Adam était à une fête et s'emmerdait. Hey oui, ça arrivait rarement, mais c'était le cas en se moment. Il essayait tant bien que mal de se changer les idées, mais finalement, il broyait du noir dans son coin, se qui n'amenait à rien. Il se dit que la prochaine fois, il devrait au moins aller à une fête avec un ami ou des amies, comme Hope, ou bien Ellen, Daphné même. Venir seul n'était sans doute pas la meilleure tactique, mais il avait espéré croiser quelqu'un qu'il connaissait et avec qui il s'entendait bien. Même à cela, tout semblait l'ennuyer et rien ne l'enthousiasmait vraiment. Alors il finit son verre de bière, souhaita bonne soirée à quelques camarades de soirée qui n'avait pas su rehausser le plaisir de la fête et prit congé de la soirée, rentrant vers sa résidence.

En chemin, marchant les mains dans les poches, il apprécia la brise de l'automne et marchait la tête un peu penché vers l'avant. La température s'était refroidie depuis un bout de temps, mais c'était sans doute inévitable. Il repasssait toujours dans sa tête sa dernière conversation avec Judith. Celle où il avait conclu que s'ils étaient dans un cul-de-sac, si elle ne se sentait plus capable de l'aimer, alors aussi bien se laisser. Il n'avait pas dit ça de gaieté de cœur, mais il n'était ni un hypocrite, ni un idéaliste absolu qui se berce d'illusion. Il en sait assez sur la vie pour savoir que parfois, vaut mieux tourner la page plutôt que de désespérément s'accrocher.

Il avait donc l'intention de préparer son cours du lendemain, de se reposer, écouter de la musique, puis de se coucher. Se plan lui plaisait assez. Marchant dans la résidence des Gammas, il sortit ses clés de sa poche et s'arrêta devant la porte de sa chambre qu'il partageait avec sa cousine. Aussi gentille était-elle, il avait hâte d'avoir son appartement pas très loin de Great Academy. Il avait trouvé un appartement abordable dans le Queens. Ça aurait été parfait pour Judith et lui. Maintenant, il y serait seul, mais au moins, il aurait un endroit à lui, seulement à lui. En entrant, il accrocha son manteau noir à un crochet et y laissa aussi sa casquette des Yankees. Il vit du coin de l'oeil de la lumière dans la chambre de Dolce et décida d'aller lui dire bonsoir. Il n'était pas très tard et vue que la lumière était allumée, elle ne devait pas dormir. La porte était entrouverte, mais il cogna quand même avant de l'ouvrir davantage. Il aperçut alors Dolce, étendue de tout son long sur le lit, qui pleurait...

-Hey, c'est moi...

Il était un peu gêné de la prendre en pleur ainsi, mais la famille, c'est la famille, alors il s'approcha et s'assit au bord du lit.

-Qu'est-ce qui se passe?

Dolce séchait ses larmes, mais visiblement, le mal était fait. Adam avait un mauvais pressentiment. On dit parfois que quand les choses commencent à aller mal, ça ne peut aller que de pire en pire. Il commençait à le croire. Depuis que son couple avec Judith était en suspens, tout semblait aller de travers. Ce n'était peut-être qu'une impression, qu'il combattait d'ailleurs, mais il fallait parfois s'incliner et admettre qu'il est vraiment pris dans une phase difficile. Elle lui demanda alors, sans trop qu'il comprenne, pourquoi il déteste tant Aaron. Il avait eu vent que Dolce avait un faible pour son ancien ami et il écarta un instant le regard, songeur, puis regard de nouveau Dolce dans les yeux, soupirant. Il avait voulu justement mettre les choses aux claires avec lui, sachant son attrait pour Judith, mais finalement, Aaron ne s'était jamais pointé au rendez-vous, se qui montrait, d'une part, sa lâcheté, et de l'autre, le fait que vraiment, un dialogue avec lui est perdu d'avance. Il ne pourra pas dire un jour qu'il n'avait pas eu sa chance. Adam considérait avoir fait preuve d'assez de patience avec lui.

-On s'entendait bien au début tu sais... Puis, j'ai commencé à sortir avec Judith, dont il m'avait parlé qu'en bien, mais dès que notre histoire a commencé, Aaron a changé. Il est devenu cynique et il ne ratait pas une occasion de draguer Judith et pas de la façon la plus discrète. Et puis il recherchait toujours la compétition avec moi, comme pour me montrer qu'il était le meilleur. Alors tu me connais... j'ai souvent répliqué et une fois, on s'est engueulé, battu même, parce qu'il harcelait Judith, carrément. Elle me disait qu'il ne la lâchait pas, même si elle lui disait de le laisser tranquille. Alors j'ai voulu mettre les choses aux claires, régler tout ça... Ça arrêté pendant un temps, puis tout récemment, j'apprends que Judith aurait été vers lui pour trouver du réconfort ou je sais pas trop. Je veux pas en savoir plus, sinon... J'ai peur de comment je pourrais réagir... Alors tu vois, j'ai pas mal de raisons de pas... "l'apprécier". Tout se que je te dis Dolce, c'est que c'est un manipulateur, quelqu'un qui n'a aucune empathie et qui brisera ton cœur à la première occasion. Tiens toi loin de lui.

