La vie est faite de haut et de bas. Adam avait connu une ascension graduelle depuis maintenant trois ans. Sa vie ordinaire et banale en France avait laissé place à une existence trépidante aux États-Unis, où il a vite fait sa place, et puis, côté amour, il avait trouvé son alter ego et tout allait pour le mieux. Puis, en quelques mois, quelques semaines peut-être même, il avait piqué du nez, perdu de l'altitude et maintenant, il commence à se demander s'il va pouvoir se redresser avant de frapper l'océan à vitesse grand v. N'empêche, il se décourage pas, il n'a jamais été du genre à s'apitoyer. Amy lui a laissé de beaux espoirs et sans doute que s'il s'y mettait vraiment, il trouverait quelqu'un, mais pour le moment, il se sent plutôt vide et il préfère éviter aux demoiselles toute déception.

Fin de la session, les examens sont derrière tout le monde. Adam passera une semaine ou deux chez ses parents, à Marseille. Ça le changera de la neige, c'est le moins qu'on puisse dire. Tout le monde fête la fin, lui comprit et c'est pour ça qu'il est à la fête organisé dans le grand gymnase du campus. Le thème est noël, aucun doute là-dessus. Adam fait un effort, arrive même à s'amuser. Il a pas mal d'ami et puis se soir, il apprécierait peut-être finir en compagnie d'une fille tient, pour faire changement. Il danse avec une, discute avec une autre, prend un verre un bar avec une autre. Elle l'attire dehors, elle veut lui parler, il acquiesce volontiers, enfilant son gilet de laine par-dessus son t-shirt de père noël, agencé à sa paire de jeans et à ses snickers.

Spoiler:

Au passage, il croise un ami et ils se donnent une petite tape sur les épaules qui est réciproque. Une fois dehors, avec les quelques flocons qui tombent, il a droit à la grande déclaration. Anna l'aime, elle l'aime depuis toujours, il est le mec dont elle a toujours rêvé. S'en est hystérique, pathétique, comment on peut tomber amoureux de quelqu'un sans même le connaître? Elle veut l'embrasser, mais vue les circonstances, il préfère éviter et lui fait comprendre qu'il se remet d'une relation difficile et bref, il lui sort le blabla habituel. Elle interprète sans doute se qu'il dit comme "je suis pas intéressé", alors elle le gifle, renifle alors que les larmes apparaissent au bord de ses yeux et filent rentrer, la main au-dessus du nez. Adam se frotte un peu la joue et lève les yeux au ciel, l'air de dire: "Mon dieu, pourquoi?". Ayant besoin de décompresser un peu, alors que se petit événement se rajoute à d'autres qui semblent s'accumuler depuis quelques temps, il se dit que c'est dans la continuité et s'assoit sur un banc de pierre, se passant une main sur le visage. Plonger dans ses pensées, il n'avait pas connaissance qu'on pouvait l'observer ou se rapprocher de lui.

Depuis le début de la soirée, Adam eut la chance de ne jamais remarquer Judith. De toute façon, il avait fait une croix sur leur relation, mais il était clair que la voir en couple, exemple, lui aurait sans doute fait quelque chose, comme c'est souvent le cas quand on voit son ex en compagnie de quelqu'un. Comme tout le monde, il a entendu parler des rumeurs qui disent que Judith sort avec son ami, Aaron, le rival d'Adam en quelque sorte. Les gens aiment les histoires du genre et encore, ils ne savent pas tout, puisque Dolce aussi semble avoir un faible pour le fameux Aaron. Adam ne se mêle pas de se genre de choses, qui ont fini par détruire son couple par ailleurs. Il faisait presque plus de reproches à l'espèce d'attraction publique que leur couple était devenue qu'au fait qu'il avait trompé sa petite amie, geste qui restait à ses yeux impardonnables. Et c'est triste qu'il est trompé Judith, parce qu'il n'était malheureux ni rien avec elle, il n'avait aucune matière à se plaindre, mais voilà, il était attiré par Delilah et au bout du compte, il avait succombé à son désir et elle avait eu se qu'elle voulait. Depuis d'ailleurs, il ne l'a plus revu et c'est tant mieux dans un sens, même si Adam ne lui en veut pas plus que cela. Après tout, il aurait pu dire non et la repousser jour après jour et elle aurait bien fini par abandonner. Mais ce n'est pas se qui est arrivé.

De nouveau célibataire, il avait peu à peu repris certaines activités. Il sortait de temps en temps avec des filles, ne couchait pas toujours avec elle et quand ça arrivait, il en était bien heureux, mais il se disait souvent qu'il avait connu mieux. Il repartait à la recherche de la perle rare en somme et, sans vouloir paraître prétentieux, il sait quand même se qu'il vaut et ne veut pas sortir avec la première venue rien que pour être en couple avec quelqu'un. Alors quand cette fille lui parle d'amour et tout, c'est le repoussoir le plus efficace que vous pouvez offrir à Adam, qui la repousse justement et qui essuie les conséquences de cette décision. Et un autre revers, un.

Il aperçu alors Judith approcher du banc et venir s'asseoir auprès de lui. Pour être honnête, la première chose qu'il se dit c'est: "Ne manquait plus que ça". Elle va sûrement vouloir lui rappeler qu'elle l'aime toujours peut-être ou un truc du genre. Pour être bien franc, Adam n'a pas la tête à la grosse conversation se soir. Pas après avoir encaissé deux semaines d'examens jamais bien faciles, puisqu'il est en droit, pas après ses mois de merdes côté vie intime et même personnelle. Il trouvait qu'il méritait d'être tranquille pour cette fête, de s'amuser, mais comme on dit, le bonheur ne dépend pas que de vous. Par contre, il n'ira pas dire non plus "dégages". Il n'a jamais été comme ça et autant le reconnaître, c'est Judith. Elle l'appellerait pour l'appeler au secours et il serait le premier à accourir.

