« S'imprégner d'une personne, c'est comme.. Comme si tout changeait. Au moment où tu la vois, ce n'est plus du tout la force de gravité qui te maintient au sol, c'est elle. Rien d'autre n'importe, et tu ferais tout pour elle, tu pourrais être n'importe qui. »

J'avais passer la veille à consoler mon ex-amie, Judith. Elle avait débarqué à l'improviste, et il fallait dire que je ne m'attendais absolument pas à la voir. Lorsque je m'étais incrusté dans sa chambre, elle m'avait bien fait comprendre qu'elle ne voulait plus me voir, et voilà qu'elle débarquait en pleure. Tout ça à cause de son blondinet... Bon d'accord, je suis en parti responsable de leur "break", mais je ne pensais pas que mon plan foireux allait fonctionner... Et dire qu'il y a quelques semaines, j'aurais put me réjouir de ce spectacle, désormais je me rendais compte du mal que j'avais causé, juste pour ma petite personne. Franchement, connaissez-vous un mec aussi con que moi? Personnellement, je pense que je mériterais le prix de l'année...
Judith était repartie plus tard dans la soirée, à moitié calmée. A peine cinq minutes plus tard, je me retrouvais allongé sur mon lit à dormir comme une souche. Je ne me réveillai que le lendemain matin à onze heures... Ouch ! J'avais loupé presque tout mes cours de la matinée, j'étais vraiment dans la m*rde... Heureusement, l'administration m'excusa, comprenant qu'avec mon problème de santé, je devais être exténué. Ils devaient vraiment se faire des films, car ma "maladie" n'était pas si grave que ça, la preuve, dans quelques jours j'allais reprendre l'entraînement de baseball, pour mon plus grand plaisir.

J'avais passé le reste de ma journée en cours, à mon plus grand damne. Mais lorsque je sortis de mon dernier cours, une personne quelconque vint me voir en me disant que Dolce ne semblait pas aller très bien, et qu'on l'avait vu monter sur le toit, une bouteille d'alcool à la main. Je fronçai les sourcils, ce n'était vraiment pas le genre de Dolce de boire de l'alcool, encore moins de la Vodka. Je remerciai la personne de m'avoir prévenu, puis je partis en direction du toit d'un pas presser. Lorsque j'arrivai à destination, j'ouvris la porte, le plus discrètement, et ce que je vis me laissa stupéfait.
Dolce se tenait sur le bord du toit, habillé d'une simple robe blanche, par terre trainait des talons ainsi que le collier que je lui avais offert. Je ne m'attardai pas sur ce détail, préférant m'approcher prudemment de la femme que j'aimais.
« Dolce ! Descend de là tout de suite !» Dis-je d'un ton pressant. La voir ainsi sur le rebord du toit, me rendait nerveux, il y avait de quoi. En plus de cela, elle ne semblait pas supporter énormément l'alcool, et un faux pas pourrait lui couter la vie.
Voyant que ma demande ne lui fit ni chaud ni froid, je m'approchai d'elle, et la fit redescendre du rebord du toit sans son consentement. Une fois cela fait, je lui retirai la bouteille de vodka des mains, puis je la regardai en fronçant derechef les sourcils. Que lui arrivait-il donc?
« Franchement, qu'est-ce qu'il ta pris de monter sur le toit dans ton état? Et surtout, pourquoi tu as bu autant? » Demandai-je avec un ton de reproche. Je ne m'imaginai pas une seule seconde qu'elle pensait que j'avais couché avec Judith, la veille, ce qui était complètement stupide...

« S'imprégner d'une personne, c'est comme.. Comme si tout changeait. Au moment où tu la vois, ce n'est plus du tout la force de gravité qui te maintient au sol, c'est elle. Rien d'autre n'importe, et tu ferais tout pour elle, tu pourrais être n'importe qui. »

« Qu'est-ce que ça peut bien te faire de toute façon ?! »

Je ne pus rien répondre suite à cela, étant trop interloqué pour répondre quoi que ce soit. Dolce semblait... énervée, et blessée, et elle j'avais la nette impression qu'elle me détestait. Je devais forcément me faire des films, elle avait peut être appris une nouvelle de je-ne-sais-qui, qui lui aurait déplus, et suite à cela elle aurait "péter un câble". Mais c'était loin d'être le genre de ma Dolce.

« Laisse moi tranquille et rend moi ça ! » Dit-elle en désignant la bouteille de vodka, que je lui avais arraché des mains.

Je ne répondis rien, sachant pertinemment qu'à chacune des mes remarques, elle me rirait au nez. Je préférai alors agir, pour éviter qu'elle ne puisse être encore plus saoule qu'elle ne l'était à cet instant. Je renversai le contenu de la bouteille de vodka par terre, tout en la regardant avec un faux-sourire désolé.