Dolce aimait Aaron. Il eut un air étonné, mais ne dit rien d'autre. Il voulait éviter de juger sa cousine, mais c'est bien se qu'il craignait. Elle aimait Aaron, ce mec méprisable qui draguait Judith et qui, soyons cru, le faisait chier et lui pourrissait l'existence. Il ne savait pas encore à quel point par contre l'homme s'était donné à fond dans l'affaire. Il répondit finalement "ok". Il n'allait quand même pas lui dire de ne pas l'aimer. Aimer, ce n'est toujours quelque chose qui se contrôle, mais c'est clair qu'Adam aurait voulu mieux pour elle et ça pouvait sans doute se sentir dans son regard. En tout cas, au moins, maintenant, elle savait pourquoi son cousin haïssait son nouvel amour. C'était bien mal parti pour Dolce...

Puis, l'assommoir, le coup au cœur. Il avait dit à Judith qu'il avait embrassé Delilah, sans plus. Ce n'est pas se qui était arrivé, mais s'était se qu'il aurait voulu qui arrive, sans plus. Maintenant, il apprend de la bouche de sa cousine, en qui il a confiance, que sa petite amie actuelle, Judith, a couché avec Aaron, sachant pertinemment qu'Adam le détestait. À la première occasion donc, elle avait été trouvé du réconfort ailleurs. Il avala de travers et serra des dents. Son regard s'assombrit un instant. Tout à coup, plus rien ne semblait avoir d'importance et le faible espoir qu'il entretenait encore à l'égard de sa relation avec Judith sembla disparaître. Elle avait sans doute voulu lui porter un coup au cœur, se venger et lui rendre la pareille. C'était réussi, mais pour lui, c'était la preuve ultime qu'elle ne l'aimait pas. On ne se venge pas des personnes qu'on aime. On trouve le moyen de leur pardonner.

-T'as bien raison, c'est ta vie, ça t'appartient. Aimes qui tu veux, comme tu veux Dolce, j'en ai pu rien à foutre maintenant.

Là-dessus, il se leva, visiblement abattu, mais aussi dégoûté et fatigué. Il aurait dû voir venir le coup et pourtant, il portait direct au but, en plein cœur. Il savait maintenant que la prochaine fois qu'il verrait Judith, ça serait pour lui dire que c'est terminé. Il se leva et quitta la chambre de sa cousine pour aller dans la sienne. Fixant le mur un instant de sa chambre, il y donna un bon coup de poing, se fendant une jointure au passage, mais avoir mal faisait du bien, ça semblait presque compenser le mal mental et puis donner un bon coup sur quelque chose de dur avait fait du bien. La main tremblante après le coup, il s'assoit à son bureau et met la main contre son visage.

Il apprenait maintenant une autre chose. Celle-la, il ne l'avait pas vu venir. Il avait toujours cru que Dolce et lui s'entendait bien. D'ailleurs, la cohabitation se passait bien. Ils n'étaient peut-être pas pareils, c'est vrai, pas le même rythme de vie non plus, mais s'était amplement vivable et ils avaient au moins une conversation agréable par jour. Adam était toujours curieux de savoir comment elle allait, si tout allait bien. Bien sûr, la réponse n'était pas toujours positive, mais il se mêlait de se qui le regardait et se montrait réconfortant comme il le pouvait. Bien sûr, il était aussi quelqu'un d'occuper, alors peut-être que ses préoccupations en se qui concernaient Dolce pouvait passer pour un simple apparat de politesse.

Parce qu'au bout du compte, elle pensait qu'il se foutait d'elle, qu'elle l'énerve. Et puis quoi d'autre encore. Elle disait n'importe quoi, mais elle marquait un point. Maintenant, il ne se sentait plus à sa place dans cette chambre. Il n'avait jamais dit qu'il la trouvait trop gamine. Enfin bref, il n'avait pas du tout envie de se justifier et vu les reproches qu'elle lui faisait, il ne se sentait plus du tout le bienvenue. Elle disait vouloir dégager, mais il se contenta de se lever et de "dégager" lui-même. Arrêter dans le cadre de porte, il prêta l'oreille à une dernière remarque. Si c'était comme ça, il savait maintenant quoi faire. S'il la rendait malheureuse et qu'en plus, elle le détestait, qu'elle aimait Aaron, Adam était quand même d'aditionné et d'arriver à un résultat somme tout arithmétique. Après avoir frappé le mur et resté pensif un instant sur son bureau, il se leva et prit son sac à dos, son sac de sport, qu'il remplie de trucs essentiels, de linge aussi. Il ne passerait pas la nuit ici et si quelqu'un dégagerait, ça serait lui. Après avoir mis son manteau noir, il prit son sac, qu'il mit sur le dos et tenait son sac sport. Passant devant la chambre de Dolce, il y jeta un petit regard silencieux, puis franchit la porte de l'appartement, en vue d'aller à sa voiture et de quitter les lieux.

[Terminé]