-M'ouais, elle tombe quelques flocons, mais pas trop. Ya pas trop de nuages, on voit les étoiles.

Il lève un instant les yeux vers le ciel et esquisse un petit sourire, puis tourne la tête vers Judith, la regardant un peu. Elle s'était faite toute belle se soir et elle devait être accompagnée d'Aaron, du moins, c'est se qu'il imagine. Reportant son attention devant lui, il se frotta un peu les mains ensemble l'espace d'un petit instant et ajouta:

-Tu ferais mieux de rentrer, tu vas attraper froid.

Judith n'avait que faire du froid apparemment et selon lui, elle était légèrement vêtue pour rester des heures dehors, mais c'est vrai que ce ne sont pas quelques minutes qui font la faire mourir d'hypothermie. De son côté, Adam est un type plutôt chaleureux et puis, tant qu'il n'y a pas trop de vent, comme en se moment, rester dehors est endurable. Après tout, ils sont à New-York, pas à Moscou. Par contre, il tourna la tête vers elle et fronça un instant des sourcils quand elle dit qu'elle préférait ne pas retourner à la fête. Si c'est le cas, c'est que quelque chose ne va pas, mais quoi?

-Pourquoi, qu'est-ce qu'y a?

Attention aux gars qui voudraient s'en prendre à Judith si jamais il y en a. Ils pourraient bien goûter au courroux d'Adam le terrible. Non, sérieusement, ils auraient intérêt à faire attention à eux, parce que ce n'est pas parce qu'il n'est plus avec Judith qu'il laisserait des gens s'en prendre à elle pour autant. N'empêche, la connaissant, ça ne doit pas être rien d'inquiétant, seulement un truc qui lui mine le moral sans doute. Parlant de se faire miner le moral, il se demande un peu se qu'elle fait là et se qu'elle veut. Peut-être juste parler, comme ça, comme il savait le faire avant.

-Non non, ça va. Aaron n'est pas avec toi?

C'était quand même étonnant, il doit le reconnaître. À un moment, Aaron l'avait appelé pour qu'ils se donnent rendez-vous et qu'ils se parlent, se qu'Adam a accepté, mais son très cher ami d'antan n'a jamais pointé le bout de son nez à se rendez-vous et le beau blond a eu l'air cloche à l'attendre ainsi. S'il voit son ancien ami, fort probable qu'il le salut pour ensuite lui en coller une en pleine gueule pour tout se qu'il a fait et tout se qu'il n'a pas fait aussi. D'ailleurs, parlant de ça, Adam a appris de Dolce, sa charmante cousine perturbée et perturbante, que Judith n'aurait pas couché avec Aaron, contrairement à se qu'elle lui a dit. C'est possible, c'est sûrement même la vérité, mais on ne revient pas en arrière en un claquement de doigt et on ne répare pas se qui est brisé à jamais. En revanche, on peut toujours repartir à neuf.

-Écoutes Judith, je vais pas commencer à te fuir et à t'éviter comme la peste. On est plus au lycée, je suis capable de passer par-dessus le fait qu'on en était en couple et qu'on a rompu. Je vais pas commencer à t'haïr pour ça ou quoique ce soit. Si tu as quelque chose à me dire par contre, évites de tourner autour du pot, parce que j'ai pas vraiment la tête à ça et ses derniers temps, chaque fois que tu es venue me voir, c'est parce que tu avais une nouvelle chose à déclarer.

Judith semblait avoir quelques problèmes avec des mecs célibataires. C'est vrai que pas mal d'étudiant de l'université prennent les filles pour acquises, ça, Adam le sait et c'est vrai aussi que certaines filles cherchent juste... enfin, vous voyez. Par contre, ce n'est pas tout le monde qui est comme ça et Adam dirait même que la majorité ne sont pas ici, mais face à une minorité qui se fait voyante et une majorité qui se fait discrète, on sait que les stéréotypes s'installent vite. Il était quand même désolé qu'elle ne puisse pas juste danser, s'amuser, sans se retrouver avec des mecs un peu trop collants.

-On est deux alors.

On est deux pour qui la soirée se passe plus ou moins bien, alors autant rester à l'extérieur pour s'assurer que tout aille pour le mieux. Judith voulait se faire oublier et Adam voulait oublier se qui venait de se passer. Incapable de résister à la tentation de demander où est Aaron, préférant aussi prévenir tout affrontement, il apprend qu'il n'est pas là, mais aussi, qu'il n'est pas le petit ami de Judith, seulement son ami. Pas certain par contre qu'elle nierait avoir des rapports ambigües avec son "ami". Du reste, ça les regardent absolument et Adam ne va pas les juger et il ne se pose pas plus de question que ça. Il est juste surpris d'apprendre qu'Aaron n'est pas à une fête auquel va tout le gratin de l'université. Ce n'est pas vraiment de lui de rater une occasion pareille ou s'il la rate, c'est qu'il a une occasion ailleurs, ou bien qu'il déprime. Honnn, que ça serait dommage ça que le petit Aaron fasse une crise existentielle.

Ensuite, comme d'habitude, Adam finit par être "cash" avec Judith, qui réagit plus ou moins bien. Il n'avait pas envie de se prendre la tête, mais il n'avait pas la tête aux grandes déclarations non plus. Elle lui répond tout un tas de choses, dont sur le trois quart, il passe tout bonnement par-dessus. Au point où il en est, ça l'indiffère presque qu'elle pense qu'il ne pense qu'à ça. Il répondit sur un air détaché, la détaillant des yeux:

-Sauf qu'on est pas des amis... mais ok, ça va, j'ai compris et je suis content. C'est un peu se que je voulais savoir.

