avala de travers et fixait le sol. Adam n'était pas du genre à s'effondrer en larme, une certaine fierté le lui interdisait, aussi futile cela puisse paraître. Il continuait de fixer le sol pendant qu'elle parlait du lien qui la unissait à Aaron. En somme, il ne s'était pas vraiment rien passé. Adam trouvait qu'à se point-ci, en vouloir à Aaron ne ferait pas vraiment avancer les choses. Il se voyait plutôt passer à autre chose et ignorer la vermine qui avait voulu pourrir leur couple. Un envieux de plus. Il leva les yeux vers elle, comprenant maintenant un peu plus son attitude d'avant le bal. Adam réalisait qu'ils auraient dû avoir cette conversation plutôt, seulement, ils n'en étaient pas là. Judith prenait plus de blâme qu'elle ne devrait. Parler à un homme, se montrer de bonne foi, ou même naïve, il n'y a rien de mal là-dedans. Aaron était plus reprochable, c'est vrai, mais peut-on reprocher à un crétin d'être un crétin?

Il fronça des sourcils et releva la tête, fixant Judith, écoutant la suite. Aaron avait sorti des informations qui avaient apparemment choqué Judith. Elle avait eu ensuite une sorte de sixième sens. Il est vrai que parfois, le temps et le ciel fond en sorte qu'on ressente se qui va arriver ou bien se qui s'est passé. Adam était trop plongé dans toute ses affaires pour réellement prendre le temps et s'arrêter pour... regretter, faire le point et repartir sur de bonnes bases. Judith n'était plus capable de parler. Elle pleurait maintenant et le beau blond sentit qu'elle était au bout du parcours et qu'elle en était épuisée. Il s'approcha et tendit la main pour prendre la sienne.

-Mon ange, regardes moi... Je ne t'en veux absolument pas. Tout ça est de ma faute, d'une façon ou d'une autre... mais peu importe à qui va la faute, je veux aller de l'avant avec toi. Je t'aime et je te demande pardon pour tout ça. Pardon t'avoir trahi ta confiance, pardon d'avoir laisser notre couple à la dérive, pardon d'avoir choisi les mauvaises priorité. Je te demande pardon...

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Judith ne savait plus quoi dire ou quoi faire. La jeune femme sentait la colère monter en elle, souhaitant se déchainer et se manifester mais la belle brune fit tout pour que la contenir. Elle savait que si elle se mettait en colère contre lui, ils n'auraient plus l'occasion de parler à nouveau ! Adam lui avait apparemment dit tout ce qu'il avait à lui dire sur ce qu'il avait fait avec Delilah. Ainsi, il l'avait embrassé après avoir flirté plus d'une fois avec elle. La jeune femme se sentait trahie. Et elle ne savait pas à quel point elle avait des raisons de ressentir cela. La belle brune avait eu du mal à dévisager le jeune homme. La colère était montée en elle, comme si chacun de ses mots avaient réussi à l'écœurer un peu plus. Sa voix, ces aveux... c'était une souffrance. Elle savait qu'elle devait supporter ce récit mais quelque chose en elle se brisait peu à peu et elle ne pouvait se résoudre à en entendre d'avantage ! Judith s'était écartée quelques secondes, le temps de se calmer. Les yeux de la jeune femme reflétaient avec exactitude chaque émotion la tiraillant... Elle ne pouvait se résoudre à lui montrer cette fameuse colère. La belle brune avait toujours été une fille gentille, un peu naïve de temps à autres mais particulièrement orgueilleuse. Lorsque quelqu'un la trahissait, elle n'oubliait jamais réellement. Son amour pour le beau blond arriverait-il à calmer le jeu ? Il était trop tôt pour le dire.

