La vie ne nous offre pas forcément le bonheur absolu. J'en suis la preuve vivante. J'ai eu une enfance terrible, on va dire ça de cette manière. Mais j'ai jamais connu le bonheur jusqu'à un certain âge. Ma mère m'a abandonné, pourquoi je n'en savais rien. Strictement rien. Je ne me doutais de rien, je n'étais qu'une gamine. Je venais à peine de naître quand elle m'a abandonné dans les bras de mon père. Mais celui-ci n'avait surement pas envie de s'occuper de moi pendant toute sa vie. Selon lui il avait surement mieux à faire qu'être père, seul ... C'est pour cela qu'il m'a laissé seule ... Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, je n'étais qu'une petite fille. Livrée à elle même dès son plus jeune âge. Le froid, la faim, la fatigue m'envahissait. J'étais seule, errante dans la rue, j'étais si jeune, si fragile . Comment vous expliquez ce que je ressentais. Je m'ennuyais. Je voulais trouver de la compagnie. Mais je n'avais personne à qui parler, personne qui veillait sur mon âme ... Seule dans cette ville que je ne connaissais pas puisque j'étais très jeune. Je devais avoir ... six ans ... même pas. Je savais marcher, et je savais aligner des mots l'un à côté de l'autre, formant surement des phrases qui n'avaient aucuns sens. Je n'avais eu aucune éducation alors je ne savais rien.

C'est un petit matin où je dormais près d'une maison qui selon moi était à l'abandon, qu'un chien est venu se pencher au dessus de moi. Je m'étais éloignée de New York, je devais être dans un quartier résidentiel ... Mais revenons à ce chien. Il m'a en quelque sorte ... Sauvé la vie. Enfin au début j'ai cru qu'il allait m'abandonner. Au bout de vingt minutes autour de moi il est reparti, des larmes se sont mises à couler. J'avais eu un semblant de compagnie. Je tentais alors de relever quand une main d'un vieil homme se tendit en ma direction. Je recevais enfin l'aide que je souhaitais depuis quelques jours maintenant. Je n'hésita pas une seconde à l'attraper. C'était un inconnu, un vieil homme que je ne connaissais pas, mais en même temps , je ne connaissais personne. Cet homme me porta alors dans ses bras et m'amena jusqu'à la maison que je pensais abandonné. Il aurait pu être un danger pour moi , mais au lieu de ça il m'offrit l'hospitalité. Une chambre rien que pour moi, un canapé d'où je pouvais me faire réchauffer par un feu de bois tout en regardant les images défiler sur la télévision. J'avais à manger, et j'avais la compagnie d'un chien, qui était devenu mon héros, mon sauveur. La femme de cet homme fut aussi gentille que lui. Elle m'appelait "sa fille", elle m'apprenait à lire, à écrire, à mieux parler. Elle avait prit le rôle de mère que la mienne avait laissé. Elle s'appelait Maria. Et lui c'était Peter. Mes nouveaux parents. Je vivais désormais comme une petite fille normale. Je pensais avoir retrouver une vie que n'importe qui peut avoir.

Je fis alors très vite mes premiers pas à l'école. Ce n'était pas mon lieu favoris, mais je devais faire avec. Les gens me regardaient bizarrement, je me sentais différente. Mais je ne savais pas pourquoi. J'étais différente. Peut être plus mature suite à ce qu'il m'était arrivé. Ou peut être qu'un lourd secret pesé au dessus de ma tête. Et c'était le cas. Je compris suite à des petites recherches qui était ma véritable mère. Et je compris alors que mes parents adoptifs ne pourront jamais être, malheureusement, mes véritables parents. Grâce à leur aide, le secret de ma mère tomba, c'était une fille de la rue. Une prostituée comme disait Maria. C'était quoi une prostituée ? Je n'en savais rien, mais vu l'expression que le visage de Peter et Maria avait adopté en apprenant cette nouvelle, ce n'était pas surement quelque chose de joyeux. Mais ils décidèrent quand même au bout d'un certain temps, de m'informer. Je fus outrée, déçue, dégoutée ... Mais peu m'importe, je ne la connaissais pas, elle était inconnue pour moi. Mais ce secret pesait lourd dans mon esprit, je me sentais seule, je m'ennuyais ... Je n'avais que douze ans quand j'entamai une descente aux enfers. Une véritable descente aux enfers ...

Un soir où je trainais dans la rue, alors que je n'avais que douze ans, je rentrais de cours je pense ... Je ne me souviens plus, on m'attira dans un coin de la ville sombre, peu de lumière et des gens bizarres étaient présents. C'était un ami qui m'avait amené là, bon un ami que j'avais rencontré en arrivant au collège. Il avait trois ans de plus que moi... Je ne savais pas que par sa faute j'allais devenir une personne différente de celle que j'étais. Il me proposa de fumer, ça avait un gout étrange, mais j'en redemandais. Il ajouta à sa de l'alcool. Je ne rentrai pas chez moi ce soir là, je restai avec ce pseudo-ami. Je n'avais plus conscience de ce que je faisais. Ce délire devînt alors ma routine. Je me droguais, je buvais ... Je ne dormais plus chez moi. Et l'enfer de la rue recommença. Mais je n'étais plus seule, j'avais cet ami ... Greg. Je fis beaucoup de choses avec lui. Des choses " pas très catholiques". Je n'avais que douze ans. Les années passèrent, j'étais devenue une épave. J'étais dans des affaires pas net. Je devenais presque comme ma véritable mère apparemment. En tout cas ce fut la raison pour laquelle Maria & Peter m'ont mise à la porte. Mais j'avais quinze ans maintenant. Je faisais ma vie. Baignant dans la coke, le shit, l'alcool et tout ça, je trainais. Une vrai junkie. J'étais toujours avec Greg, c'était devenu mon petit ami, mon dealer, et celui qui était responsable de mon état ... Mais un soir, on nous a séparé à jamais. L'alcool avait eut raison de lui, on était dans notre squatte avec notre bande. On l'attendait, on le vit au loin arriver avec des packs de boisson à la main. On était content ... Jusqu'à ce que la voiture le renversa. Il était tellement bourré qu'il ne sentait pas qu'il était entrain de nous délaissé... Il était parti, surement pas au paradis... Mais il n'était plus là.

Je pris alors mes clics et mes clacs, je fis mes adieux à ma troisième famille. Et je partis essayer de trouver une vie de nouveau normale. J'essayai alors de trouver un petit travail pour pouvoir me payer un logement et de quoi me faire voir la vie en rose. Je travaillais alors dans un petit café en face d'une université. Le fait de voir des gens heureux me donna alors l'envie de faire des études. Je réussis alors à rentrer dans cette université. La Great Academy. Je suis devenue interne pour pouvoir avoir moins de frais à payer et plus d'argent pour continuer ma descente aux enfers, mais pour une descente au paradis. Je n'avais plus aucunes nouvelles de ma bande de "zonards", ni de ma famille adoptive. Mais maintenant j'étais heureuse. J'avais un lit, à manger, et je faisais des études. Certes c'était difficile pour moi qui n'avait connaissance de rien, mais je me donnais à fond.

Je commence alors avoir des amis, des connaissances à qui parler de temps à autres. Je suis devenue normale. J'essaye d'oublier qui je suis vraiment , une vrai droguée. Je ne veux pas m'en sortir, mais je sais que je devrais ... Et n'oubliez pas, je n'ai que vingt ans.