Les attaques personnelles en moins par contre et si quelqu'un d'autre que Judith lui avait dit tout ça, sa réaction aurait sûrement été autre, mais là, il reste docile et absorbe comme une éponge. Il faut dire qu'il est devenu un vrai professionnel en la matière depuis les dernières semaines. Tout le monde se laisse aller à ses sentiments, les cries haut et fort. De son côté, il a rarement été aussi étanchement fermé sur lui-même, absorbant, restant impassible en bien des occasions ou gardant simplement son calme, mettant de côté se qu'il pense au fond de lui et comment il se sent. Sauf que se refermer sur soi-même a un prix. Ceux qui connaissent Adam ont vu des changements dans les dernières semaines. Il ne s'habille plus classe comme avant, il n'a plus l'air aussi confiant, les sourires francs se font rare et ceux qu'il offre son discret. Tout ses amis sont unanimes, il est en peine d'amour, bien qu'il refuse de le reconnaître et le remède, toujours selon eux, ça serait une autre fille qui lui changerait les idées. Ce n'est pas encore arrivé.

-Je suis désolé si je t'ai blessé avec mes remarques, ce n'est pas se que je voulais.

Un crétin... Adam avait ses idées, sa perception, ne pas chercher à le comprendre et ne pas respecter son point de vue, n'en faire qu'à sa tête et s'obstiner est sans doute aussi une preuve d'idiotie. Selon lui, ils n'ont jamais été ami, parce qu'il a eu un coup de foudre pour elle. Il la trouvait belle, charmante, très intelligente, avec une bonté d'âme qui le dépassait lui-même. Avec elle, il se sentait un meilleur homme et d'ailleurs, pendant plus d'un an, il l'a été. Il filait le parfait bonheur et bien qu'elle se soit toujours étonnée de sortir avec un homme aussi beau que lui, Adam n'accordait pas tant d'importance à l'apparence et au bout du compte, il savait que des deux, c'était Judith la plus belle, à cause des nombreuses qualités qui dépassaient son apparence. De son côté, les défauts qu'il avait ont fini par le rattraper et peut-on reprocher à un jeune homme d'une vingtaine d'années de parfois faire des mauvais choix, de ne plus savoir où il en est? Sûrement oui, parce que Judith a sans doute eu un défaut, celui d'attendre de la part d'Adam la perfection. Or, il n'a rien de l'homme parfait, bien au contraire. Alors non, ils n'ont jamais été ami parce qu'Adam n'a connu que de l'amour pour elle. Après, on peut certainement lui faire le reproche. Et en se moment, ils sont pas des amis, ils sont des exs et ils doivent vivre avec le choix qu'ils ont fait.

Les couteaux volent pas ensuite et Adam continue d'encaisser les coups et il baisse la tête devant lui, fixant la neige non loin devant. Il reste même complètement silencieux, finissant par s'excuser si ses paroles l'ont blessé, ce n'était pas son but. Il imaginait une réponse du genre "non, on est pas des amis, mais on pourrait le devenir" ou bien "c'est vrai qu'on a vécu des sentiments trop forts pour être des amis", mais ce n'est pas se qui arriva et la vie en générale ne se passe pas comme on le veut, il faut le reconnaître. Il la suivit des yeux quand elle se leva et redressa un peu la tête et le haut de son corps. Elle lui faisait une scène maintenant. Elle se prenait les oreilles, marchait, commença à parler haut et fort, question que les passants autour les entendent bien. Ça lui rappelle l'Halloween. Note à lui même: éviter toute fête à l'avenir. Elle lui dit qu'il l'agresse et ses yeux s'écarquillent l'espace d'un instant. Du coup, il se lève et plante son regard dans celui de Judith.

-Tu as raison, sur tout.

Si ça peut lui faire, elle a raison sur tout se qu'elle vient de dire. Il ne fait que s'acharner sur elle alors qu'elle ne mérite pas se sort, il l'agresse constamment et visiblement, elle en a assez de lui et en quelque part, peut-être qu'il en a assez "d'eux", parce que les scénarios ont beau se suivre, l'histoire se répète. Problèmes de communications, fausse écoute de part et d'autres, disputes. Leur ancien amour n'est plus qu'un champs de bataille et Judith le prend maintenant pour un monstre, après avoir cru si longtemps qu'elle pouvait tout lui pardonner et qu'il était le plus parfait des hommes. Une leçon à retenir sans doute. Il lui tourne le dos et rentre à l'intérieur, disant avant d'ouvrir la porte:

-Joyeux noël Judith.

On ne compte pas le nombre de fois où elle a préféré fuir plutôt que de faire face. Fuir où? Chez Aaron, chez ses amis justement, dont elle semble si bien pourvu déjà. Chaque fois qu'il voit Judith, c'est le constat d'échec, alors aussi bien faire en sorte de ne plus la voir. Il va sortir de sa vie et ne plus l'embêter. Ce sera son cadeau et sa résolution pour l'année à venir tiens. Marchant à travers le gymnase, il le traverse, marchant d'un pied ferme vers la sortie. Un de ses amis, un grand costaud du nom de Marcus l'intercepte et lui demande si ça va et pourquoi il semble s'en aller déjà.

-Ça va, t'en fais pas, je vais bien. Hey bonne fête et fais attention à toi hein. On se revoit en janvier.

Il fit un sourire aimable et prit son ami dans ses bras, puis fila vers le stationnement après avoir pris son manteau et sa tuque, sortant les clés de ses poches en vue de s'en aller et rentrer dans son appartement au Queens, puisque Dolce l'a quelque peu mis dehors de chez lui. Pas une mauvaise chose, il avait se projet d'appartement avec Judith, mais finalement, avec tout se qui s'est passé, ça n'a pas fonctionné, mais habiter loin des résidences va lui permettre de passer moins de temps sur le campus, donc moins de chance de croiser tous ses gens qui le détestent pour des raisons x.

