Noël à Los Angeles. C’est une soirée de bons plats préparés par Mana. Des paquets cadeaux qui traînent sous le sapin enveloppé avec soin par maman. C’est des chansons de Noël en fond sonore dans la maison toute la journée, des fou-rires. Une bonne ambiance, de la complicité et surtout de l’amour. Cette année, nous étions que toutes les trois. Au départ, je devais le faire en France avec mon père mais il avait annulé quelques semaines avant, une obligation qui le retenait en Australie. Il était loin le temps ou à chaque vacance, nous partions dans un pays différent rien que tous les deux, et nos appareils photos. Je m’étais fait une joie immense de recommencer par la France notre rituel et, déception. Même si je comprenais. Alors, Maman m’avait gâté plus que de raison pour combler l’absence vide. J’avais eu le droit à une nouvelle guitare, la mienne commençait à être usée, je l’avais depuis l’enfance. Des vêtements, pleins de DVD. Enfin, comme d’habitude, beaucoup de chose. Moi j’avais été soft. Un petit weekend pour mes deux mamans. Que j’avais payé avec l’argent que je gagnais en faisant mes photos. Et non celui que j’avais sur mon compte remplis tous les mois par mes mères. Nous avions chantés des cantiques, nous avons rigolés, beaucoup mangés. Une soirée comme je les aime. Je leur avais offert le weekend exprès pour le réveillon de la nouvelle année. Ainsi, elle ne m’obligerait pas à rester. Pas que je ne le voulais pas, mais j’avais énormément de révision à faire pour mon second trimestre. Et… Enfin, je savais que Maman rêvait de le fêter à Paris. Alors… Je lui avais offert son rêve. Je suis rentré sur New-York le vingt huit décembre. Et avec Milo, lorsqu’il a appris que j’étais seule et que lui l’était aussi, nous nous sommes organisés une journée et soirée ensemble. J’en étais heureuse car je l’aimais beaucoup. Plus que de l’amitié de mon côté. Je crois que… je suis tombée amoureuse. Alors, je ne pouvais pas lui refuser une soirée. Et j’aimais tellement passer du temps avec lui, il était si touchant, innocent. C’était bon de ne pas devoir se retenir, d’être soi-même avec quelqu’un. Après une matinée a New-York, nous rentrons à sa maison sur Staten Island en début d’après-midi. Le froid s’était bien installé et j’avais les joues rouges. J’accueille la chaleur de sa maison avec délice. J’enlève mon bonnet de laine où mes cheveux blonds se battent en duel. Je glisse mes doigts pour me recoiffer légèrement et enlève le reste de mes vêtements d’hiver. Je le suis jusqu’à la buanderie pour pendre mon manteau et mes accessoires d’hiver. Je m’étais habillé normalement pour cet évènement. Un jean slim blanc, un tee-shirt vert émeraude et un pull blanc par-dessus en col V. J’avais maquillé légèrement mes yeux. Bref, je n’étais pas plus habillé que d’habitude. Mais, j’aimais être naturel et même si j’espérais plaire à Milo en me pomponnant, je savais qu’il préférait les personnes naturelles. Je m’installe dans le canapé et il me rejoint en me lançant un paquet de chamallow. Il se place devant la cheminée après avoir fait partir un feu et me montre les pics.

« Aller Madame je ne sais pas cuisinée ! Viens me prouver que tu capables de rater même ça ! »

Je souris et m’installe en tailleur à côté de lui, ouvrant le paquet de sucrerie et mettant le petit carré blanc moelleux sur le bout de ma pointe. Je tourne le regard vers Milo et je le vois en train me m’imiter.

« Tu te moques de moi ? »

Il continue de m’imiter et je ris légèrement en lui donnant un coup de coude entre les côtes. « Je suis touché ! » Mon rire éclate alors qu’il tombe en arrière en faisant le mort et donnant une réplique du film « The Mask » avec Jim Carrey. Je penche la tête au dessus de la sienne avec un sourire avant de lui tendre un faux oscar et il continue dans son jeu. Il me faisait toujours rire, tout était léger avec Milo. Je me redresse en tendant mon pic dans la cheminée pour faire griller mon chamallow.

« Qu’est-ce qui se passe si je le fais tomber, j’ai un gage c’est ça ? »

Je souris. S’il y avait bien une chose que je savais faire, c’est griller des chamallow. Parce que j’étais obligé de rester en place pour surveiller et que je ne risquais pas de me laisser distraire par autre chose. Bien que je pourrai rester plongé dans le regard de Milo durant des heures sans me rendre compte du temps qui défile. Je détourne le visage en rougissant légèrement lorsqu’il me dit que je pouvais le sortir sinon il serait tout noir. Il me tend le sachet de crackers et je glisse mon chamallow entre les deux biscuits avant de croquer dedans en lâchant un soupire de gorge. La gourmande que je suis adore ça. Mes yeux brillent légèrement comme ceux d’un enfant qui découvre quelque chose d’extraordinaire. Je finis par observer son profil.

« Quand est-ce que je peux te donner tes cadeaux de Noël ? »

Je souris. J’avais hâte de lui donner, parce que j’espérais que ça lui ferait plaisir. C’était simple. Le CD des musiques du film « Beaucoup de bruit pour rien » ainsi que le DVD. C’était… une pièce que nous apprécions tous les deux. Et puis, un bonnet parce que je me souviens de notre séjour épique où il portait un bonnet trop petit qui remontait toujours au dessus de sa tête. C’était marrant à voir.