À son tour, Judith se lança, lui expliquant que toutes ces rumeurs n'étaient pas fondées. La jeune femme haïssait ces dernières. Tout ce que ces mots avaient réussi à faire, c'était de les éloigner l'un de l'autre. De véritables armes. Aaron n'était rien de plus qu'un ami. Du moins, il l'avait été. Judith n'aurait sue dire avec précision ce qu'il était pour elle à présent. Aaron était difficile à cerner. Et même quand Judith pensait y parvenir, elle se heurtait très vite un mur : il ne faisait que paraître pour obtenir quelque chose. La belle brune n'avait jamais réellement détesté les filles de la fraternité BETA, au contraire, il lui semblait que de temps à autres, elle arrivait à s'amuser de la même façon qu'elle. Ce qu'elle n'aimait pas, c'était ce que cette fraternité avait fait à ses membres... des amis qu'elle avait perdue à la minute même où elle avait signé son entrée chez les ALPHAs. La jeune femme s'était alors tournée vers l'homme qu'elle avait toujours considéré comme celui de sa vie et lui avait avoué que les rumeurs concernant Delilah et d'autres femmes avaient été lancées, du moins en grande partie, par Aaron. La jeune femme le regarda un instant avant de détourner le regard et la tête pour essuyer la larme qui avait bravé la volonté de l'étudiante, coulant le long de sa joue malgré tout... Mais elle reprit vite le contrôle d'elle-même, essuyant ses yeux pleins de larmes, l'envie de pleurer coupée. Elle sentie le jeune homme s'approcher mais ne put le regarder. Elle avait trop mal... Le jeune homme approcha sa main de la sienne pour la prendre. Judith aurait dû résister, le repousser. Mais rien... Elle le laissa faire. Incapable de maîtriser sa colère et de le repousser gentiment en même temps, elle se concentrait uniquement sur ce qu'elle ressentait pour ne pas laisser cette rage sortir ! La jeune femme ne put se résoudre à le regarder que lorsqu'il le lui demanda. Doucement, elle tourna la tête, ouvrant avec douceur ses yeux. La jeune femme le regarda ainsi jusqu'à ce qu'il eut terminé de parler. Elle ferma un instant les yeux. Elle sentait son corps sangloter sans qu'aucun son n'en sorte. Sa tristesse, elle aussi, était contenue. Judith était alors une parfaite étrangère, elle qui avait l'habitude de ne pas entraver ses sentiments. Avec douleur, elle parvint à ouvrir la bouche et avouer :

« Je... Ne m'en veux pas... Mais... Je ne peux pas... Je veux dire... Pas encore. Je ne peux pas te pardonner tout de suite, ça fait trop mal. »

Pourquoi les choses étaient-elles si compliquées ?! Pourtant, la jeune femme ne put s'empêcher de demander :

« Pourquoi... Pourquoi tu... ? »

Elle parlait bien évidemment de ce fameux "flirt" avec une autre. La jeune femme voulait comprendre, elle n'arrivait pas à remettre en ordre ses pensées. Était-ce quelque chose qu'elle avait fait ? N'était-elle pas assez bien pour lui ? Ne lui suffisait-elle plus ? Judith le regarda, ses yeux tremblaient d'émotion. Elle devait être forte. Elle devait souffrir une fois pour toute pour pouvoir mettre cette histoire derrière elle !

Judith s'était laissée prendre la main, mais Adam n'était pas tellement rassurer, malgré le fait qu'elle est ait toléré se geste d'affection. Elle n'osait plus le regarder, le regard de la jeune femme était fuyant et il voyait bien qu'elle se retenait de pleurer, de crier sa rage. Il aurait d'ailleurs aimé qu'elle se libère de ses émotions, qu'elle s'accorde justement se moment de rage et de tristesse, mais Judith semblait tout confiner au plus profond d'elle. Pourtant, Adam était d'humeur à encaisser tous les maux du monde pour sauver sa relation avec celle qu'il considère encore comme la fille pour lui. Aaron dans tout cela était un détail qu'il règlerait plus tard.