Après tout cela, on s'entend qu'Adam n'avait plus trop la tête à fêter. Il n'avait qu'une envie, celle de rentrer chez lui. N'empêche, il prenait son temps, rien ne pressait et c'était sa façon à lui de se détendre, de relaxer. Prendre le temps de faire les choses. Les paroles de Judith résonnaient encore dans sa tête, comme la plupart de celle qu'elle lui avait dit auparavant, à d'autres moments, souvent pénibles hélas. Il était donc près de sa camaro rouge de l'année dernière, la clé dans la serrure de la porte côté conducteur quand il entendit son prénom d'une voix familière. C'était Judith, encore... venait-elle l'achever? Non, simplement lui souhaiter de bonnes fêtes. Il ne s'attendait pas vraiment à ça. Il se retourna quand même et eut un petit geste de la tête, accompagné d'un "merci" avec un mince sourire. Il baissa les yeux sur la poignée de la porte, en vue de l'ouvrir, qu'elle lui dit alors qu'elle n'avait pas de réseau et elle lui demandait s'il pouvait la ramener. Il peut bien, surtout qu'aux dernières nouvelles, les résidences de l'université se trouve sur le campus... Enfin, c'est certain que ça peut faire long à marcher en jolie petite robe. Il regarde un peu Judith et fait le tour de la voiture, par devant, évitant ainsi de passer près de Judith et ouvre la porte du côté passager:

-Allez, montes, je vais te reconduire.

On peut dire se qu'on voudra d'Adam Davis, il a beau faire le dur par moment, il reste qu'il a un grand cœur et qu'envers certaine personne, il n'arrive pas à être rancunier. De toute façon, à chaque dispute avec Judith, qu'ils soient en couple ou non, il s'en veut plus à lui-même qu'à elle. La seule chose qui le frustre encore, c'est cette histoire avec Aaron, qui même si elle ne le regarde pas, il reste qu'il aurait aimé n'importe quel autre mec à la place de lui. Il suit donc des yeux Judith qui monte dans la voiture et ferme la porte derrière elle. Après quoi il fait encore le tour de la voiture et monte du côté conducteur. Une fois à l'intérieur, il frisonne un peu et se passe une main dans ses cheveux, qui étaient légèrement recouvert de neige. Après, il frisonne un peu.

-Brr... c'est bien beau la neige, mais il fait pas chaud... Je te reconduis où?

Si c'est aux résidences de l'université, c'est à cinq minutes en voiture, maximum. C'est quand même entre quinze et vingt minutes de marche à se moment. Ça valait la peine. Il démarre la voiture sans plus attendre, à moins que l'on en empêche pour une raison x. Piloter avec un bras, l'autre reste contre la portière, du long de la vitrine. Il en fait des balades en voiture dernièrement. Il adore se promener dans des chemins de campagne avec sa voiture sport, cadeau qu'il s'est fait à lui-même après tout un été de travail. Il s'est un peu endetté pour ça, mais parfois, vaut mieux faire une petite folie financière que de se restreindre à être un peu plus malheureux. En chemin, il fit un petit effort et tenta la conversation:

-C'était sympa comme soirée... mais comme toujours, ya trop de monde.

Adam eut un petit sourire à se qu'elle dit. C'est vrai qu'on en est encore qu'aux prémisses de l'hiver, qui connaîtra son sommet au mois de février, pour ensuite laisser place au printemps. Adam était un garçon plus à l'aise dans les saisons chaudes. L'été est selon lui la plus belle période de l'année, mais il aime bien le printemps aussi, surtout avec le Spring Break. Cette année, s'il est toujours célibataire à se moment, il se paiera un petit voyage quelque part, comme à Miami par exemple. Il pourra s'amuser, décompresser, profiter du soleil et pour le reste, on verra.

Judith ne voulait pas aller chez elle, mais à un starbuck. Il y en a un pas très loin de l'université, et on se doute bien pourquoi. C'est inmanquable, université égale étudiant en besoin de café. Il y avait d'ailleurs quelques cafés sur le campus, mais à une heure pareille, ils ne sont pas ouverts. La question qui lui vient en tête, ce n'est pas se qu'elle veut faire au Starbuck, mais bien après, qu'est-ce qu'elle fera. Elle retournera à la fête? Elle donnera rendez-vous à Aaron au Starbuck? Elle rentrera chez elle? Autant lui demander pour avoir une réponse.

-Pas de problème... mais après, comment tu comptes rentrer chez toi?

En chemin, ils discutent un peu et Adam essaie de choisir un terrain neutre qui ne verra pas une chicane apparaître. Judith appréciait la fête et le jeune homme y serait resté si ça n'avait été de Judith, autant le dire. La conversation qu'ils avaient eu, aussi brève soit-elle, l'avait miné et lui avait retiré toute envie de s'amuser en dansant, buvant, flirtant. Il aurait juste eu en tête se qu'elle avait dit. Bref, il avait plutôt hâte d'être chez lui tranquille, et éventuellement, il avait même hâte d'être rentré en France. Ça lui changera les idées et le fait d'être éloigné de tout se beau monde lui fera du bien. Après, il reviendra en force, vous verrez.

-Ça va, tu peux les garder. J'avais remarqué qu'il en manquait peut-être deux ou trois, mais c'est des vieux cds et puis j'ai déjà les chansons d'enregistrées sur mon ordinateur. Je te laisse et tu peux en faire se que tu veux. Mais euh... non, je ne dors plus dans les résidences. J'ai un appartement dans le Queens, pas très loin de l'Hudson River. C'est déjà plus espacé que la chambre et puis, je suis dans mes affaires, tout seul, se qui est bien aussi. Ya une cuisine/salle à manger, un salon, une chambre et une toute petite salle de bain avec une douche. C'est pas le grand luxe, mais c'est chez moi.