Je le vois se lever et se diriger vers son grand sapin où il récupère un cadeau et revient vers moi en me le tendant. Je souris et il lève le doigt avant de disparaître en cuisine. Je me lève pour récupérer mes paquets emballés soigneusement dans mon petit sac de voyage que j’avais emmené avec mon pyjama et autre. C’était devenu une habitude que je dorme chez Milo après que nous nous soyons fait la lecture le soir. C’était des moments de complicité agréable. Je pose les trois paquets sur le sol là où il était avant et m’installe sur le canapé avec son cadeau sur mes genoux et j’attends. Il revient quelques minutes plus tard avec une odeur de chocolat chaud. Je souris de plaisir alors qu’il pose les tasses qui dégagent une bonne odeur. « On ouvre en même temps ? » J’hoche de la tête et m’attaque à enlever le papier délicatement. Mon cœur rate un battement lorsque je découvre son présent. Je ne l’entends même pas parler, je sens juste ses lèvres sur mes joues qui me font frissonner mais mes yeux eux, étaient toujours sur la couverture de cet ouvrage. Roméo & Juliette de Shakespeare. Mais à en voir le livre, c’était une édition spéciale. La mélodie du film remplie la pièce et je n’arrive pas à réagir. Je relève la tête lorsqu’il parle et me dit que c’est l’édition originale. Ma gorge se sert et je le regarde avec douceur.

« C’est bien trop beau comme cadeau Milo… Je ne peux pas accepter… C’est… »

Mais il me coupe et ce qu’il dit me fait sourire en baissant la tête. Il n’avait pas tord seulement, il avait du débourser une fortune pour ça et… Enfin, c’était juste magnifique. Mes doigts caressent la couverture doucement et j’ouvre celui-ci avec la plus grande délicatesse. Les feuilles étaient des parchemins et l’écriture à la plume. L’odeur était particulière et j’ai l’impression de me retrouver des centaines d’années en arrière, achetant l’ouvrage unique qui venait de sortir. Je me baisse légèrement pour sentir en fermant les yeux. Je redresse le visage vers Milo avec un sourire. Je pose le livre à côté de moi et me lève pour le rejoindre. Je glisse mes bras autour de son cou et l’attire dans une forte accolade. Je ne peux empêcher mon cœur de battre rapidement contre lui, ni même retenir mes frissons, et encore moins respirer son odeur qui me donnait envie de me perdre dans ses bras. Je recule et dépose un baiser sur sa joue.

« Merci beaucoup… Je ne mérite vraiment pas un ami comme toi… »

Je rougis légèrement et me recule en retournant sur le canapé. Je lui montre d’un geste le dernier paquet et le regarde l’ouvrir avant de sourire à son expression. Il enfile le bonnet et celui-ci avait l’air de lui aller. Je reprends le livre, touchant du bout des doigts l’écriture. Je pouvais presque sentir les renfoncements de la plume sur le papier. C’était divin. Mes paupières se ferment durant une minute. La musique en fond, son cadeau. Oui. Milo était l’homme que je rêvais d’avoir, que je rêvais de… qu’il m’aime. J’ouvre les yeux avec un sourire et me penche pour prendre la tasse de chocolat chaud, frappant contre la sienne. Je bois une gorgée, passant ma langue sur mes lèvres pour récolter la crème qui avait choisis d’élire campement. Je lâche un profond soupire en croisant ses yeux marrons.

« Tu es décidemment le meilleur préparateur de chocolat chaud que j’ai croisé jusque là. Tu surpasses ma maman, et il en faut. »

Je ris légèrement, refermant le livre que j’avais peur de salir et je me lève pour le poser sur son buffet, dans un coin où il ne risquait rien. Je crois que j’allais vraiment prendre plaisir à le lire, même si je connaissais la pièce par cœur. C’était le plus beau cadeau qu’on m’est fait. Vraiment.

« Vas à la page du centre, il y a une magnifique illustration du mariage de Roméo avec sa Juliette. On voit encore les coups de pinceau et l’enluminure est restée en très bonne état. » Je m’exécute ouvre le livre allant à la page qu’il m’avait indiqué. Je reste un instant subjuguée par ce que je vois. Une magnifique illustration tracée finement au pinceau. Mon doigt passe au dessus pour sentir le pinceau et la peinture qui avait formé des petits renflements. Je souris, mes yeux vairons brillant de voir un aussi beau dessin. Je sentais la présence de Milo dans mon dos et son bras au dessus de mes épaules. J’écoute sa voix grave m’expliquer certains détails. J’aimais sa culture, le fait qu’il sache de quoi il parle toujours avec passion. C’était plaisant à l’entendre et pour tous les curieux, c’était enrichissant. Je tourne le visage pour lui sourire et il est si proche de moi que si je fais un mouvement en avant, nos deux bouches peuvent entrer en contact. Mais il brise cette proximité en s’éloignant de moi et je détourne la tête pour reprendre contrôle et consistance. « Euh….tu veux faire quelque chose de particulier avant le repas ? Je ne sais pas, un jeu ? Du trampoline ? Enfin n’importe quoi… » Durant un court instant, mes pensées seraient sortis toute seule. « Embrasse-moi » aurait été mes mots mais… Je ne pouvais pas. Je me racle la gorge en refermant le livre. Mes yeux vairons le regardent éteindre la musique qui envahissait la pièce et j’hausse légèrement des épaules. Mon regard se pose alors sur une guitare posé contre un meuble plus loin. Je me lève et m’y dirige doucement.

« Tu joues de la guitare ? »

Il me répond qu’il est en train d’apprendre. Je fais un geste, demandant la permission qu’il me donne. Je saisis l’instrument et retourne sur le canapé, le plaçant sur moi en mettant la hanse autour de moi. Je place mes doigts sur le manche et l’autre prête à jouer. Je souris légèrement en redressant la tête vers Milo.

