La journée et la soirée avait été longue au magasin. Noël approchait à grand pas, et les gens se ruaient dans les magasins pour faire leur achat. Possédant un magasin de jouet, je ne faisais pas exception à la folie. C’était même pire parfois. Le magasin était bondé de personne qui posait des questions, qui voulait le même que celui à la télévision. Les réservations, les commandes directement à l’usine parce qu’il n’y en avait plus en rayon. Disons que j’avais eu peu de temps pour moi et de repos. Je restais tard au magasin pour faire les comptes de la journée, préparer le lendemain et faire les commandes. Le rangement, plus mon personnel à gérer. J’étais complètement éreinté. Heureusement, il y avait eu du positif dans tout cela. Skye. Cette jolie petite brune qui prenait de plus en plus d’importance dans mon cœur. Son sourire magnifique, ses yeux envoutant et son rire. J’appréciais sa compagnie. J’avais même prévu de la revoir une fois la folie de fêtes passées. Car elle aussi avait beaucoup de travail dans son café, ce que je comprenais. Mais nous avions hâte, enfin moi en tous cas, de se retrouver à nouveau. Il était trois heures du matin, et j’étais encore au magasin. Je préparais doucement la semaine avant Noël. C’était la pire de toute, pour les achats de dernières minutes. Je sentais que j’allais peu dormir. J’étais dans mon bureau, devant un bon café et je pianotais sur mon ordinateur, écrivant dans mon grand cahier. Les affaires étaient parfaites. J’avais un bon chiffre d’affaire et j’allais pouvoir faire bénéficier d’une prime de Noël à mes employés. Tout était bien. Mais j’étais prévoyant. Ainsi je reste à travailler sans voir le temps passés. Je relève la tête de mon cahier et constate qu’il est plus de cinq heures. Je m’adosse dans mon fauteuil en m’étirant longuement avant de me lever pour me servir un nouveau café. Dans le silence de la pièce, je sursaute en entendant mon portable sonner. Je laisse ma tasse sur mon plan de travail et prends mon iphone pour lire le message de Cheyenne. Je fronce des sourcils à son message, me demandant si elle pouvait venir chez moi. Je lui réponds rapidement que je suis encore au magasin et que je l’attends. Qu’elle vienne me voir à une heure si matinale, c’est qu’il s’était passé quelque chose et je me doutais de l’identité du problème. Trey Cooper. Le même qui causait également de la peine à Skye. Je sors de mon bureau et traverse le magasin dans la pénombre. Je soulève le rideau de métal et ouvre la porte en attendant la belle mexicaine à la fraîche. Quelques minutes après, un taxi s’arrête juste devant moi et Cheyenne descend. Son regard m’explique tout. Aussi lorsqu’elle vient vers moi, je l’encercle dans mes bras et colle ma tête au dessus de la sienne dans une accolade réconfortante. Elle s’écarte au bout de quelques secondes et je constate que les larmes sont rpésentes. Je passe ma main sous son menton en mimant un sourire.

« Allez viens ma belle… On va discuter au chaud… »

Je passe un bras au dessus de ses épaules et le fait rentré à l’intérieur. Je referme le rideau et les portes à clés avant de la guider jusqu’à mon bureau plus accueillant. Je libère une chaise de mes papiers et l’installe dessus avant de sortir une tasse d’un placard et je la rempli de café en lui tendant avec un sourire. Je rempli la mienne et fait repartir une autre cafetière. Je tire ma chaise pour m’installer juste en face d’elle et lève ma tasse avant d’en boire une gorgée. J’avais les yeux explosés de fatigue, mon corps était raide et je ne voulais qu’une chose, dormir. Mais Cheyenne avait besoin de moi et j’oubliais tout car elle était plus importante. C’était dingue l’amitié qui nous liait et l’affection si rapide entre nous. Je pose une main sur son genou.