Il était d'ailleurs assez fier de comment il y avait emménagé et tout. Ses disputes avec sa cousine avait donc eu du bon. Autant être honnête, si avant il adorait Dolce, maintenant, il l'adore toujours, mais il a la sensation qu'elle le déteste pour tout un tas de raisons qu'il n'arrive pas à comprendre, mais bon, un jour, peut-être que ça s'arrangera. En attendant, il est surtout heureux de ne plus vivre en colocation et de vivre tranquille dans ses trucs, d'ouvrir la porte sans avoir peur de tomber sur Dolce avec un amant sur elle, ou l'inverse, qu'il voit une fille et que la demoiselle arrive avec des invités dans la chambre. Silencieux après cette conversation, ils arrivent au starbuck et Adam stationne la voiture.

Judith lui disait de ne pas s'en faire pour elle, qu'elle trouverait un moyen de rentrer. Il eut un petit sourire et fit mine de se contenter de cette réponse, qui lui plaisait plus ou moins. Pas qu'il ne croit pas en Judith, mais... imaginez qu'elle n'ait pas assez d'argent pour un taxi, qu'elle soit obligée de rentrer à pied. À cette heure, à New-York, ce n'est pas vraiment une bonne idée. Sauf qu'il est bien mal placé pour tenir le rôle du protecteur aujourd'hui, après s'être fait dire que tout se qu'il sait faire, c'est l'agresser.

-C'est vrai que tu es débrouillarde. Si jamais rien ne fonctionne, essaies mon numéro.

Comme ça au moins, elle se sentira moins coupable de l'appeler si jamais quelque chose ne va pas. Ensuite, il apprit à son ex qu'il avait emménagé dans un appartement. Ça ne l'empêchait pas de toujours faire parti des Gammas, seulement maintenant, il ne dormirait plus dans leur résidence. Ça permettait d'avoir une vie moins commune et plus privée. Il doute que la petite garce qui tient le diary de Great Academy aille jusqu'à l'espionner dans son appartement. Est-ce qu'il lui en voulait à celle-là? Oh oui,parce qu'il est certain que c'est une fille et franchement, s'il s'écoutait, il chercherait à la démasquer pour lui faire payer se qu'elle dit des gens et de sa façon de se mêler de se qui ne la regarde pas en étalant au grand jour les problèmes des uns et des autres. S'il s'écoutait aussi, il aurait un doute sur l'identité de celle qui fait ça, mais il se dit que non, c'est impossible et met cette idée de côté.

Si Judith était heureuse pour lui qu'il ait emménagé ailleurs, elle l'était moins pour se qui était de cette histoire de cds, qui semblaient visiblement lui causer du tracas et la mettre mal à l'aise. Bon, si elle tient à lui rendre, elle pourra toujours lui envoyer par la poste ou passer chez lui, c'est comme elle veut. Adam ne comptait pas faire un drame de toute cette histoire.

-Bon... ok, tu pourras me les envoyer dans une boîte par la poste ou bien me les remettre à la fin des cours, c'est pas grave.

Ensuite, Adam se concentra sur la route, comme il avait l'habitude et écoutait la musique. Judith ne parut pas ressentir le besoin de parler et de son côté, il préférait ne rien dire, c'est vrai. Une fois arrivée à destination, il coupe le contact et il se passe une ou deux secondes avant que Judith ne réagisse. Elle ne sortait pas, ni ne parlait. Elle dit enfin un merci, bientôt suivit d'un souhait d'amitié. Adam eut un petit geste de la tête.

-M'ouais...

Il baissa les yeux un instant, puis reporta son attention sur Judith, qui dit autre chose. Elle dit ensuite qu'elle lui proposerait bien quelque chose, mais qu'il devait être fatigué. Restant silencieux, il devait bien avouer que c'était le cas. Elle le remercia et il laissa échapper un "Pas de quoi" avec un petit sourire, accueillant ensuite le baiser sur sa joue, se qui faisait drôle quand même. Avant qu'elle ne sorte de la voiture, il dit tout simplement:

-Fais attention à toi Judith.

Il la suit ensuite du regard et la voit qui entre dans le starbuck et même lorsqu'elle est à l'intérieur, il la voit, à travers la baie vitrée face à laquelle il est stationné. Il réfléchissait un peu, hésitant à démarrer de nouveau la voiture. Finalement, il ajuste un instant son gilet de laine et sort dehors, rentrant ensuite dans le café pour s'en acheter un et se réchauffer justement. Il remercie donc la caissière, la gratifiant d'un beau sourire, puis se dirige pour aller s'asseoir en face de Judith, assise près d'une fenêtre.

-Est-ce que cette place est prise?

Sourire en coin, il s'assoit en face d'elle et dépose son café après en avoir pris une gorgée. Il fait un beau sourire à Judith et tend sa main droite au-dessus de la table.

-Salut, au fait, moi, c'est Adam Davis.

Le message était lancé, il était là au besoin et elle le remercia. Il eut un petit geste de tête qui signifiait sans doute "pas de quoi" ou "c'est rien". Après, vient la question de lui envoyer ses trucs par la poste et il rigole un peu. Les pages jaunes... qui se sert encore de ça? Et puis comme il vit dans un appartement, elle ne trouvera pas le code postal des gens dans l'appartement, si? Il en doute, surtout qu'il vient d'emménager. De toute façon... un peu amusé par la remarque, il répond:

-Je sais pas, mais je sais que je vais t'envoyer mon adresse et tout par email, ça t'éviteras de passer des heures à fouiller dans les pages jaunes.