« J’ai appris la guitare quand j’étais toute petite. Mana, ma deuxième mère est musicienne. Et je me souviens qu’elle me jouait souvent des mélodies devant la cheminée ou dans le salon. Ma mère l’a regardait avec des yeux brillants. C’était beau. J’ai hérité de son amour pour la musique je crois, même si je ne viens pas d’elle physiquement. »

Je souris en baissant la tête jouant quelques notes sans lien. Puis, je redresse le visage pour croiser les yeux marron de Milo. Son regard, me fait frissonner rien qu’en imaginant le même que celui qu’à maman pour Mana. Je baisse la tête et commence à jouer une mélodie que je connaissais bien et que j’appréciais. Elle était simple, douce, et belle. Mes doigts grattent les cordes avec expertise, mes yeux vairons sont a demi-fermé pour apprécier la mélodie. Et là, je l’entends. Au début lointain, puis plus assuré. Mes yeux s’ouvrent et je croise Milo qui chante par-dessus ce que je joue. Je lui fais un sourire encourageant et continue de jouer en le regardant toujours. Sa voix était grave, et elle me faisait vibrer intérieurement. La musique se prolonge jusqu’à ce que j’y mette fin en souriant et levant la tête vers lui.

« Tu cachais une aussi belle voix… Qu’est-ce que tu caches aussi ? D’autres dons particuliers ? »

Je souris en reposant la guitare à côté de moi.

« Oh, tu sais…Ma voix n’est pas si belle que ça. Et puis, c’est ta chanson surtout, tu joues bien. J’aimerais savoir jouer comme toi, un jour je saurais sans doute. » Je rougis légèrement, reposant la guitare gêné. Chaque fois que je faisais un compliment à Milo, il le retournait pour m’en faire un. J’avais l’impression d’être parfaite à ses côtés, alors que j’en étais loin. C’était plaisant, et gênant à la fois. Le silence s’installe entre nous avant qu’il n’arrive près de moi, tendant sa main. « Est-ce que tu veux danser ? Cet après-midi, nous sommes à Vienne en Autriche, 1869 ! » Je souris légèrement, attrapant sa main en me relevant alors qu’il fait partir une musique de valse. L’avantage, c’est ce que c’est lui qui menait. Heureusement car les danses de salon, je ne les pratiquais pas. Il me fait tourner dans la pièce et mon rire s’harmonise avec la musique. Mes cheveux blonds volaient derrière moi alors que j’avais ma main dans la sienne et l’autre posé à son épaule. Je me sentais bien, près de lui. J’aurais aimé ne pas être aussi timide pour me rapprocher davantage de lui. « Madame, avez-vous entendu les folles rumeurs sur les Duc de Zuffertan. Pensez vous qu’il osera se présenter à la Cour ? » Je souris, redressant légèrement la tête en affichant un air pincé.

« Vous êtes bien curieux Monsieur de Matignac. Vous êtes en charmante compagnie qui de surplus à revêtis sa plus belle toilette pour vous plaire. Que ce Duc reste où il est… »

Mes lèvres s’étirent dans un sourire. Je rentrais dans son jeu et j’aimais ça. Mes yeux dérivent sur la pièce autour de nous et j’imagine une grande salle aux grosses fenêtres sertis par de lourds rideaux rouges. Un sol de marbre blanc et des murs aux magnifiques tapisseries. Un grand plafond de peinture. J’étais dans une salle de bal dans une robe d’époque qui virevoltait en rythme de la danse que Milo effectuait.

« J’ai entendu dire que la Contesse de Bartoli avait conquis votre cœur, et que vous étiez prêt à demander sa main à son père ? Dans quelle catastrophe vous entraînez-vous Monsieur de Matignac ? Cette femme est la pire créature qui existe… »

Ce que nous faisions me rappelait un film français que j’appréciais beaucoup. Fanfan. Je souris davantage. J’aimais nos jeux constants avec Milo. Sans prise de tête et toujours avec finesse, douceur et bonne humeur. Il était comme mon âme sœur. Oui, c’était mon âme sœur.

« On vous à mal informé, Madame, mon cœur n’est prit que par une personne, mais je crains que ses sentiments à mon encontre ne soit que faribole. » Je souris légèrement. J’aurais aimé que cela soit vrai. Mais j’étais dans un jeu, et j’avais un personnage a interprété au grès de ma fantaisie. Mes lèvres s’étirent dans un grand sourire alors que je le regarde avec des yeux brillants. Merci la comédie même si ça n’en était pas vraiment.

« Puis-je connaître le nom de cette dame ? Peut-être puis-je vous aider à rendre ses sentiments plus sincères ? »

Il s’arrête subitement, continuant dans le jeu et faisant entrer un homme invisible qui s’en prenait à ma fausse vertu. J’étais mère et vierge au dire de Milo. Je ne peux m’empêcher de rire, plaçant une main sur ma bouche pour le retenir. Je souris davantage à ses paroles en reculant de quelques pas, faisant mine de me mettre à l’abri. « Prenez garde Madame, la guerre n’est pas un spectacle pour vous ! » Je souris, tenant ma fausse robe avant de placer une main sur mon cœur.

« Vous vous battez pour une cause inutile Monsieur de Matignac. Mais je retiens une chose… Vous m’aimez donc un peu ? Vous vous battez pour ma vertu inexistante avec un homme qui a croisé le fer des centaines de fois et causé la mort de plusieurs honnêtes hommes ou non. Vous m’aimez donc ? »

Je marche en sa direction avec toute la noblesse que j’essaye de posséder, l’observant continuer d’esquiver des coups bien qu’il regardait en ma direction. Je souris légèrement avant de me tourner légèrement, ne lui laissant que mon profil à observer.

« Si vous m’aimez… Sachez que cet amour est réciproque Monsieur de Matignac. Depuis le jour où vous avez posés vos yeux sur moi, et que vous n’avez pas pris en compte les rumeurs qui couraient sur moi à l’instant. »

Le jeu était dangereux. Enfin pour moi ça l’était car, je mettais également de moi-même dans le personnage et… Enfin, ce n’était qu’un jeu pour lui.