« C’est lui, c’est ça ? »

Lorsque j’étais sortie de chez Trey après ce qu’il venait de me dire, je ne voyais que Maden pour me confier, je me rendais compte qu’il avait autre chose à faire, seulement, j’avais vraiment besoin de lui. De parler et d’un soutien. Je ne comprenais plus Trey, il était capable de souffler le chaud puis le froid en cinq minutes et je me rendais bien compte que j’étais malade de me faire autant souffrir pour un mec. Maden était mon seul ami sur New York, mon véritable ami. On s’était rencontré vraiment étrangement. Un gamin qui était dans son magasin avant placé un jouet dans mon sac pour le voler et ce fut moi qu’on a accusé bien sur. J’étais d’origine Mexicaine enfin, bref…Maden lui était passé bien au dessus et avais cru à mon histoire sans poser de questions, surtout qu’il s’était gardé de me dire qu’il avait tout vu avec les cameras de surveillance. Mais me voir défendre ma cause avec tant de passion l’avait amusé. Nous avions sympathisé immédiatement, nous nous étions parlé durant deux bonnes heures avant qu’il ne m’invite au restaurant pour se faire pardonner ce qu’il s’était passé alors qu’il n’y était pour rien du tout. Il n’y avait aucune ambigüité avec lui, une vraie et pure amitié, pas qu’il n’était pas beau garçon, mais…il me voyait comme une petite sœur et moi, comme un grand frère. Je lui avais raconté ma vie et il connaissait tout de mes plus grandes hontes concernant ma famille et ma situation au Mexique à mes débours amoureux avec Trey. De son côté, il avait fait de même, donnant donnant. Ainsi, j’avais compris qu’il connaissait Trey par rapport à une autre fille et pas des moindres. J’avais fait le rapprochement de la fameuse Skye lorsque Trey un soir m’en avait parlé. Et franchement…Je la détestais encore plus, c’est vrai quoi, elle prenait le cœur des deux hommes que j’aimais le plus dans ma vie.

Pour Maden, ce n’était pas un souci, bien au contraire j’aurais tout fait pour qu’il trouve le bonheur, mais pour Trey…quoi que le fait qu’il en aime une autre ne changerai au rien fait qu’il n’avait rien de plus pour moi qu’une partie de baise. Et pourtant…j’avais sentie plusieurs fois autre chose…Une nuit, celle où il m’avait parlé de Skye. Il m’avait pris dans ses bras, il m’avait fait passer un message, du moins je l’imaginais et puis…encore une déception. Je savais que je ne devais pas me laisser aller avec lui, mais…c’était plus fort que moi, j’avais couché avec lui pour m’amuser au début, bien que mon cœur avait raté un battement la toute première fois où mes yeux s’étaient posés sur lui. Mais je suis bien trop fière pour l’avouer. Seul Maden, était le gardien de plus grands secrets. Je descends du taxi et il est là, essuyant mes larmes. Ce visage me réconfortait rien qu’en l’ayant en face de moi. Il était mon médicament réparateur de cœur, mieux encore qu’une petite dose de drogue douce.

Maden : « Allez viens ma belle… On va discuter au chaud… »

Je le suis appuyant mon visage contre son bras, j’avais le cœur lourd et beaucoup de choses à évacuer. Et il le savait. Il me tend un café que je saisis avec doucement et je le regarde il semblait épuisé et ce n’est que maintenant que je le remarque. Avec Noël et tout, je n’avais pas pensé qu’il devait travailler comme un dingue. Je m’en voulais subitement d’être aussi égoïste, mais comme à son habitude, il passa au dessus de tout ce qui le concernait pour n’être attentif qu’à moi. Je me contente de remuer de la tête lorsqu’il me demande pour Trey, parce que c’est ce que ça question disait. Qui d’autre que lui pouvait me mettre dans cet état. « Tou as l’air épuisé, jé devrais peut être té laisser té reposer…Jé mé sens nulle alors qué tou as visiblément besoin dé dormir. » Il me sourit et s’approche encore de moi, je pouvais lire sur son visage que rien n’était plus important pour le moment que de me remonter le moral. Je soupire alors que la paume de sa main vient de poser sur ma joue et que je ferme les yeux à ce contact.« C’est un…pauvre con ! Mais ça tou lé savais déjà…Jé né sais plus comment être et agir avec loui. Un coup, il m’adore et il est gentil et lé coup d’après jé suis traitée commé la dernière des traînées. Jé té jure qué jé né sais plus comment prendre les choses, mais…Jé l’aime trop pour tout arrêter. J’ai l’impression d’être complètement pathétique. Mais ça fait tellement mal dé cé faire aimer una nuit par loui en cé croyant la seule et l’heure d’après, c’est à peine si jé lé droit à un regard lorsqué jé m’en vais. Cé soir, il n’était pas bien…il a beaucoup bu et lorsqué jé suis arrivée, il était agressif, mais il avait besoin dé quelqu’un…alors jé suis passée au dessous dé beaucoup dé choses pour qu’il sé sente mieux. Il m’a parlé dés choses qu’il avait en loui, des choses tristes et…il a pleuré aussi. Il a voulu qué jé reste pour qu’il s’endorme et jé lé fais. A son réveil, j’étais toujours là et on aurait dit qué j’avais commis un sacrilège. Il m’a littéralement engueulé parcé qué mon téléphone n’avait pas sonné avant qu’il né sé réveille…Et il m’a démandé de vivre ma vie dé coucher avec d’autres mecs…Tou mé connais, j’ai dit qué j’avais pas attendu sa permission, mais en vérité, j’ai encore plus mal maintenant, parcé qué j’y avais cru hier soir lorsqu’il a voulu qué jé reste avec loui. » Je regarde Maden et je baisse la tête. « Oh, tou peux lé dire, qué jé suis una pauvre fille conne qui devrait tourner la page…mais j’y arrivé pas. »