Et il sait qu'elle n'a pas changé son adresse email et aux dernières nouvelles, il ne croit pas qu'elle l'ait bloqué et de son côté, pour qu'Adam bloque quelqu'un, il doit vraiment y avoir un truc majeur. Par contre, ça lui arrive de supprimer des gens qu'il ne connait pas. Après quoi, ils se souhaitent bonne soirée et ils auraient pu partir chacun de son côté, d'ailleurs, c'est bien se que Judith fait, mais Adam est incapable de la laisser seul, de partir et de se dire qu'elle trouvera bien un moyen de rentrer chez elle comme elle veut. Il préfère s'en assurer et avoir bonne conscience. C'est aussi une bonne occasion de, non pas imposer sa présence, mais de montrer qu'il considère vraiment se qu'elle a suggéré tout à l'heure, à savoir qu'ils pouvaient essayer de s'entendre et être ami. Autant essayer et faire d'une pierre deux coups. Il ne dira jamais à Judith qu'il reste parce qu'il a peur qu'il lui arrive quelque chose.

Selon son habitude, elle écoutait de la musique, dans sa bulle, bien tranquille, très loin de s'attirer des ennuis. Adam fit comme s'ils ne se connaissaient pas et elle le vouvoie alors, se qui le fait sourire, parce que même lui n'a pas été jusqu'à vouvoyer. Quand il parle français, il vouvoie, en anglais, ça ne fait pas de différence, seul le "you" étant de rigueur quand on parle, alors pour se qui est de la politesse, tout est dans le ton. Ils se serrent brièvement la main et elle l'invite à le tutoyer, se qu'il faisait déjà en quelque sorte, elle en revanche...

-Je crois pas t'avoir tutoyé, mais ok... Remarques qu'avec le châle, on pourrait te prendre pour une vieille dame, c'est vrai.

Adam étudiant en droit et tout, il ne compte plus le nombre de cinq à sept auquel il a été, les entrevues qu'il a fait et bref, dans se milieu professionnel, on dit son nom de famille quand on se présente et il a gardé l'habitude. Avant, il disait juste "Adam", tout bêtement. Les gens restent toujours surpris d'entendre le "Davis" comme nom de famille, puisqu'il parle avec un accent français qui s'est pas mal allégé depuis les années. Aujourd'hui, il imite presque à la perfection l'accent américain, mais il reste toujours cette petite couleur particulière.

-Tu peux me tutoyer aussi en passant, sinon, ça me fait drôle... Je te dirais que j'ai surtout besoin de me réchauffer. Et toi, c'est surprenant que tu sois pas accompagnée, on dirait que tu sors d'un tapis rouge.

-Je sais oui...

Il avait un sourire en coin, regardant devant lui, légèrement amusé par se qu'elle venait de dire. Avant qu'ils ne se connaissent et tombent en amour un avec l'autre, elle bouquinait pas mal, c'est vrai. Après par contre, comme elle passait du temps avec lui, elle a dû le suivre dans ses sorties, ses fêtes, ses matchs, etc. Ceux qui ne soupçonnaient pas que Judith était une belle femme, amusante, drôle et séduisante furent assez surpris par se qu'Adam avait su dévoiler à la face l'université. Maintenant qu'ils sont célibataires, il n'est pas si surpris de savoir que Judith ne restera pas célibataire bien longtemps si la tendance se maintient et c'est tant mieux.

Ensuite, une nouvelle scène prend part entre les deux jeunes gens, celle où Adam se fait passer pour un étranger et où Judith joue le jeu. Déjà, ils se lançaient des petites pointes, mais seulement pour rire, se taquiner un peu. Elle marqua un point en disant qu'une vieille dame aurait de la difficulté à se payer une robe pareille. Adam est avocat, alors pour lui, ce n'est pas difficile d'argumenter un brin:

-Une vieille pourrait facilement se payer cette robe, mais pas certain qu'elle la porterait.

Maintenant, allez croire se que vous voulez qu'il veut dire par là. Disons juste que..., une vieille dame a intérêt à ne pas porter une robe pareille, à moins que le temps n'ait eu aucun effet sur elle. En revanche, quand on est jeune, on peut porter tout ça sans honte et sans gêne, surtout quand on est une femme comme Judith. Après, toujours dans le thème "vêtement", la voilà qui critique un peu son gilet et il roule les yeux en entendant les mots "Don Juan". C'était vrai avant qu'ils ne se connaissent. Maintenant, il dirait plutôt un gros "bof" en pensant à cette façon de le qualifier. Il avait juste un rire amusé, se retenant de rire, prenant une bonne gorgée de son café, retenant tout commentaire. Elle lui parla ensuite d'un "chouilla" et là, il écarquille les yeux. Quel mot elle vient de lui sortir là?

-Un chouilla? Je suis Français, alors, je m'excuse si c'est évident, mais je ne sais pas se que se mot veut dire.

Les questions se poursuivent et il prend une autre gorgée avant de répondre.

-Je vais te laisser deviner tiens. Qu'est-ce que tu crois que je fais?

Elle lui dira peut-être qu'il fait le père noël dans un centre d'achat, en tout cas, après, quand elle devine ou pas se qu'il fait, il dit sur un air amusé:

-Toi, je paries que tu es une vedette qui passe incognito à New-York en se moment, c'est ça?

Et ils continuaient à discuter ainsi, chacun dans son rôle et Adam se retenait bien de rire de temps en temps. Pourtant, son regard finit par changer, redevenant sérieux, mais surtout lui-même, se calant un peu plus contre le dossier de son fauteuil.

-Tu croyais vraiment que je te laisserais toute seule dans se café pour ensuite peut-être rentrer chez toi à pied?