Refermée sur elle-même, distante, elle lui en voulait encore et avec raison. Adam ne savait que trop bien qu'elle lui pardonnerait peut-être un jour, mais encore là, il ne prenait rien pour acquis, mais que surtout, elle n'oublierait jamais. Alors qu'elle semblait avoir résister à Aaron ou à d'autres, Adam avait fini par céder à Delilah, qu'il ne comptait plus revoir. De toute façon, elle s'est trouvée un petit ami maintenant et elle semble avoir laissé tomber sa "très grande attirance" pour Adam. Maintenant qu'elle avait eu se qu'elle voulait, elle pouvait bien aller se faire voir. Si Adam n'avait plus beaucoup de considération pour lui-même, il en avait encore moins pour Delilah. Il approcha son visage de celui de Judith, mais ne s'approcha pas trop près. Acquiesçant alors qu'elle lui dit qu'elle ne pouvait pas lui pardonner, il essaya de se montrer conciliant et rassurant.

-Prends tout le temps qu'il te faudra Judith. Je ferai en sorte de mériter ton pardon.

Puis, Judith lui adressa une question toute simple et Adam ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir et d'hausser les épaules. Qu'est-ce qui fait qu'un homme finit par oublier celle qu'il aime et à écouter cette attirance qu'il ressent pour une autre? Il y a une quantité de raisons. À la rigueur, on pourrait même parler de phéromones comme les biologistes, sinon, on peut toujours se dire que c'est comme ça et que ça ne s'explique pas vraiment. Aucune réponse ne saurait contenter une âme en peine. Adam aurait eu beau chercher une explication, il n'en aurait pas trouvé. Il était heureux avec Judith, elle était une fille super et il n'avait aucune raison de faire se qu'il a fait. Pourtant, il l'avait fait, confirmant que chaque être humain a sa part d'ombre. Il n'était pas très fier de la sienne.

-Honnêtement... je ne sais pas et c'est sans importance. C'était une erreur, c'est tout. C'est mon erreur Judith, pas la tienne. Tu n'as rien à voir là-dedans. Rien de tout ça n'est de ta faute. C'est la mienne, seulement ma faute.

Il ne voulait pas qu'elle prenne ne serait-ce qu'une partie des responsabilités de tout ça. Elle n'avait rien à se reprocher. Enfin, la part d'ombre d'Adam lui disait le contraire, mais peu importe. Il est toujours plus facile de rejeter la faute sur les autres que de tout prendre pour soi. Adam n'était pas du genre à fuir ses responsabilités quand le moment est arrivé de les prendre. Il la regardait dans les yeux, mais il n'y voyait plus cette lueur qu'il aime tant.

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Judith n'était plus elle-même depuis quelques temps. Elle semblait être tout le contraire d'elle : triste, un visage inexpressif, des gestes las et ses lèvres ne souriaient plus comme à leur habitude. La jeune femme avait toujours été joyeuse. Maintenant, elle gardait tout pour elle, comme si avouer sa douleur et sa peine allait la rendre plus vulnérable encore. Se détruire de l'intérieur était peut-être préférable... Elle resterait peut-être plus longtemps avec ses proches. Judith fuyait le regard du jeune homme. Pourrait-elle un jour le regarder comme au premier jour ? Il lui semblait l'avoir aimé d'avantage à chaque moment passé avec lui. Mais maintenant... Tout semblait changé. Et ce, bien trop vite pour qu'elle puisse espérer trouver une solution à ses problèmes. Même une ébauche aurait été la bienvenue ! Ainsi, lorsque le beau blond qu'elle aimait tant lui demanda de le pardonner, la jolie brune n'avait su répondre par un oui. Peinée, elle avait réussie à lui avouer que c'était trop tôt. Elle n'était pas prête. Le serait-elle un jour ? Il le fallait. Son cœur lui faisait mal. Lorsqu'il avait pris sa main dans la sienne, Judith avait cru sentir l'organe éclater.
Malgré toutes les choses qu'elle s'était jurée à elle-même, la belle brune n'avait pas repoussé son contact. Malgré ce qu'il lui avait fait, elle avait besoin d'une présence... de sa présence ! La colère montée en elle lui fit prendre conscience que si elle le voulait vraiment, elle pouvait se venger. Elle n'aurait sans doute pas de mal à trouver un homme charmant à embrasser... histoire de lui faire autant de mal qu'il lui en avait fait. La jeune femme pouvait flirter avec un parfait inconnu, se montrer aussi dépravée que lui l'avait été. Mais sa tristesse l'emportait sur ses envies de vengeance et sa rancœur. Jamais... Au grand Dieu jamais elle n'aurait pensé être un jour trahie de la sorte. Et surtout pas par lui ! Adam semblait si parfait... Du moins, elle l'avait toujours admiré et pensé comme tel. Ce qu'il avait fait remettait tout en question. Le jeune homme avait beau lui affirmer qu'il l'aimait et qu'il ferait tout pour se faire pardonner, la belle se posa des questions sur ses sentiments. Était-il réellement amoureux d'elle ? Suffisamment ? Pourquoi en doutait-elle aujourd'hui ?! Elle ne voulait pas douter. Elle ne voulait plus avoir à douter de toute sa vie. Mais parviendrait-elle à oublier ? Non... Sans doute pas.