Les mots que Milo prononçaient était une douce chaleur qui recouvrait mon être et faisait réagir mon épiderme. Combien j’aurais souhaité que chacune de ses phrases, que chacun de ses mots soient la réalité et non un jeu. Combien j’aurais souhaité qu’il puisse entendre les battements de mon cœur uniquement pour lui. J’aimerais qu’il se tourne vers moi, me caresse le visage et m’embrasse de la manière seul dont il est capable de le faire. Je voudrais me perdre dans ses bras, dans ses yeux et ne jamais en sortir. Je voudrais juste aimer à nouveau. Sans crainte. Mais j’en demandais trop. La première fois que j’ai rencontré Milo, j’ai tout de suite su qu’il était différent. Il était là, tenant son livre étroitement entre ses mains. Regardant partout autour de lui, il cherchait l’assurance dans le regard de sa mère. Il avait eu un sourire… qui m’avait touché mais, je ne suis pas tombée amoureuse en le voyant. Non, je pense qu’il m’a atteinte plus que je ne le pensais. J’étais avec Adam à cet instant. Puis, nous avions discuté un peu. J’avais eu la délicatesse de lui parlé comme avec n’importe qui d’autre car pour moi, il n’était pas si différent des autres. Il avait juste des bégaiements. Etre différent tout en ne l’étant pas. Il y a eu Halloween ou nous avons passés une très bonne soirée, puis l’anniversaire de Lou’ où nous nous sommes vraiment rapprochés. Le goût de l’amusement, des jeux enfantins et du rire. Il m’a invité chez lui et… Je suis tombée amoureuse là-bas. Lorsque nous jouions la pièce « Beaucoup de bruit pour rien ». J’ai vraiment été Béatrice et… Milo m’est apparu comme un homme important, un homme pour qui j’avais de l’affection mais pas seulement. Je pensais souvent à lui, je rêvais de lui. Je m’imaginais des moments intimes et tendres. Mes sentiments se sont renforcés lorsque nous sommes partis à la base, une seule journée mais, par chance ou malchance pour lui, nous avons loupé notre bus et on a dormi ensemble. J’ai cru durant un instant qu’il ressentait comme moi, il s’est approché de mon visage. Mon cœur pulsait rapidement, j’avais l’impression que si j’ouvrais la bouche, il pourrait le voir battre rapidement. Mais une sonnerie et il s’est éloigné. Est-ce qu’il m’aurait vraiment embrassé si son téléphone n’avait pas sonné ? Je ne sais pas… Mais je me surprends à espérer. J’étais ridicule. Milo méritait mieux. J’étais banale, petite blonde aux yeux fous. Je soupire et revient à la réalité de l’instant. Soit Milo qui continue de se battre dans les escaliers et moi devant, l’observant. Il glisse, et m’emporte avec lui au sol. Mon rire éclate alors que je suis sur le dos à côté de lui. Je me redresse et me tourne vers lui. Et si c’était moi qui l’embrassait ? Je serais fixé quand à mes espoirs et attentes non ? Ma main se pose sur son torse alors que mes yeux observent les siens. Une réponse, voilà ce que je cherchais. Mais il coupe tout, se redressant et j’affiche un sourire pour cacher ce que je ressentais. Inutile de faire un geste, il venait de répondre. Je me relève et emporte au loin mes sentiments, me concentrant sur l’instant présent et sur… notre amitié. Il continue de se battre avant de faire une autre mauvaise chute. Je remarque le sang et je me précipite vers lui, un mouchoir en main pour éponger.

« Tu vas bien ? »

Je souris légèrement à ses paroles en continuant d’essuyer le sang. Je sens sa main sur la mienne et ma peau réagit à ce contact. Un long frisson me recouvre entièrement le corps et la chaleur me monte aux joues. Comment pouvait-il me faire autant d’effet sans qu’il ne s’en rende compte. Ou bien était-ce fait et il avait la délicatesse de ne faire aucune remarque et de continuer à être mon ami. Il s’éloigne de moi et revient en parlant d’une douche. Je me passe la main dans les cheveux en souriant vers lui.

« Vas-y… Je t’attendrais dans le jardin. »

Je souris, le regard toujours baissé et je passe à côté de lui pour aller jeter le mouchoir tâché de rouge. J’avais environ une dizaine de minute pour enfouir au plus profond de moi-même mes sentiments. J’ouvre la porte-fenêtre et sort à l’extérieur frais. J’aurais du prendre mon écharpe ou au moins mon manteau mais qu’importe. Mes bras croisés pour garder la chaleur corporelle, je m’appuis contre le mur en observant le ciel blanc. C’était un temps de neige. Il faisait froid mais c’était supportable et le temps était bas, blanc. Je soupire, recrachant une fine fumée blanchâtre. J’ai une pensée fugace pour mon père, avant que Milo n’y reprenne toute la place. La soirée était loin d’être finie. Elle n’était même pas commencée. Je devais me comporter en simple amie, sans ambigüité. J’en étais capable. J’étais bonne actrice, il me suffisait de jouer en permanence en sa compagnie. C’était faisable, douloureux mais possible. Je finis par redresser la tête lorsque je le vois sortir la tête et je souris. Je rentre à l’intérieur et met en place mon nouveau jeu personnel. Il propose un film avant le repas et j’hoche de la tête alors que nous allons au salon. J’en profite pour récupérer mon gilet dans mon sac et avec un sourire complice, nous choisissons un Disney. Il met en route le dessin-animé et je me blottie dans son canapé, mon gilet sur moi pour me réchauffer. La Belle et la Bête. Mon préféré. L’importance de la beauté intérieur et non celle que l’on rejette qui n’est qu’un masque de sa véritable beauté. Milo semblait avoir apprécié également. Je le suis en cuisine et il met tout ce qu’il avait préparé à réchauffer. Il me rempli une coupe de champagne et porte un toast qui me ressert le cœur. J’affiche un sourire forcé et trinque avec lui.