Cheyenne faisait partie de mes amies proches. Les seuls en qui j’avais totale confiance. Et nous nous comprenions. C’est comme si on se connaissait depuis des années. Alors que ça faisait à peine deux mois. C’était fort, c’était fusionnel. C’était la véritable et pure amitié, sans aucune ambigüité. Aussi, je ne suis pas surpris qu’elle reconnaisse mes traits de fatigue, ni même son envie de me laisser me reposer. Mais elle seule comptait. Ma fatigue, j’aurais le temps de la satisfaire. Elle, c’est maintenant qu’elle avait besoin de moi, de mon soutien. Je lève une main, la posant contre sa joue. Elle ferme les yeux et vient chercher la caresse en penchant la tête. Et elle se met à parler. De ses sentiments que je connaissais déjà envers Trey. De sa manière qu’il avait d’agir. Je n’aimais pas ce mec, même si… J’avais l’impression de le connaître. On aurait dit un mec qui se croyait incapable de gérer les sentiments, qui pensait ne pas les mériter et qui s’enfouissant dans les parties de baises et en buvant. Cheyenne m’avait dit que parfois, il pouvait être un homme bien. Et si elle était tombée amoureuse de lui, c’est qu’il n’était pas si méchant que ça. Seulement, je ne voyais que les larmes qu’il faisait verser aux deux femmes que j’aimais. Cheyenne… Mais aussi Skye. Cette petite brune qui prenait de plus en plus d’importance dans ma vie. Je l’écoute parler sans intervenir, et elle finit par baisser la tête. Je souris à ses paroles en m’adossant complètement contre ma chaise, un sourire amusé au visage.

« Oui… Tu es idiote de te faire autant de mal alors qu’il serait plus simple de ne plus répondre à ses appels, ou de ne pas envoyer de message toi-même… Seulement… »

Je m’approche d’elle, posant mes deux mains sur ses genoux dénudés sans aucun arrière pensé.

« L’amour nous fait faire des choses stupides. Il nous rend con, aveugle et sado-maso. On aime se faire souffrir lorsqu’on aime. Car aimer est déjà une douleur. Tu l’aimes, il ne voit rien. Ou peut-être qu’il ne veut pas le voir. J’aimerais pouvoir te dire d’arrêter ça. De te trouver un homme qui te mérite, qui t’aimera et dont tu auras le retour attendu. Mais je serais bien mal placé pour te donner une leçon… »

Je souris légèrement, baissant la tête avant de la redresser pour croiser son regard chocolat.

« Moi qui tombe amoureux d’une fille qui l’est d’un autre. De ce même garçon qui fait battre ton cœur, et celui de celle que j’aime. Il me prend les deux filles que j’aime. Et pourtant, je n’arrive pas à le détester comme je le voudrais. Parce que derrière la façade de souffrance, je sais que tu l’aimes vraiment et que… enfin, je ne pourrais pas détester quelqu’un qu’une amie aime. Même si… »

Je souris en attrapant ses mains que je porte mes lèvres pour les embrasser et tenter de lui donner ma force, mon courage et ma paix.