Pardonner... par amour... un jour... peut-être. Mais oublier, elle n'y arriverait pas ! Et si un jour elle essayait, la douleur qui, en ce moment, lui sciait la poitrine se chargerait de le lui rappeler.
La belle brune savait qu'elle n'avait rien à se reprocher. N'était-elle pas une fille intelligente ? Sa réaction pouvait même être qualifiée de normale. De plus, Adam semblait le comprendre et se montrer conciliant. Mais alors pourquoi se sentait-elle si mal ? Être si émotive n'était finalement pas une bonne chose.
Et, alors qu'il approchait sa tête de la sienne, Judith ferma les yeux. Elle voulait que la Terre l'engloutisse et se referme sur elle. La belle refusait de pleurer une fois encore. Pas devant lui... Plutôt fuir ! Mais alors pourquoi avoir demandé un « pourquoi » au jeune homme ? Si son intention était d'en finir avec cette histoire pour s'enfermer dans sa chambre et pleurer une fois encore toutes les larmes de son corps, pourquoi faire durer plus longtemps cette torture ? Tout simplement parce qu'elle avait besoin de réponse.

Sur les nerfs, Judith pouvait interpréter chacun de ses mots autrement. C'est ce qui arriva lorsque le jeune homme déclara :

« C'est une erreur, c'est tout. »

Judith leva les yeux vers lui. Son regard reflétait son incompréhension. Adam n'était pas le seul fautif... et si elle refusait d'exprimer sa colère contre l'homme qu'elle aimait, elle ne se gênerait pas pour l'exprimer ouvertement à l'encontre de la si "belle" Delilah. Le jeune homme ne semblait pas la reconnaître non plus... Il semblait chercher quelque chose dans son regard qui n'était plus là. Du moins pour l'instant. Tout ce qu'elle pouvait faire pour l'instant, c'était réfléchir et pleurer. La pluie s'écrasait sur le toit et provoquait un ruissellement distinct.
La belle brune reporta son attention sur l'homme qui la faisait tant souffrir. Doucement, perdue dans ses pensées, elle approcha sa main de ses lèvres. Délicatement, elle fit glisser ses doigts sur l'une d'elle, caressant au passage la peau du jeune homme. Soudain, elle eu l'impression de vivre la scène. Elle n'en savait pourtant rien. Tout ce qu'elle ressentait, c'était le désir qu'il avait eu pour elle à se moment là, elle pouvait s'imaginer la jeune femme l'embrasser avec fougue, prête à aller plus loin dès que l'occasion se présenterait. La jeune femme retira soudainement sa main, comme si elle s'était brûlée. Cette impression lui avait coupé le souffle. Là, la colère et la rancœur prit le pas sur elle et elle ne put s'empêcher de demander sèchement :

« Tu as envie de la revoir... ? »

↔ Question stupide. Bien sûr, elle ne parlait pas seulement en flirt secret... N'empêche que cela restait une question idiote. Mais l'image des lèvres de la jolie Delilah sur celle du jeune homme la mettait en colère. Cette teigne le lui payera un jour. Judith pouvait devenir un véritable petit monstre quand on la poussait hors de ses limites. Delilah aurait peut-être la joie de voir cette facette de Judith.