« A notre amitié… »

Le bruit de nos verres qui s’entrechoque couvre celui de mon cœur. Comme s’il venait de se fissurer. Non pas de peine, mais de douleur. Une amitié sans ambiguïté. Pour lui. Parce que moi j’étais amoureuse de lui. O combien ça allait être difficile, surtout lorsqu’il me regardait comme ça. Comme s’il m’aimait lui aussi. Comme s’il se retenait de ne pas m’embrasser. Un simple regard d’ami, ou je tentais d’y déceler des sentiments. J’étais bien stupide. Il sort les amuses-bouches et je mets de côté mes sentiments pour me concentrer sur la soirée et ne pas la gâcher. Un repas délicieux, mais Milo ne me surprenait plus. J’avais vu qu’il était bon cuisinier comparé à mes désastres. Il tentait parfois de m’apprendre, c’était assez marrant. J’étais miss catastrophe et il s’amusait aussi à me charrier. Mais j’étais une proie facile. Pour le dessert, nous nous étions installés dans son salon, devant la cheminée. Avec les flammes qui nous illuminait et nous réchauffait. C’était une ambiance que j’appréciais particulièrement. Je crois que j’aurais pu me retrouver n’importe où, tant que Milo était avec moi, ma soirée aurait été parfaite. Mes yeux s’illuminent complètement devant le dessert. Mon ventre était légèrement gonflé sous la quantité de nourriture que j’avais mangé, j’étais pleine mais… Un fondant au chocolat ça ne se refuse pas, et ma gourmandise m’aurait tué sur place si je ne cédais pas à la tentation. Je souris, touchée par la touche personnelle de Milo. Une fraise. Je relève le regard vers lui avec un sourire en croquant dans ma fraise. Je la trempe dans la crème anglaise et je lâche un soupire. Mon ventre faisait une place volontiers à ma gourmandise. Je ne me rendais même pas compte de l’heure qui défile et lorsque j’entends le premier coup de minuit, je suis à la fois surprise et heureuse de passer dans une nouvelle année. Milo se lève et je fais de même, prête à lui souhaiter tous mes vœux. Je lui souhaitais forcément le meilleur. Une vie qui le comblerait. Jalousement, je lui souhaitais pas de rencontrer une fille mais… Si, j’espérais qu’il soit heureux. Je m’approche de lui, il fait de même et en souriant, nous nous avouons nos vœux avant de se pencher pour se faire la bise. Seulement, il va dans le même sens que moi et nous reculons en riant légèrement. Nous retentons l’expérience sauf que cette fois, nos lèvres entrent en contact. Ca n’a duré qu’à peine une seconde mais, je me suis jamais sentie aussi bien qu’à l’instant où il a frôlé ma bouche de la sienne. Mon cœur s’était accéléré, mon corps entier s’était raidi et n’a été que frisson. Aussi rouge l’un que l’autre, gênée, je le regarde, levant la tête pour croiser ses yeux chocolats. Je voulais reproduire cette erreur. Je voulais qu’il se penche à nouveau, sauf que je ne l’aurais pas laissé reculer. Non, je me serais accroché à lui et j’aurais approfondis le baiser. Je l’aurais rendu tendre, langoureux. Je me serais montrée amoureuse, fougueuse. J’aurais tout simplement rendu notre baiser vrai. Passant une main derrière mon oreille et prête à prononcer des excuses.

« Je… »

Seulement, je n’avais pas l’âme à m’excuser lorsque je ressentais ce feu intérieur qui me guidait de l’attirer à moi pour enfin me sentir vivre sous ses lèvres. Me laissant pour une fois guidée par mes désirs, je m’approche de lui pour l’embrasser. J’espérais qu’il ne me repousserait pas, mais en fait. Je n’y pensais même pas. Non, je voulais être contre lui, me perdre dans ses bras et le sentir partout sur mon corps. Je voulais respirer Milo, vivre Milo, dormir Milo. Je voulais l’aimer plus que de raison, et je voulais qu’il m’aime aussi. Mes mains entourent son cou alors que je l’attire contre mes lèvres.

Mon cœur s’emballe à l’instant même ou mes lèvres recouvrent les siennes. Il cognait fortement dans ma poitrine, incontrôlable. Je ne réfléchissais pas à ce que je faisais, j’étais juste contre lui, l’embrassant comme dans mes rêves les plus fous. Sauf que je n’étais pas dans un rêve. Ses mains se posent à mes hanches, puis remontent le long de mon dos, laissant un passage brûlant. Je frissonne lorsqu’il approfondit notre baiser, répondant et me rendant complètement insatiable. Il me quitte bien trop vite à mon goût et alors qu’un sourire s’apprête à ourler mes lèvres, il parle. « Je…Je sais pppppasss ceeee quiiii m’a priiiiiss. Parrrddonnnn… » Toute la joie, tout le bonheur que je venais de ressentir quitte mon corps, me rendant aussi froide que la glace. Il se retourne pour ne pas voir ma peine et je grimace en baissant la tête. Complètement confuse. Comment rester toute la soirée avec un garçon dont on venait clairement de montrer le désir et les sentiments, non réciproque. Je me doutais que depuis le début, je ne méritais pas quelqu’un comme Milo. Il était bien trop parfait pour moi, trop gentil, trop innocent, trop… Je soupire légèrement, alors que je vois ses pieds bouger, signe qu’il me faisait face. Je n’osais lever le regard vers lui, cherchant mes mots, une excuse valable pour avoir fait ça et une autre pour pouvoir rentrer chez moi. Car je ne me voyais pas rester ici, avec lui. Mais, il relève mon visage et ses lèvres se posent à nouveau sur les miennes. Une vague de chaleur déferle sur mon corps alors que j’entoure sa taille de mes bras. On ne se trompe pas deux fois non ? Il agissait bien de lui-même cette fois-ci ? Il s’écarte une nouvelle fois mais ne s’éloigne pas de moi. Non, il me souffle les plus beaux mots que j’ai jamais entendu et rêver. « Tu viens de réaliser mon vœux le plus cher… Me donner la possibilité de t’aimer… » Mes yeux vairons dans les siens, je ne peux empêcher mon sourire de s’étirer, ni même mes yeux de briller d’émotions. Combien j’avais espérer un jour l’entendre me dire ça. Mes mains se posent sur ses bras qui tenaient mon visage en coupe, alors que je reste plongé dans son regard.