Les relations amoureuses vous changent, vous transforment. Celles qui durent le plus longtemps sont celles qui vous marquent le plus. À jamais, celle avec Judith aura été particulière pour lui. Pas seulement un amour fou, mais aussi, une passion qui a fini par devenir quotidienne et ça été sa vraie, première, relation sérieuse, celle où on se voit vivre ensemble, se marier, vieillir et avoir des enfants. Tous des rêves qu'ils avaient eu ensemble, mais rêver ne vous met pas à l'abri de la réalité pour autant. N'empêche, après, de son côté, longtemps avoir cru qu'il aurait du mal à vivre une relation durable, il avait découvert que non, il pouvait aimer de façon durable et faire un amoureux potable aussi. Suffit parfois de s'oublier un peu et de penser à l'autre. Avec Judith, il aura été au meilleur de lui-même, mais a-t-il toujours été lui-même, avec ses qualités et se défauts? C'est une bonne question, seul le recul le dira. Chose certaine, s'il affichait des défauts, Judith ne semblait pas le remarquer, ne lui disait pas ou ne lui faisait pas savoir. Il se promettait que dans sa prochaine relation, il n'essayerait pas d'être se qu'il n'est pas, ou de croire qu'il a les épaules assez larges pour espérer être parfait jour après jour. Oh et surtout, il ne s'amuserait pas à flirter à gauche et à droite, même pour rire ou pour s'amuser, parce qu'avec Delilah, ça a dégénéré. Déjà dans l'ascenseur, ça avait dégénéré...

En se moment, c'était presque comme si rien de tout ça n'était arrivé; ni la haine, ni l'amour. Il n'était qu'un bel étranger, qui, rentré d'une fête un peu réchauffé, donc moins hésitant qu'à l'habitude, aurait abordé une jolie fille en robe noire dans un café, avec qui il aurait discuté et tout. Ça aurait été typique de sa part après tout. Et on sait déjà que Judith est en plein son genre de femmes, du moins, niveau caractère et tout. C'est vrai que côté apparence, il préfère peut-être les belles grandes blondes, mais, pour avoir bien connu Judith dans une autre "vie", elle n'a rien à leur envier à ses blondes américaines typiques.

-Je n'oserais pas dire le contraire.

Ensuite, il en apprit un peu plus sur la signification du mot chouilla, qu'il venait vraiment d'entendre pour la première fois de sa vie. Il se demande bien, en français, quel mot serait l'équivalent. Elle lui demande alors qu'elles sont les spécialités de la France. Il a un sourire amusé et répond assez brièvement:

-Le vin, râler et le sexe.

Le vin français est le meilleur au monde, ils sont toujours en train de faire une grève pour un oui ou pour un non et puis enfin, le french kiss est leur invention, mais c'est au lit que les Français se montrent le plus inventifs, du moins, c'est se qu'il la prétention de croire. Chose certaine, ni les Anglais, ni les Américains ne les surpassent au lit, puisqu'on parle de deux peuples Anglo-Saxons qui peuvent parfois sembler plutôt coincé et puis, pour avoir connu une période de célibat aux USA, il a vite vu que sa manière de faire n'était pas la manière habituelle, mais qu'elle était très loin de déplaire et de son côté, comblée une femme est toujours très flatteur, mais aussi un vrai plaisir. Du reste, Adam n'aurait pas aimé se faire dire qu'il doit être gigolo, le jeu aurait arrêté là, parce qu'il y aurait fait un lien avec sa tendance à avoir des aventures à gauche et à droite, avant qu'il ne se connaisse, et après, un lien avec le fait qu'il l'a trompé et qu'elle le voit ainsi, comme un espèce de prostitué masculin. Heureusement, elle lui dit qu'il doit être mannequin pour sous-vêtement et il a un sourire amusé et prend une gorgée de son café, ses yeux semblant dire : "vraiment?".

-Mannequin, oui, mais pas que pour des sous-vêtements quand même... Non, en fait, j'étudie le droit, ici, à Great Academy.

Il était donc "vraiment" Adam Davis, bien qu'il n'est jamais fait de mannequinat, Judith faisait parti de celle qui croyait que le beau blond aurait très bien pu en faire si le cœur lui en disait, mais l'idée de se faire prendre en photo et tout n'est jamais quelque chose qui lui a paru très... bon. Ensuite, c'est à son tour de deviner son métier et Judith joue au star d'Hollywood, se qui le fait sourire. D'abord, elle ne fait que saisir au vol l'idée d'Adam. Il bouge doucement la tête de gauche à droite:

-Rassures-toi, ton secret est le mien.

Après, le jeu se termine et la réalité fait place à la fiction. Elle lui dit quand même qu'elle ne serait jamais rentrée à pieds et dit de cette façon, il la croit. Elle lui dit ensuite la vérité et il veut bien la croire, de toute façon, où serait son intérêt de mentir, d'autant que Judith est bien des choses, mais elle n'est pas une menteuse. Elle voulait être certaine que tout ça n'était pas un plan de sa part et il acquiesça. Ce n'était pas le genre de Judith de faire des manigances.

-Je ne me suis pas senti obligé de rester.

De son côté, il avait terminé son café. Apercevant la poubelle dans un coin de la pièce, il vise un peu comme si c'était un ballon de basketball, lance, et pile dans le panier, ou plutôt, la poubelle. Il affiche alors un sourire de satisfaction, tout fier de se petit exploit.

-Oh oui.

Adam rigolait. C'est certain que Judith sait les prouesses dont il peut être capable, mais bon, il n'avait pas nécessairement envie de s'étaler là-dessus, même si ses moments n'appartiennent qu'à eux justement, c'était leur intimité absolue. Il dirait juste, en toute modestie, qu'il est un amant qui donne autant qu'il reçoit et il a toujours senti que Judith lui donnait beaucoup, alors la moindre des choses, c'était de le lui rendre.

Il a un sourire amusé quand elle lui demande s'il veut être président. Non, ce n'est pas tout à fait se qu'il vise. La politique, ce n'est pas pour lui, surtout qu'il devrait la faire en France. Il répond par contre du tact au tact, avec se petit air sûr de lui qu'il a depuis le début.

-Non, plutôt pour défendre la veuve et l'orphelin.