« Et puis qu'est-ce que tu fous là ? T'es pas en train de consoler ta chère petite Judith ? » C'était donc pour cela qu'elle me détestait? Parce que j'avais eu le malheur de vouloir réconforter mon ancienne amie? Ce n'était tout de même pas de ma faute, si elle avait décidé de me rendre à moi, plutôt qu'à n'importe quelles de ses amies... Mais Dolce ne me laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit, qu'elle enchaina: « Je sais tout Aaron. Je sais que tu l'aimes, que tu veux faire péter les plombs à mon cousin, que tu as couché avec pour bien la réconforter. Je sais tout ! »

Cette fois, je fus sur le c*l. Comment pouvait-elle s'imaginer un seul instant que j'avais couché avec Judith? C'était à peine si elle m'adressait la parole - à l'exception d'hier soir-, et le comble se serait que je sois amoureux de Judith? Franchement, elle était loin d'être mon genre de fille...

« Qu'est-ce que tu racontes?! » Demandai-je les sourcils froncés, ne comprenant pas ce qu'elle insinuait. « Tu crois que j'aime Judith? Et puis quoi encore? Franchement, t'as trop du abuser de la boisson pour dire des conneries pareilles !» Dis-je en la dévisageant, puis je rajoutai: « Et je te rassures, je n'ai PAS coucher avec, si c'est ce que tu veux savoir ! Et pour ce qui est de ton Blondinet de cousin, ouais je l'avoue, j'veux lui faire péter un câble, du moins je voulais... » Je ne rajoutai, attendant de voir la réaction de Dolce. Tout ce dont j'étais sûr, c'est qu'elle allait m'en faire baver, et qu'elle n'allait probablement pas me croire concernant Judith...

« S'imprégner d'une personne, c'est comme.. Comme si tout changeait. Au moment où tu la vois, ce n'est plus du tout la force de gravité qui te maintient au sol, c'est elle. Rien d'autre n'importe, et tu ferais tout pour elle, tu pourrais être n'importe qui. »

Pourquoi avais-je vidé la bouteille de vodka ? Tout simplement pour éviter que Dolce boive de nouveau. Certes, j’aurais put simplement garder la bouteille à la main, mais il y avait toujours un risque qu’elle réussisse à me l’enlever des mains, ou je ne sais quoi.
La réaction de Dolce ne se fit pas attendre, elle s’approcha de moi et me gifla sur la joue droite. Cette gifle ne me fit rien de plus qu’une petite pichenette, mais cela prouvait que la jeune femme était réellement énervée contre moi – qui ne le serait pas après avoir compris auprès d’une bonne amie que cette dernière avait couché avec celui que l’on aime (même si cela ne s’était pas du tout passé ainsi, ce n’était qu’un simple malentendu).

« Mais t'es complètement malade ! FICHE MOI LA PAIX AARON ! Dégage, j'ai pas envie de te voir ! »

Je ne répondis rien, sachant que si je rajoutai quelque chose, Dolce allait s’énerver plus qu’elle ne l’était déjà. Je posai alors, la bouteille vide sur le rebord du toit où s’était tenu Dolce quelques minutes plus tôt.

J’avais essayé de m’expliquer sur le « plan » que j’avais mis en place pour séparer Judith de son Blondinet –plan qui je ne le savais pas encore, allait fonctionner quelques jours plus tard.
« Garde tes mensonges pour toi Aaron ! Judith m'a tout raconté ça sert à rien de me mentir et de me prendre pour une imbécile ! C'est elle même qui m'a dit que tu éprouvais des sentiments pour elle et que c'était pour ça que tu avais lancé toutes ces rumeurs ! Et je t'interdis formellement de t'en prendre à Adam pour je ne sais quelle raison ! »

« Rassures-toi, je n’abimerais pas ton cher cousin, je n’ai pas envie que tu me détestes encore plus ! Mais, oui, je l’avoue, j’ai lancé toutes ces rumeurs débiles, mais je n’ai jamais éprouvé plus que de l’amitié pour Judith, d’accord ?! Oh et puis merde ! Pourquoi j’essaye de te montrer ma bonne foi, alors que tu vas m’envoyer bouler à chaque fois ? » Dis-je en m’emportant à mon tour.