« Alors aime-moi autant que j’ai envie de t’aimer Milo. »

Son sourire brûle complètement mon estomac et il m’attire à nouveau contre lui. Notre baiser est plus intense que les précédents, plus profond, plus intime. Comme si chacun nous laissions parler un désir trop longtemps refouler. Rien d’autre n’avait autant de saveur que les lèvres de Milo. Pas même le morceau de fraise qui restait dans mon assiette. Ma fin de soirée et début d’année commençait à la perfection. J’étais amoureuse, et celui que mon cœur avait choisis m’acceptait, et m’aimait également. Je ne sais pas durant combien de temps nous restons collés l’un à l’autre, nous embrassant. Peut-être une heure, je ne sais pas du tout. Plus rien n’avait son importance. Mais finalement, nous nous séparons et finissons notre dessert qui avait encore plus de saveur. Je n’avais plus besoin de jouer, je pouvais rester moi-même avec Milo.

Je rentre dans la salle de bain, après être descendu récupérer mon sac de voyage avec mes affaires. J’avais le cœur qui battait la chamade, et pourtant, ce n’était pas la première fois que j’allais dormir avec lui, pourtant notre relation avait évolué de l’amitié à l’amour en seulement quelques heures. Et… Enfin c’était différent, il était mon petit-ami et non plus mon ami. Je soupire, passant mes mains sur mon visage avant qu’elles ne finissent dans mes cheveux. Je regarde le miroir qui renvoyait le reflet d’une jeune fille aux cheveux blonds, aux yeux vairons brillants et aux lèvres torturés par une dentition blanche. J’ouvre le robinet et me mouille le visage, finissant par le savonner. Je soupire et retire l’intégralité de mes vêtements, tournant les robinets d’eau chaude. Une bonne douche chaude me permettrait de m’évader et de me détendre. Je ressors de l’eau chaude après m’être savonné avec son gel douche. J’enfile mon pantalon de pyjama ainsi que mon tee-shirt et je quitte la salle de bain après m’être brossé les dents. Il lève la tête et je souris timidement avant de le rejoindre sur le lit, glissant mes jambes sous la couette et venant me coller près de lui. Il me montre le livre que nous avions lu la dernière fois et qu’on n’avait pas terminé. Je souris légèrement, hochant de la tête et m’installant correctement alors qu’il commence la lecture avec sa voix grave. Si la fatigue devait être présente, je n’en ressentais aucun signe. J’étais à la fois stressée et si heureuse. J’avais envie de crier au monde entier que Milo m’aimait, qu’il m’acceptait. Ma tête reposait sur son torse, écoutant les pulsations de son muscle qui résonnait dans mes oreilles. Mes yeux suivaient les lignes qu’il prononçait à voix haute. Ma main glisse sur son ventre pour se laisser tomber de l’autre côté, encerclant ainsi sa taille. Le dernier garçon avec qui j’avais dormi était Adam. Nous étions blottis l’un contre l’autre mais je n’avais pas ressenti cette passion que je ressentais avec Milo. J’avais envie de plus, j’avais envie de lui. J’avais juste envie de m’offrir complètement. Je voulais qu’il soit mon premier, et je le voulais… maintenant ? Je ne sais pas. Je n’étais pas certaine de comprendre. Je redresse la tête lorsqu’il m’appelle.

« Hmh… Excuse-moi, j’étais très loin d’ici… Tu voulais ? »

Il me propose de continuer la lecture et je récupère le livre avec un sourire. Un raclement de gorge plus tard, et ma voix s’élève pour lire les lignes du livre Tristan et Iseult. Une magnifique histoire d’amour, qui terminait mal certes, mais qui était connu jusqu'à aujourd’hui. On faisait référence à eux comme à Roméo et Juliette ou encore Eloïse et Abélard. Les minutes défilent, si ce n’est deux bonnes heures avant que finalement, nous finissons par éteindre les lumières, se lovant l’un contre l’autre et après un long baiser, il soupire. Je ferme les yeux, tentant de trouver le sommeil. Mais chose impossible quand mon cœur ne cessait de battre avec intensité et que je sentais l’homme que je désirais sous mes doigts. Mes joues rougissent sous mes envies que je n’avais jusque là jamais ressenties. Cliff, je n’étais tout simplement pas prête. J’étais jeune et… Je ne sais pas, je pense que je me préservais, et heureusement pour moi. Et Adam, sa réputation et le fait qu’il est déjà trompé sa fiancée fait que, je n’aurais jamais pu. Mais Milo… Je le désirais depuis la séance photo piscine lors de notre petit séjour où j’avais eu un avant goût de ce qu’il était. Et puis, il était si gentil, si attentif, si patient, si… parfait. Je finis par me redresser, tournant mon visage dans la pénombre pour tenter d’observer Milo, s’il dormait ou non. Pourtant, j’entends sa voix me demander ce que je faisais. Je souris, soulevant la couette pour m’installer sur lui.

« Je n’arrive pas à dormir… »

Mes lèvres descendent pour trouver leur comparse. Mon cœur avait davantage prit en rythme et en puissance. Milo, si tu écoutais mon cœur, tu comprendrais que j’ai envie d’être avec toi. J’ai simplement envie que tu me fasses l’amour, pour la première fois.