Il perdait Judith à vu d'oeil et maintenant, il s'en inquiétait. Il n'était pas certain qu'ils arrivent à se réconcilier finalement. Leur relation semblait brisée. Quand il la regardait, il ne voyait plus cette lueur dans ses yeux et encore moins cette vie qu'il avait toujours vu en elle et qui faisait en sorte qu'Adam l'aime tellement. Il n'y avait plus que de l'ombre, de la lassitude et de la déception. Devant le fait qu'il n'arrivait pas à la consoler, à la rassurer, ou à se faire pardonner, il se dit qu'au bout du compte, peut-être qu'il ne faisait que provoquer la souffrance de Judith. Cette idée l'attrista beaucoup, mais c'était évident. S'il la faisait souffrir, alors il ne serait pas celui qui prolongerait le calvaire de la jeune femme bien longtemps. Même s'il l'avait blessé, Adam n'avait jamais voulu que son bien, son bonheur et il n'était pas différent.

Pour preuve, quand il posa sa main contre la sienne, elle finit par reculer vivement, comme si le geste était agressant, brûlant. Le visage de Judith passa du tout au tout. De la lassitude, elle semblait maintenant plus en colère et toujours aussi lien. Il y avait comme un mur entre eux, un mur qu'Adam n'arrivait pas à franchir, à briser ou à percer. Il bougea tout de suite la tête de gauche à droite. Non, il n'avait pas envi de revoir Delilah. Il ne l'avait même pas revu depuis l'incident. Elle avait sans doute eu se qu'elle voulait et lui ne voulait pas la revoir. Revoir Delilah signifiait se souvenir et il préférait ne pas se souvenir de ça. Si sur le moment ça avait été... agréable, maintenant, il se trouvait franchement dégueulasse. Si Adam avait déjà été trompé auparavant, jamais il avait trompé sa petite amie.

-Quoi? Non, bien sûr que non. On ne sait même pas revu depuis... Elle a un petit ami maintenant et on a plus rien à se dire. Je ne veux plus la voir.

Il se recula, l'air triste et désespéré. Il s'appuya contre la table derrière lui et émit un soupire.

-J'ai l'impression de te faire mal quand je te touche. Qu'est-ce qu'on va faire maintenant? Si je ne suis plus qu'une source de souffrance et de peine pour toi, si pour toi, ma confiance ne sera jamais racheté, peu importe se que je vais faire, alors autant être honnête avec toi Judith, je crois que... il voudrait mieux arrêter, avant que tu n'en souffres que davantage.

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Judith avait besoin de temps. La jeune femme aurait aimé pouvoir lui dire qu'elle le pardonnait après quelques mots échangés, quelques gestes tendres... mais la situation était bien plus compliquée. Adam avait l'air de comprendre. Mais il semblait tout aussi blessé qu'elle lorsqu'elle avait retirée sa main de ses lèvres. Lorsqu'elle avait touché les lèvres de l'homme qui faisait battre son cœur, Judith n'avait pas put s'empêcher d'imaginer cette peste de BETA chauffer son petit ami jusqu'à ce qu'il cède. Certes, il n'était pas tout blanc non plus... Et c'était sans doute ce qui lui faisait le plus mal. La belle brune le regarda un instant. Que dire ? Que faire ? Il était trop tôt pour quoi que ce soit. Maintenant qu'elle connaissait l'histoire dans son ensemble, du moins c'est ce qui semblait être, elle devait y réfléchir, se calmer, et enfin voir où tout cela allait les mener. Essayer de tirer tout cela au clair dans la même soirée, dans l'heure qui s'écoulait n'était pas une bonne idée. Chacun était sur les nerfs, anxieux de la réaction de l'autre et prononcerait peut-être des mots qu'il ne pensait pas.