Pourquoi chercher à me défendre, si à chaque fois Dolce me contredisait ? Je savais parfaitement, que vu le taux d’alcool dans son sang, ça ne servait à rien que j’essaye de la convaincre, puisque malgré mes effort, le résultat serait toujours le même ?
Je ne remarquai pas tout de suite Dolce qui s’était éloigné de moi et qui s’était assise à quelques mètres de là. Elle ne semblait pas aller bien, mais c’était bien fait pour elle, elle n’avait qu’à pas abuser de l’alcool. Alors, pour tenter de me calmer à mon tour, je m’asseyais sur le rebord du toit, laissant mes jambes dans le vide. Je ne le savais pas encore, mais ce jour-là était probablement le dernier que je pourrais considérer comme normal, pendant plusieurs semaines – ou année ? Car un évènement surviendrait quelques jours plus tard, lors d’un entraînement de baseball, mais là n’était pas le sujet… En attendant, je réfléchissais à ce que j’allais faire pour me faire pardonner auprès de Dolce. Elle ne voudrait probablement plus partir avec moi, lors du voyage que j’avais organisé pour nous deux, mais cela je le comprendrais complètement, même si voir la femme que j’aimais me détester, me faisait plus de mal qu’autre chose.

« Étrangement, on en veut souvent à la personne qui vous dit la vérité difficile à entendre, impossible à croire. »

« Exactement ! J'en ai marre des tes mensonges ! J'en ai marre de toi, et de vous tous ! Maintenant va retrouver ta belle Judith et degage ! Tu pourras partir avec elle comme ça ! Elle devrait aimer tu verras ! Donc barre toi de la et fiche moi la paix une bonne fois pour toutes ! T'as compris ?! JE NE VEUX PLUS TE VOIR NI MEME ENTENDRE PARLER DE TOI !
»

Ces mots me firent plus de mal que j'aurais put le croire. En même temps, je n'avais jamais penser entendre cela de la part de Dolce. Elle souhaitait donc réellement me voir sortir de sa vie, et ne plus entendre parler de moi? Ce serait une chose aisée, si cela était vraiment ce qu'elle voulait. Après tout, je pouvais aisément partir de l'université pour aller rejoindre mes parents, cela ne me posait aucun problème, car de toute façon, mon avenir dans cette université semblait compromis.

« Mais p*tain ! Si je te dis qu'entre Judith et moi, il n'y a rien, c'est que c'est vrai. Ah, oui, j'oubliais qu'elle et moi avions couché ensemble... Sauf si l'on considère coucher ensemble, passer la nuit à réconforter une personne qui pleure... Tu veux vraiment ne plus entendre parler de moi? Tu n'as qu'à me le demander, et je partirais de New York... »

Je contemplais les innombrables grattes ciels de New York City, chose que j'avais toujours aimé, c'est d'ailleurs pour cela que j'avais choisis cette université. Je sentais les larmes me monter aux yeux, même si mon père m'avait toujours appris à cacher mes sentiments, je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer lorsque un très fort sentiment me submergeait; aujourd'hui en l'occurrence, c'était par rapport aux derniers mots que Dolce avaient prononcés, et au sentiment de culpabilité qui me rongeait. Mais je repris lorsque Dolce prononça ces quelques mots:
« Cap de partir d'ici et de me laisser enfin tranquille ? »

Je ne bougeais pas d'un seul centimètre. J'étais perdu dans mes pensées, je ne savais pas quoi faire. Rester, et tenter de convaincre Dolce qu'il ne s'était rien passé, ou bien, partir et faire comme elle m'avait dit?
J'entendis Dolce tenter de se relever, mais qui n'y arriva pas pour une quelconque raison. Je ne quittai toujours pas le rebord du toit, toujours indécis sur ce que je devais faire. C'est alors, que Dolce repris la parole.

« Tu sais pourquoi je me suis mise dans cet état là ? Tout simplement par ta faute Aaron ! Oui, c'est à cause de toi ! Tout ça parce que j'ai eu le malheur de tomber amoureuse de toi ! Oui c'est con, mais je t'aime .. Et j'ai été tellement bête de m'être laisser avoir par des mots encore une fois ! »

Cette fois, je décidai de quitter le rebord du toit. Je me dirigeai alors vers Dolce qui était toujours assise contre le mur du toit. Je me stoppai à environ un mètre d'elle, puis je la regardai sans dire un mot. Elle venait clairement de m'avouer qu'elle partageait mes sentiments, mais elle m'avait également demander de partir, c'était ce qu'elle voulait donc, non? Dolce releva alors la tête vers moi, probablement pour attendre ma réponse. Je lui adressai alors un sourire narquois - Aaron le sans coeur, le retour ! Mais j'avais toujours ces p*tains de larmes dans les yeux, qui prouvait que je n'avais pas un coeur de pierre -encore fallait-il que Dolce puisse les voir...

« Cap ! C'est dommage, je l'avoue. Mais, maintenant tu réfléchiras à deux fois, avant d'aimer un abruti dans mon genre... » Dis-je du ton le plus froid que je pouvais, puis sans un regard en arrière, je partis du toit, tout en me dirigeant vers le terrain de baseball, où je pourrais enfin me défouler...