« On est pas obligé…Je ne voudrais pas que tu regrettes par la suite…Jeeee ne te forccccerai jamais tuuuu le sais. » Mes lèvres trouvent les siennes, un baiser plus fort et prononcé que le précédent. J’espérais qu’il en ait lui aussi envie, mais il ne me repoussait pas, c’était déjà un bon point. Je ne précipitais pas les choses, je voulais… Je me sentais prête et, peut-être que ça ne reviendrait pas avant un moment. Et puis, j’avais cette chaleur dans le bas de mon ventre qui me guidait. Je sentais ses mains sur mes bras et mes épaules, nos lèvres se détachent et mes yeux vairons cherchent à pouvoir lire ses traits. Il se redresse et je frissonne à son souffle contre mon oreille. Le guider. Mes joues chauffent alors que j’attrape sa main. Je glisse mes doigts entre les siens dans une caresse douce et je porte celle-ci à mes lèvres pour y déposer un baiser. Puis, je guide sa main jusqu’à ma hanche. Je m’allonge complètement sur lui, alors des frissons remontent dans mon dos en le sentant frôler mon corps du bout des doigts. Mes lèvres se déposent sur sa joue, descendent pour redessiner sa mâchoire pour finir dans son cou. J’aimais l’odeur de son eau de toilette encore présente, mélangé à celle naturel de sa peau. Je ferme les yeux, collant mon visage dans son cou en soupirant d’aise. Mes mains qui étaient alors resté immobiles glissent le long de la taille de Milo pour venir se perdre dans ses cheveux. Je redresse le visage, ma joue contre la sienne et je murmure sans me retenir contre son oreille.

« Je t’aime »

Mes lèvres bifurquent et se dépose une nouvelle fois sur ses lèvres qui n’attendait que les miennes. Mes mains glissent sur son torse avant de remonter son tee-shirt doucement, j’étais guidée par la chaleur de mon bas ventre, même si je sentais une légère peur me saisir à l’estomac. Celle de la nudité face à lui, celle de la proximité de nos deux corps mais aussi de l’intimité que nous allons partagés. Une peur minime, qui n’allait pas aller contre ce que j’avais envie de partager avec lui. Nos lèvres se décollent, juste le temps pour retirer le tissu qui recouvrait son torse. Nos bouches se retrouvent alors que mes mains partent à la découverte de cette nouveauté que j’avais déjà plus ou moins devinée lors de notre séance photo. Je sentais sa fine musculature sous mes doigts, ainsi que la douceur de sa peau. Je le sentais qui relevait mon haut de pyjama et je lève les bras pour l’aider dans sa tâche. Il se redresse et m’embrasse en même temps. J’étais à moitié nue maintenant, et malgré les ténèbres, nos visions s’étaient habituées et nous pouvions à présent percevoir nos ombres. Il semble encore hésitant, inversant nos positions. Je me retrouve en dessous de Milo, et mon cœur s’accélère davantage alors que je rougis sous ce qu’il pouvait apercevoir de moi. Une de ses mains se pose dans le creux de ma taille, pourtant, je l’attrape en levant la tête vers lui.

« Pose tes mains sur moi Milo… »

Mon cœur pulsait rapidement dans ma cage thoracique. Je le sentais faire tressauter ma peau à divers endroits, et en particulier dans ma nuque. C’est là que les lèvres de Milo se posaient, me donnant des frissons de plaisir. J’étais à la fois désireuse et effrayée, mais j’avais confiance en Milo. Ce n’était pas une grande peur, juste celle de l’inconnu. Ses lèvres glissent sur mon corps avant qu’il ne s’arrête sur ma poitrine. Je me cambre légèrement, frémissant lorsqu’il caresse mes pointes, un soupire sortant d’entre mes lèvres. Mes mains glissent sur sa tête, s’emmêlant avec douceur dans ses cheveux alors qu’il fait sortir de nouveaux gémissements de ma gorge avec ces caresses. Il quitte l’endroit sensible depuis son passage pour descendre plus au sud. Je me cambre lorsqu’il passe ses bras sous mon dos, posant sa tête sur mon ventre. « J’ai trouvé mon endroit préféré sur ton corps…Ici je peux tout entendre de toi. » Je ris légèrement, passant une main sur mon visage alors qu’il repose sa tête sur moi. Je ferme les yeux, prenant toute la mesure des choses qui se passaient. Presque nue sous Milo, nous allions nous unir. J’allais découvrir l’intimité entre un homme et une femme, et avec une personne que j’aimais du plus profond de mon cœur. Il reste plusieurs minutes, je ne sais pas, tout ce que je sais c’est qu’il était à sa place et que j’appréciais le sentir sur moi. Son souffle chaud caressait mon ventre, m’envoyant des courants électriques de désir. Voulant goûter à ses lèvres, je descends ma main sous son menton pour le faire remonter jusqu’à moi. Je souris lorsqu’il s’approche de moi et nerveusement, je pense, nous rions. Pourtant, mon regard exprimait clairement l’envie que j’avais de lui. Je voulais qu’il me fasse découvrir le plaisir, et il serait mien. Je serais sienne, pour tout le temps que j’espérais long. Il descend le long de mon corps, m’embrassant et laissant un passage enflammé sur ma peau. Je frissonne lorsque je sens ses doigts se glisser sous l’élastique. A cet instant, une pensée me sait. « S’il me trouve laide ? Si je ne suis pas comme il l’espère ? S’il voit une cicatrice qui le dégoute ? » Milles questions qui pourrait paraître stupide mais, c’était le premier à me voir entièrement nue. Mon pantalon quitte mon corps, dévoilant ainsi mon anatomie et enlevant loin de moi la barrière protectrice de mon intimité. Il reste en place, m’observant et je me sens mal à l’aise. Est-ce qu’il me trouvait repoussante ? Mais avant que je ne puisse me poser la question, il remonte jusqu’à mes lèvres, les déposant sur les miennes. Mes bras entourent sa nuque alors qu’il s’écarte. « Tout ira bien…Je t’en donne ma parole, mon amour. » Mon cœur rate un battement. Il était parfait à mes yeux, parfait pour mon âme, parfait pour mon corps. J’esquisse un sourire, mes yeux brillants d’une émotion contenue et de toute la confiance que je lui apportais. Je caresse sa joue délicatement, puis ses lèvres avant de déposer les miennes sur son nez.