« J’aimerais avoir la solution pour toi… Malheureusement… Je n’en ai pas. A moins qu’il ne cesse de faire battre le cœur de Skye, qu’elle le rejette avec violence et que déprimé, il vienne vers toi… Je ne vois rien d’autre… Et… Ce ne serait pas juste pour toi, de servir de roue de secours. »

Je l’attire vers moi pour l’encercler dans mes gros bras. Je n’étais pas un très bon consolateur, mais j’étais au moins là et je l’écoutais. Mes conseils étaient stupides et j’espérais juste que ma connerie l’a fasse au moins sourire, à défaut que ce soit réalisable.

Maden : « Oui… Tu es idiote de te faire autant de mal alors qu’il serait plus simple de ne plus répondre à ses appels, ou de ne pas envoyer de message toi-même… Seulement… […] L’amour nous fait faire des choses stupides. Il nous rend con, aveugle et sado-maso. On aime se faire souffrir lorsqu’on aime. Car aimer est déjà une douleur. Tu l’aimes, il ne voit rien. Ou peut-être qu’il ne veut pas le voir. J’aimerais pouvoir te dire d’arrêter ça. De te trouver un homme qui te mérite, qui t’aimera et dont tu auras le retour attendu. Mais je serais bien mal placé pour te donner une leçon… » Oui, j’étais terriblement amoureuse de Trey et bien que je sache que lui ne m’aimerais jamais, je voulais y croire. Mais je me faisais du mal pour rien, après tout, Trey et Maden avaient raison à leur manière, je devais tourner la page, ne plus répondre à ces appels et puis…il ne m’appellera plus lui vu ce qu’il m’avait dit ce matin. « Couche avec d’autres » Comme si…j’étais une pute qui écartait les cuisses à tous les mecs, je n’étais pas comme lui, si j’avais instauré ce jeu entre lui et moi, c’était uniquement pour l’avoir un peu à moi de temps en temps. Je reporte mon attention sur Maden, lui qui aimait Skye, la fameuse Skye voleuse du cœur des deux hommes de ma vie. Lui aussi le pensait que Trey lui volait les deux filles qu’il aimait. Étrange carré que le nôtre. Nous étions face à un choix cornélien tout les deux. Mais peut être y avait il une solution, comment ne pas tomber amoureuse de Maden peut être que…si j’arrivais à ouvrir les yeux à cette fille, elle comprendrait qu’il est l’homme parfait pour elle. Ô je sais bien qu’on ne contrôle pas les sentiments comme on veut, nous ne sommes pas dans un jeu télévisé ou un jeu vidéo réaliste, mais dans la vraie vie. Mais peut être que cela valait le coup de tenter, bien que je détestais en partie cette fille qui me volait l’amour du seul homme dont j’étais amoureuse. Mon ami m’attire vers lui et je me colle à lui, il était ma bouée de secours, mon ami…mon protecteur et j’étais…la fille qui pleurait dans ses bras et qui ne lui servait pas à grand-chose à part à lui poser plus de problème que d’habitude. Je redresse ma tête tout en restant dans son étreinte et je lui souris sincèrement en déposant un baiser amical sur sa bouche en signe de remerciement.« Merci…Jé né sais pas cé qué jé ferais si tou n’étais pas là. A me récupérée en pleure, à mé sauver dès qué tou lé peux. Tu es mon super héro…Et né té moque pas dé moua, parcé qué jé suis peut être blessée, mais jé suis aussi una tigresse avec un trop plein dé colère en moua. J’aimerai qué Skye voit combien tou l’aime aussi…Pourquoi né l’inviterais tou pas au restaurant, dit loui cé qué tou ressens. Jé souis sur qu’elle n’attend qué ça. Moua…Jé crois qué… » Je soupire et m’éloigne de Maden, les yeux encore rouges.« Jé crois qué jé vais…laisser tomber lé problème Trey. Jé vais avoir mal et jé pense qué je vais encore verser beaucoup dés larmes, mais j’ai 18 ans et j’ai la vida devant moua. Si jé m’arrête au premier mec avec qui jé couche… »Une dernière larme coule et je l’essuie avec un sourire en riant un peu. Ca me faisait tellement mal de dire à haute voix que je voulais tout arrêter avec lui, j’étais vraiment accrochée à lui et je me sentais si perdue à l’idée de ne plus jamais le revoir. Rapidement, je me lève et je vais prendre un mouchoir sur le bureau de Maden, je me mouche avant de reporter mon attention vers lui. « Lé Talon est ouvert à cette heure ? On va aller prendre una petit déjeuner. Comme ça jé rencontrerai ta bella et moua jé tenterai de venter tes qualités. Il n’est pas question qué tou reparte dé là bas sans un rendez-vous ! Occupes moua ! Sinon, jé vais encore pleurer et mouiller ta chemise.»