Adam doutait-il de son amour ? Peut-être... en quelque sorte... Il devait avoir l'impression de la perdre pour de bon. Et il n'avait pas tout à fait tort : il l'avait perdue en chemin. Mais elle s'efforçait de le rattraper, de trouver des réponses à ses questions, de calmer sa colère et ses angoisses. De laisser toute cette peine et cette histoire derrière elle pour aller de l'avant. Et ce, avec lui. Car une chose était claire dans son esprit : elle l'aimait encore. Elle était encore prête à donner sa vie si cela pouvait protéger la sienne ! Mais alors, pourquoi avoir posé une question aussi stupide ? La confiance s'était évanouie. Judith allait avoir besoin de temps, sans aucun doute, pour la reconstruire. Le jeune homme avait répondu négativement, en toute hâte. Il semblait sincère. Un simple regard dans le sien lui confirma qu'il ne mentait pas. Ses intentions étaient des plus honorables... elle devait l'avouer. Mais cela n'effaçait pas tout le mal qu'il lui avait fait. Rangeant l'information concernant Delilah pour plus tard dans sa tête, Judith regarda le beau blond. Elle savait qu'elle devait le lui dire. La belle brune ouvrit la bouche en même temps que lui, alors qu'il soupirait et allait s'appuyer sur la table derrière lui :

« Adam, je... »

Mais Adam avait parlé en même temps qu'elle. La jeune femme aurait voulue lui crier qu'elle l'aimait, que malgré tout, elle était folle amoureuse de lui. C'était juste qu'elle avait besoin d'un peu de temps pour encaisser le choc. Mais Judith s'interrompit, le laissant parler le premier. Elle n'aurait sans doute pas due. Les mots du jeune homme vinrent frapper en plein dans la plaie qu'ils avaient ouvert il y avait déjà un quart d'heure. Leur rencontre s'était constituée d'aveux mais aussi et surtout de silence pesant. Cette fois-ci, Judith aurait voulu qu'il ne soit pas rompu, qu'il perdure et les empêche de dire des bêtises. La jeune femme regarda le jeune homme sans trop comprendre. Non... Il ne pouvait pas avoir dit ça... L'avoir... ne serait-ce que pensé !

« Tu... Tu es entrain de rompre... ? »

Elle le regarda un instant avant de l'interrompre, sa colère commençant à déborder :

« Alors c'est ça ? C'est tout ? Seulement dix petites minutes après m'avoir dit que... et hop ? Je devrais te faire confiance de nouveau ? Essayer de cicatriser ? Tu veux rire ! Je... Tu aurais préféré que je t'engueule ? Te prendre une claque ? Que je pleure ouvertement devant toi ? C'est ça ? Ça aurait été plus simple pour toi ? »

La jeune femme s'approcha, le dévisageant :

« C'est ça que tu veux ? Que tu te dis ? "Tiens, je vais rompre, comme ça se sera plus facile pour elle..." Plus facile pour moi ? Ou pour toi ? Ça te donnerait bonne conscience ? [...] Tu vas me laisser... là ? Maintenant ? Alors que j'ai plus que jamais besoin de toi ?! »

Judith le foudroya du regard, malgré tout, sa voix tremblait, elle sanglotait.

« Je devrais peut-être m'en aller dans ce cas ?! »

Judith lui tourna le dos, éclatant en sanglot. Elle se dirigea vers son sac, du moins elle essayait, les larmes l'aveuglant. Le ramassant, elle adressa un regard plein de peine au jeune homme avant de descendre les marches, une par une, pleurant. Judith avait peur...