« J’ai confiance en toi. »

Je perçois son sourire, ce qui me vaut en décollage de papillon dans mon estomac. Il était si beau, si touchant, si innocent parfois et pourtant, j’étais celle sans expérience ce soir. Si d’habitude, c’était moi qui faisait preuve de maturité ou qui était la plus sérieuse, bien que j’étais restée une grande enfant et que je pouvais me libérer en sa compagnie ; cette nuit, les rôles étaient inversés. C’était Milo qui devait gérer, et qui allait m’apprendre. Je sentais son corps appuyer contre le mien, mais c’était agréable. Son torse frôlait ma poitrine sensible, et mes mains parcouraient son dos où je pouvais sentir la contraction de ses muscles. Je colle mon front contre ses lèvres alors que je m’aventure sur une terre inconnue, le bas de ses reins. Mes doigts frôlent l’élastique de son boxer, maladroitement. Il semble comprendre puisqu’il se redresse légèrement, et quelques secondes après, je peux sentir son corps complètement nu me recouvrir de sa chaleur. Je rejette légèrement la tête en arrière lorsque je sens pour la première fois, sa virilité contre mon intimité. Mes bras passent sous ses aisselles, se repliant pour encercler ses épaules alors que je pose un baiser sur son épaule droite.

« Viens Milo… J’ai envie de toi. »

Mon cœur tremblait, tout mon être était raidi par le désir puissant que je ressentais. Je n’étais guidée que par cela, et je voulais qu’il se fonde dans mon corps. Je voulais le sentir et me faire aimer de lui par la manière intime. Je lui avais donné mon cœur, mes joies et mes peines, mes sourires, mes rires, mes larmes et maintenant, je lui offrais mon corps et mon âme. Il était le détenteur, possédant la clé. Mes jambes s’écartent légèrement alors que mes lèvres trouvent à nouveau les siennes, dans un baiser tendre et passionné. Nos langues se rencontraient pour s’engager dans une bataille sensuelle. L’instant approche et, toute peur est partie, remplacée par la chaleur et la vague de désir. J'avais l'impression que tous mes sens étaient décuplés, mais c'était sûrement du au fait qu'il m'avait avoué m'aimer aussi. Je ne pouvais rêver mieux.

Etonnante situation. J’avais attendu longtemps avec Cliff, sans jamais ressentir le besoin ni l’envie de m’unir à lui. Même chose pour Adam. Mais là, avec Milo, tout était différent. Peut-être parce que j’étais certaine qu’il ne me ferait jamais de mal. Ou parce que j’avais une confiance totale et aveugle en lui. Je le désirais depuis si longtemps, pas son corps mais tout ce qu’il représentait pour moi. Il bougeait au dessus de moi, me laissant entrevoir ce qui allait bientôt arrivé. Nous serions unis, il danserait sur et en moi. Pour la première fois. Et je ne pouvais rêver mieux qu’il s’agisse de lui. Il n’y aurait jamais eu plus parfait. Mon regard se perdait dans ses iris marron, reflet de son âme si belle dont j’étais tombée amoureuse. Avec lui, je n’avais peur de rien. Non, il me comblerait sous tous les angles. Nous serions meilleurs amis, amoureux, amants. Nous serions tout. Des enfants, des adultes. Ses lèvres se posent sur les miennes et je ferme les yeux, profitant de son baiser. Puis, je le sens s’infiltrer entre mes jambes. C’était inconfortable, mais j’étais occupée par son baiser envoutant. Très vite, l’inconfort est remplacé par la chaleur. Mes mains au creux de ses reins, j’appuis sur son corps. J’en voulais plus. Seulement, lorsqu’il s’enfonce complètement en moi, mon front se plisse de douleur. Comme si je venais de me brûler, pourtant il continue à m’embrasser, tentant de me faire oublier l’intrusion inhabituelle. Je ferme les paupières alors que mes mains remontent le long de son dos. Mon cœur s’excitait dans ma poitrine, voulant se faire entendre et peu à peu, la douleur s’atténue. Il bougeait en moi, effaçant peu à peu la douleur pour la remplacer par une vague de chaleur et de plaisir. Le partage intime était étrange, et pourtant je me sentais si bien avec lui. Je ne peux empêcher une larme sortir de ma paupière. Il serait éternellement mon premier et, je n’aurais jamais imaginé que ce soit aussi beau, que ce soit avec un être que j’aimais tellement. Il passe un doigt sous ma paupière et j’esquisse un sourire, croisant son regard. « Que ressens-tu à cet instant ? » Je lève ma main pour caresser sa nuque, sa mâchoire puis sa joue.

« Je ne sais pas trop… »

Je n’arrivais pas à mettre un mot sur ce que je ressentais. Plaisir mêlé à une petite brûlure, mais… Je n’avais aucun point de comparaison. Je ne pouvais pas lui dire s’il s’y prenait bien ou non, car pour moi il était parfait. Je ne pouvais pas lui dire quoi faire, parce que je ne connaissais rien si ce n’est ses émotions étrange et nouvelle qui contractaient le bas de mon ventre et m’envoyait des frissons de plaisir, faisant recourber le duvet de mon épiderme. La seule chose dont j’étais certaine de pouvoir lui dire, c’était tout l’amour que je ressentais envers lui. Toute cette tendresse, cette affection. Il bouge en moi et je ressens un long frisson suivit d’un gémissement qui sort de ma bouche. Mes jambes s’écartent encore plus pour qu’il vienne davantage sur moi. Contrôlée par le désir que je ressentais, j’avais maintenant envie qu’il me fasse l’amour. Je l’attire contre mes lèvres et murmure contre celle-ci.

« Ne te retiens pas… »

Ma main reste en place dans sa nuque pour le laisser contre moi alors que mon autre main plonge dans sa chevelure alors que j’approfondis notre baiser. Il devenait fiévreux, et plus intime comme ce que nous partagions. Nos langues dansaient, mes mains partout découvrir certains points de son corps. Ma respiration était plus saccadée alors qu’il bougeait avec plus de force en moi. Des sensations nouvelles et étranges, mais qui me confirmait davantage que j’avais fais le bon choix et que je ne le regretterais jamais. Je mords avec douceur la lèvre inférieur de Milo.