Je souris lorsqu’elle dépose ses lèvres contre les miennes, chastement pour me remercier d’être présent pour elle. Je l’écoute parler, mon sourire s’agrandissant au fur et à mesure de ses paroles. Elle parle de Skye et j’hausse légèrement des épaules. Oui, j’aimais beaucoup Skye mais c’était encore tôt et je sentais bien qu’elle, c’était Trey qui faisait partie de son cœur. Je ne voulais pas m’engager sur un terrain miné au risque d’y perdre des plumes. J’avais été si trahi par mon ex fiancé, la chute avait été trop douloureuse pour que je me complique la vie dans un triangle amoureux. Elle s’écarte de moi, parlant de Trey et disant qu’elle allait laisser tomber. Je caresse son bras pour lui montrer mon soutien. C’était une bonne chose car elle se faisait souffrir inutilement. Je m’étonnais toujours qu’une fille comme elle soit tombé amoureuse d’un mec comme lui. Mais… Je connaissais la relation de Cheyenne dans les moindres détails et ses réactions étaient aussi un mystère pour elle que pour moi. Je soupire légèrement à ses paroles. Oui elle avait la vie devant elle. Et elle tomberait sur un homme qui soit digne d’elle, qui l’honore et la gâte parce que Cheyenne était un trésor et elle méritait milles et une chose. Si je l’avais rencontré avant Skye, je crois que j’aurais pu tomber amoureux d’elle. Elle se lève pour se moucher, essuyant ses yeux avant de se tourner vers moi, parlant du Talon. Je souris légèrement tout en tournant mon regard vers l’horloge. Presque six heures.

« C’est ouvert en effet. Mais je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée d’y aller aussi tôt, elle va croire que je suis un psychopathe qui attend qu’elle ouvre pour la voir… Non ? »

Elle me sourit, me rassurant et je finis par céder. De toute façon, je mourrais de faim et il me fallait bien ça pour tenir une autre journée. J’allais bientôt passer le cap des 24h sans dormir. D’ailleurs je les avais passés. Je me redresse de mon siège, m’étirant en baillant longuement. Je vide le reste de ma tasse de café et enfile ma veste. Cheyenne se rhabille également et nous sortons bras dessus dessous pour prendre un taxi jusqu’à Brooklyn. Skye était déjà debout, fraîche et si belle. Je fais les présentations avec cheyenne et nous commandons un petit déjeuner à emporter. J’avais encore énormément de boulot avant l’ouverture et je devais aussi me doucher et me changer. Cheyenne avait raison car lorsque j’ai proposé à Skye un restaurant, elle n’a pas refusé et quand nous retournons sur la 5th avenue, j’ai mon rencard. Les heures défilent rapidement jusqu’à neuf heures, ouverture du magasin. Je me redresse de mon fauteuil.

« Merci pour le petit-déjeuner ma belle. Tu devrais y aller, tu vas finir par être en retard. »

J’attendais qu’au moins un de mes employés soit présent pour monter à l’étage qui était une salle de repos, une petite cuisine et une salle de bain pour mes employés. Il fallait que je me douche et change de vêtement. Mais pourtant, cheyenne ne fait que prendre son téléphone pour se porter malade et m’indique qu’elle restera avec moi. Pour m’empêcher de m’endormir mais également pour m’aider. Je souris touché.

« C’est gentil… Mais tu risques de te tirer les cheveux car je suis surbooké et c’est vrai qu’une aide n’est pas de refus. Je t’offrirais un bon restaurant ce soir ! »

