© Naskii

NOM : Adam PRÉNOM(S) : Sherryl SURNOM(S) : Cherry ÂGE : 18 ans DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 8 juin, à Montréal NATIONALITÉ : Québécoise ÉTUDE : Natation GROUPE : Gamma

«Cher journal,
C'est la première page de ma nouvelle vie. Première journée d'une vie remplie d'action (mais pas trop quand même, faut pas virer fou !

Comment j'en suis arrivée là ? Je crois qu'il faut remonter jusqu'à mon enfance. Si jamais vous lisez ceci, faites gaffe : j'ai tendance à partir sur un sujet et ne plus m'arrêter. Mais de toutes façons, vous n'êtes pas supposé lire le journal intime des autres à ce que je sache ! oO

J'aurais tellement voulu connaitre ma mère. Ma vraie mère. La seule chose que je sait d'elle, c'est qu'elle est ULTRA connue, à travers le monde. J'ai une photo, cachée dans mon collier. Mais c'est tout. Je ne sait toujours pas pourquoi elle nous a abandonné, mon père et moi. On était si mauvais que ça ? Comment pouvait-elle me juger alors que je ne savais qu'à peine gazouiller des trucs que j'étais la seule à comprendre ? Au moins, en saurais-je quelque chose un jour ? Ça m'étonnerais. Si ma mère n'a pas pu me supporter pendant 2 mois, il y a surement une raison. Et dans le fond, c'est peut-être mieux ainsi. Peut-être était-elle folle à lier ? Une droguée nymphomane qui m'aurait agressée durant mon enfance ? Nah, je crois pas. M'enfin. De quoi je parlais déjà ? Ah oui, mon enfance.

Comme tu l'as probablement remarqué, ma mère ne figure pas dans ma vie. Jamais je n'ai pu appeler quelqu'un "maman" dans ma vie. C'est certain que mon père a eu de nombreuses conquêtes, mais dès qu'un nouveau jour se levait, elles disparaissaient aussi vites qu'elles étaient arrivées. Ça me manque, je crois. Je regarde tous les gens autour de moi raconté les week-ends qu'ils ont passés avec leur famille, leur mère. Jalousie ? À vérifier.

Et je n'ai même pas la chance de dire que j'étais proche de mon père. Il me détestait. Dès que je faisais quelque chose de mal, c'était dans ma chambre. Il ne me battait pas, mais c'est tout comme. Je me souviens aussi du jour où il a essayé de me tuer. En fait, je ne savais pas ce qu'il allait faire. J'étais super contente : j'allais faire une activité avec mon père ! Il m'avait invité à aller prendre un bain avec lui. J'avais accepté, bien entendu ! Une fois toute déshabillée, j'étais entrée dans l'eau et sans que je ne comprenne comment, je me suis retrouvée la tête entière sous l'eau. J'ai trouvée ça drôle sur le moment, jusqu'à ce que je n'arrive plus à respirer. J'avais peur, j'étouffais, je croyais que j'allais mourir. Mais finalement, je ne sais toujours pas pourquoi, mais il m'a relâché. Mais c'est étrange, parce que pendant un moment, j'ai été à l'aise, je me sentais libre, dans l'eau. Après cet "incident", mon père n'a jamais ré-essayé de me tuer. Mais il ne m'adressait pas la parole et, en jeune femme de 7 ans, j'ai du apprendre à vivre seule puisqu'il ne me nourrissait pas, ne me lavait pas. Rien du tout.

Et c'est peut-être mieux ainsi, t'en pense quoi ? J'étais libre de tout mes mouvements, je pouvais aller où je le voulais. C'était génial. Et, contrairement à ce que tout le monde pense, je n'en ai pas profité pour faire des mauvais coups ou me venger de mon père. Je passais tout mon temps libre à la piscine municipale, qui était très proche de ma maison. De fil en aiguille, j'ai été dénichée par un professeur de natation qui avait formé les plus grandes vedettes sportives en natation. On se retrouvait tous les jours, après l'école, pour notre petite séance d'entrainement clandestine. Je l'aimais cet homme. Je l'adorais. D'ailleurs, je me demande s'il se souvient de la fois où nos petits entrainements se sont transformés en une relation secrète... Bref, pas le temps pour la nostalgie ! On fera ça tout à l'heure. Mais grâce à lui, ou à cause de lui, j'étais tellement motivée de devenir meilleure. C'est un peu lui qui m'a montré à être une femme. À suivre mes rêves et foncer tête baissée dans la vie. J'avais alors 10 ans.

10 ans, l'âge où ma vie à changer pour la première fois. Je me souviens de tout, de chaque détails. J'avais entendu du bruit au rez-de-chaussé, j'étais donc descendue voir. Personne. J'étais seule dans la maison. Une note trônait de son plus laid habit, rédigée de la main de traitre de mon père. Ça disait que ma mère n'était qu'une putain, qu'elle ne servait à rien et que je lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Il me laissait la maison et était parti avec Natacha, sa nouvelle conquête. Je devais m'arranger toute seule. Sauf qu'à 10 ans, je n'avais aucun revenu, je ne savais rien de la vie. Je m'étais alors dirigée vers la maison de Dany, mon professeur de natation que j'adorais tant et j'ai commencé à vivre chez lui.

J'étais super heureuse avec lui. On continuait notre petite vie d'amoureux, malgré nos 18 ans de différence. Il me couvait, comme si j'étais sa fille. J'ai adorée cette période là. Grâce à lui, j'ai tout appris de la vie. À 15 ans, ont a déménagé. On est partis à l'autre bout du monde et il voulait m'envoyer dans la meilleure école qui offrait de la natation, avec des professionnels. Je me foutais d'où on allait, du moment que j'étais avec lui, mais le nom de l'école, "Great-Academy", c'était pas très inspirant. Il m'a inscrit à l'école et j'ai continué mes entrainements. Mes objectifs ? Les olympiques. Ambitieuses ? Oui. Il me l'a toujours dit. Ambitieuse et persévérante. C'est flatteur venant de la personne qu'on aime le plus !

Mais un jour, j'ai du voler de mes propres ailes. J'ai pris une chambre dans l'école et j'ai mis un terme à notre relation. Oh, on est resté les meilleurs amis du monde, même que parfois, lors d'une soudaine envie de plaisir et de chaleur humaine, je vais le voir. On se parle à tous les jours, on se voit presque toujours aussi, mais on à chacun notre vie en dehors de l'autre.

C'est aussi en prenant quelque peu mes distances que j'ai découvert que j'avais un certain charme auprès des garçons. Je m'entends beaucoup mieux avec eux qu'avec des filles. Mais en me tenant auprès de la gente masculine, j'ai découvert que je pouvais avoir ce que je pouvais. Je leur donne ce qu'ils veulent, et ils me donnent ce que je veux, quand je le demande. Fascinant, non ?

Pourquoi j'ai parlé de tout ça ? Bah, me souviens plus. Tant pis, dodo pour le moment ! Bonne nuit, Cherry »