Adam n'entendit pas Judith prononcer son nom. C'était dommage, parce qu'il aurait bien pris se qu'elle allait lui dire. Il ne voulait pas rompre, pas du tout même, mais il était assez mature pour savoir qu'une fois dans un cul-de-sac, il faut faire demi-tour. Si pour un baiser, même si Adam sait qu'il y a encore pire, Judith ne lui parle plus depuis plusieurs jours, l'évitent, le fuient, lui crie dessus en public quand il insiste pour qu'ils se parlent. Si elle déprime, se vide de toutes ses larmes du corps et le repousse chaque fois que lui, son petit ami, tente de l'approcher, alors autant arriver à la conclusion qui s'impose. Sinon quoi? Ils vivront séparés, chacun de leur côté jusqu'à se qu'elle daigne le considérer de nouveau. Être capable de le regarder, de lui parler, sans pleurer, sans soupirer et sans lui demander s'il voit d'autres filles? Ça sera ça désormais leur relation? De longs moments de solitude et puis des rencontres dérisoires où il lui demandera pardon et elle le repoussera, lui demandant de patienter, en silence. Adam est humain, il n'est pas Dieu.

D'ailleurs, cette franche réaction, cette conclusion navrante provoqua les foudres de Judith qui s'emporta. Adam baissa les yeux. Elle pensait que c'était se qu'il voulait, que finalement, tout cela n'était qu'une excuse. Si c'était le cas, il aurait cassé, directement, il n'aurait pas joué aux hypocrites. S'il a soulevé la question, c'est qu'il a cru, vu les impressions qu'elle lui donnait, que c'était se qu'elle voulait. Rompre ou prendre une pause, aller savoir. Elle lui reprochait sa remarque, lui disait comment, selon lui, elle devait agir, alors que ce n'était pas le cas. Il vint pour parler, mais se tut, la laissa continuer encore et visiblement, certains des mots qu'elle avait lui faisait mal et Adam ne se laisserait pas complètement faire. Il allait être franc avec elle et s'expliquer. Il serait peut-être blessant au détour, mais ça serait malgré lui.

-Vas tu me laisser parler... Mets toi à ma place deux secondes! Tu ne me parles plus depuis quoi? Une semaine et demie, deux semaines? Tu m'évites, tu me regardes à peine et j'ai dû faire des pieds et des mains pour qu'on se voit! Et quand enfin on se voit, je te raconte tout, je suis franc et parce que j'ai embrassé une fille, tu me traites comme si je t'avais trahi à jamais, comme si j'en avais aimé une autre alors que c'est toi que j'aime. Mais ça ne compte pas ça, plus rien ne compte pas vrai? Seulement ta peine et tes angoisses...

Il s'avança et poursuivit.

-Moi aussi j'en ai des peines, des angoisses. Je ne suis pas parfait et je n'ai jamais prétendu l'être et je prends mes responsabilités quand il le faut. Mais je ne pense pas mérité tout se que tu sembles vouloir me faire subir. Je t'aime Judith, mais si tu n'es plus capable de m'aimer, je crois qu'il vaut mieux tourner la page, c'est se que je dis. Maintenant reproche moi d'avoir bonne conscience si tu veux, mais moi, j'appelle ça être franc et réaliste. Je ne peux pas aimer quelqu'un qui ne m'aime plus.

Elle avait beau lui avoir tourné le dos, il continuait de parler et même s'il l'entendait sangloter, il continuait, mais avec un ton plus conciliant. Pour lui aussi c'était difficile cette situation, mais il considérait avoir fait sa part et il était prêt à continuer à la faire. Comme il dit par contre, il ne perdra pas son temps à vouloir relancer une relation qui n'existe plus et qui est impossible à relancer.