C'est vrai qu'il avait un côté idéaliste par contre au niveau du droit. Adam rêve de défendre des grandes causes, celle des droits de l'homme ou des trucs du genre, traîner en cours une compagnie qui a exproprié des familles entières, se genre de choses. Quand elle se penche, il joue le jeu et se penche un peu lui aussi. Sourire en coin, il rigole et répond après avoir haussé des épaules. Ainsi, elle n'était pas une grande star d'Hollywood.

-Pas grand chose... je dirais... l'obligation naturelle de dire la vérité.

Le droit naturel, c'est le droit "moral" en quelque sorte, l'idéal que le droit doit viser, la justice en somme. Malheureusement, entre le droit réel et le droit naturel, il y a une grande nuance à faire. Le système juridique actuel est loin de toujours être juste. Ils finirent leur café et redevinrent sérieux, Judith mentionnant que tout allait pour le mieux maintenant. Il se leva quand elle se lève et tout à coup, voilà qu'elle voulait partir. D'un autre côté, c'est vrai qu'il commençait à se faire tard. Il dit un simple ok et la suivit un peu. Elle le remerciait, lui accorda un baiser sur la joue et semblait vouloir s'en retourner, mais il la rejoint. Arrivant à sa hauteur, il rappelle que s'il est entré dans le café, c'était bien pour la raccompagner chez elle, ça ne la dérange pas.

-Je te ramène si tu veux, ça ne me dérange pas. Sinon, j'attendrai avec toi que le taxi vienne te chercher.

Adam haussa des épaules avec son petit sourire habituel quand elle demanda si elle pouvait le croire sur parole. Peut-être bien, à elle de décider. D'ailleurs, il ne répondit rien, comme pour laisser planer le mystère là-dessus. Après quoi, la conversation dévie sur se qu'il veut faire plus tard exactement et c'est vrai qu'Adam a toujours eu se côté plutôt idéaliste, presque chevalier dirons nous. Sans doute que le fait de venir d'un milieu plutôt modeste et de toujours aspirer à mieux le porte vers cette manière d'être, sans oublier sa foi en l'être humain et en la justice, même celle aux États-Unis. Oh bien sûr, rien n'est parfait et lui-même ne se leurre pas, mais il est convaincu qu'il pourrait sans doute faire une différence quelque part, ou du moins, il le souhaite vraiment.

D'ailleurs, Judith ne manque pas de lui faire remarquer qu'il a des relans de super-héros avec se qu'il dit. Le mot temps moderne le fait sourire et pas seulement parce que c'est la période historique qui précède la Révolution française, comme on lui a enseigné à l'école. De toute façon, il comprend se qu'elle veut dire. Les questions qui suivent sont plutôt absurdes et il la regarde, attendant qu'elle ait terminé, question de ne pas l'interrompre dans un si bel élan d'humour.

-Non non, rien de secret. Pas de masque, ni de costume. Juste une personne à visage découvert qui veut faire une différence quelque part, c'est tout.

Adam avait parfois de ses phrases. C'est peut-être son côté dramatique français qui est en lui. C'est vrai, les Français font des drames avec un rien. Ils parlent ensuite un peu de droit, mais de façon détournée et c'est vrai que le jeune homme se passionne pour ses études et s'y appliquent beaucoup. Il faut dire qu'il mise beaucoup et que beaucoup est en jeu justement. C'est son avenir, sa fortune personnelle, sa carrière, bref, l'ensemble de sa vie dont il est question quand il s'agit de ses études et ce n'est pas quelque chose qu'il voudrait laisser au hasard. Rassuré par se qu'elle dit, elle fit une de ses exclamations qui le fait presque rire, avant que les masques ne tombent et que les sujets deviennent un peu plus sérieux, se qui se passa quand même bien, compte tenu des circonstances.

Et voilà que Judith voulait pratiquement s'en aller comme une voleuse. Il voulait la ramener chez elle et se permit même d'insister un peu, sachant que son ex pourrait difficilement lui refuser de lui rendre service. Quand elle demande si ça le dérange, il fait signe que non. Si ça le dérangeait, il n'insisterait pas pour le faire et c'est pourquoi en premier lieu, il avait entré dans se café. Ce n'était pas que pour en prendre un et faire mine de discuter avec elle. Elle fit donc la promesse implicite de lui donner un café, un de ses jours. Ils sortirent donc du fameux Starbuck qui avait été le lieu de leur réconciliation en quelque sorte. Pas sur le plan de l'amour, bien sûr, mais au moins, sur une forme de bonne entente, qui pourrait bien devenir de l'amitié un jour, bien qu'on ne puisse effacé tout se qu'y s'est passé et Adam ne le souhaiterait pas d'ailleurs. Parce que mis à part la fin de leur relation, elle aura été la meilleure qu'il eut jamais. D'ailleurs, peut-être que dans vingt ans, il pensera encore la même chose. Ce sont les risques de la vie. Si c'est le cas, ce ne sera plus avec regret.

Ils prirent place dans le véhicule, Adam faisant preuve de sa galanterie naturelle. Great Academy était un peu loin, il leur fallait refaire, pour la majorité du cas, le chemin inverse. Cette fois, il laisse Judith décider du sujet de conversation, si elle parle bien sûr. Sinon, il laisse la radio et se concentre sur sa conduite, ne trouvant pas le silence lourd au point de parler de malaise. Il jette des petits coups d'oeil à Judith de temps en temps et se dit qu'elle n'aura vraiment aucune difficulté à se trouver quelqu'un, si ce n'est pas déjà fait. Non mais... vous l'avez regardé? Ils arrivèrent donc devant les résidences où se trouve la chambre de Judith et il gare sa voiture devant l'entrée, pour qu'elle n'ait pas à marcher trop longtemps sous la neige et au froid.

-Bon bah, cette fois, ça y est. On se dit à la prochaine?