Mon meilleur ami semble vouloir refuser de se confronter à la jolie Skye, mais je n’avais pas dit mon dernier mot. Il ne me connaissait et puis dans un sens m’occuper de lui éviterais de me faire penser à Trey. Il cède et je prends mes affaires pour aller au fameux bar de la brune. Je ne connaissais l’endroit que de nom et je ne savais même pas à quoi ressemblait cette fille qui semblait toujours être sur mon passage. J’appréhendais un peu je dois bien l’avouer. C’est vrai, me confronter à LA fille qui semblait si parfaite que je passais pour une roue de secours. Maden nous appelle un taxi et nous entrons dans le café nommé le Talon. Il était de décoration simple, mais accueillante pour une ville comme NY, assez bien placé je le reconnais. Mon ami nous présente et je tends ma main en direction de Skye. Elle avait des yeux verts magnifique, un beau sourire franc et le teint légèrement mat. Je l’observais du coin des yeux, Trey avait raison d’en être amoureux et Maden aussi. Je me sentais en bas de l’échelle face à elle, elle avait l’assurance, la douceur et beaucoup de caractère. Nous déjeunons tranquillement et je pousse Maden à l’inviter à la fin de notre repas. Il me fait de grands gestes qu’il ne veut pas et je finis pas mettre la chose sur le tapis avant de faire comme si je devais m’absenter aux toilettes. A mon retour, Maden à le sourire aux lèvres et je comprends qu’elle a accepté. J’en suis heureuse pour lui, je saisis son bras et nous sortons pour regagner son magasin, je savais que sa journée serait dure pour lui et puis…je n’avais pas envie de bosser. Faire des exercices, des cours et j’en passe, non, ce que je voulais, c’était être avec mon ami et penser à autre chose qu’à mes problèmes qui n’en étaient pas, j’avais ma solution, mais pas l’envie, ni le courage de ne faire. « Tou plaisante ! Tou crois qué jé veux té laisser tout seul aujourd’hui ! On né sé débarrasse pas dé moua comme ça, M. Murray ! » Je prends mon portable et je laisse un message sur le répondeur de Katia, lui expliquant je ne suis pas bien et que je suis chez un ami et pas dans l’immeuble de son agence. « Voilà problème réglé, mainténant, va prendre ta douche et té faire tout beau » Je m’approche de lui et je touche son col de chemise. Après une tape sur son torse je l’envoie dans son bureau du haut. « Mais j’y compte bien sur lé resto, Monsieur ! Jé né fais ça qué pour ça d’ailleurs ! » Je lui souris amusée et je laisse monter se préparer. J’attends dans son bureau, jouant avec mon portable et restant un instant sur le nom de Trey que j’hésite fortement à effacer de mon répertoire téléphonique. Mon doigt est presque sur le touche supprimer lorsque Maden revient et je laisse mon portable retomber sur la table. « Oh quelle élégance ! Tou es très beau, ça né m’étonne pas qué Skye ait accepté dé sortir avec lé plus beau gosse dé New York »

Je l’aide avec les comptes une bonne partie de la matinée, vers midi, avant que nos repas ne soient livrés, il me propose de faire une tour de son magasin, histoire de voir si tout ce passe bien dans tous les rayons. Lorsque nous arrivons devant le piano géant, je ne peux m’empêcher de laisser mes yeux briller et près être passé près de mon ami, je tente de faire du piano, mais j’étais nulle, je n’en avais jamais fait. Il me rejoint et me montre un air facile qu’on reproduit en même temps, je passais toujours de bons moments avec lui, il avait le don de me faire tout oublié, même Trey. En passant par le rayon Harry Potter, il s’arrête et demande à la clé pour l’une des vitrines d’un présentoir et me tend le rétourneur de temps d’Hermione. Je connaissais bien, je les avais tous lu et vu en film à mon arrivée chez Katia. « Tou plaisante !? Jé n’en veux pas ! » Il insiste en me disant que je lui en avais parlé la dernière fois en lui disant que j’adorais le bijou. Je le prends et avec un beau sourire et un baiser amical, je le regarde les yeux pleins d’étoiles. Je n’étais pas amie avec Maden parce qu’il était riche, parce qu’il pouvait tout acheter, mais parce qu’il était tout simplement lui et que je l’adorais. Le soir arrive plus rapidement que je le pensais, la fermeture du magasin arrive et je l’aide à terminer ses papiers et nous nous affalons sur un des canapés de son salon privé. « Tou sais cé qué jé voudrais manger, des crévettes dé chez Boubba Gump, il parait quelles sont excellentes. Mais tou es sur lés rotules…alors jé vais té laisser rentrer chez toi, et dormir una longue nuit. Sinon tou seras trop crevé pour Skye demain. » Je me lève et je récupère mes affaires sur le bureau soupirant en voyant le nom de Trey, j’avais laissé mon portable sur son nom. Je ferme mon cellulaire en soupirant, j’avais besoin de sortir, de boire, de m’amuser.