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Judith ne l'avait pas mis de côté, ignoré ou bien filtré pour l'idée d'un baiser qu'elle aurait pu imaginer entre lui et une autre. Non... La jeune femme avait eu peur de découvrir qu'il l'avait trompé. Et lorsque le doute s'était incrusté en elle, Judith avait commencé à se poser des questions sur l'attitude passée du jeune homme. Et même s'il n'avait pas semblé différent, Judith avait eu l'impression que quelque chose clochait bien avant. La belle brune était tombée amoureuse de lui il y avait bien longtemps de lui... Cet amour ne pouvait se briser pour une histoire de tromperie. Mais n'avait-elle pas été en droit de douter, d'avoir mal ? De souffrir ? N'y avait-il pas certains cas dans lesquels on avait le droit de ne pas résister à la pression ? Judith aussi avait ses faiblesses... Adam pouvait-il le lui reprocher ? La jeune femme s'était emportée. Ce que venait de dire Adam avait fait déborder le vase et la belle brune s'était mise à lui crier dessus. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il disait... Le jeune homme ne semblait pas comprendre dans quelle situation elle était alors. La belle était tiraillée entre son amour pour lui et ce sentiment de trahison. Elle voulait lui pardonner... Mais elle avait encore trop mal. Cette révélation était encore trop fraiche : après tout, elle n'avait encore que quelques minutes.

Judith n'en pouvait plus. Elle n'avait plus qu'une idée en tête, s'enfuir. S'en aller le plus rapidement possible... Pourtant, le jeune homme avait reprit la parole et continuait à essayer de lui faire entendre ce qu'il ressentait. Judith fit volte-face. La belle brune le dévisagea avec incompréhension. S'il avait espérer la rendre plus en colère encore, il avait réussi. Adam allait goûter une infime partie d'une face que Judith renfermait en elle...

« Que je me mette à ta place ? [...] Nan mais t'inquiètes, si un jour ça arrive, que tu me trompes, je te promets que je ne m'en ferais pas et que je viendrais te pardonner dans la seconde... Ah ! mais attends... La prochaine fois, pour que je puisse venir t'excuser, n'attends je ne sais pas combien de semaines pour venir "être franc" avec moi ! »

Chaque mot prononcé par Adam ressemblait un peu trop à de la rancune. Judith le regarda alors, lui retournant ses propres mots :

« "Seulement" ma "peine et" mes "angoisses" ? Tout ce que moi je veux te faire subir ?! [...] TU SAIS QUOI ?! Moi non plus je ne suis pas parfaite, loin de là. Alors désolée, mais Judith ne prend pas bien le fait que tu es flirté avec une autre plusieurs fois et que ce soit quelqu'un d'autre qui le lui ait dit ! [...] Tu prends tes responsabilités ? Tu veux quoi une médaille ? Tu as de la peine ? Des angoisses ? Vas-y ! Défoule-toi ! Dis-moi ce que je t'ai fait ! Rappelle-moi toutes ces erreurs que j'ai pu commettre ! Rappelle-moi à quel point je ne suis pas l'idée parfaite que tu t'étais fait de moi ! »

Mais elle s'interrompit. Ce furent ses derniers mots qui lui donnèrent l'envie de le gifler. Mais elle n'en fit rien. Les larmes vinrent de nouveau se loger dans ses yeux, les faisant trembler. D'une voix tremblante, avec difficulté, la jeune femme ne réussit à dire que :

« Comment oses-tu en douter... »

La jeune femme passa ses mains sur ses yeux, le regardant quelques temps, ses yeux reflétaient l'incompréhension. Ils restèrent ainsi quelques secondes, sans rien dire. Judith se détourna, son regard était vide, elle était complètement perdue. Commençant à marcher, elle pressa le pas avant de se mettre à courir vers la sortie. Se retrouvant sous la pluie battante, elle s'éloigna, mettant le plus de distance entre cette dispute et elle. Adam doutait d'elle... pire... il doutait de son amour.
La jeune femme s'éloigna. Errant sans but alors que l'eau collait ses cheveux sur son visage déjà plein de larmes. Elle ne savait pas où aller... Elle ne savait même pas où elle était. Elle vint s'assoir sur un banc, laissant l'eau la trempée jusqu'aux eaux. Judith devait pleurer avant de pouvoir se concentrer et se décider à rentrer à sa chambre.

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