 |  Sujet: « I just did what had to be done! » |Alone| Lun 16 Avr - 22:09 | |
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Le temps est une notion qui varie. Parfois, les minutes se transforment en heures. Le temps semble alors aller de l'avant mais dans un ralentissement obsédant. Tout devient parfois agaçant et son action sur les nerfs est alors des plus néfastes. Cependant, lorsque les heures se transforment en secondes, voire moins que ces dernières, la vie vous échappe. Et dans ces moments-là, les choses courent et passent comme la lumière des feux des automobiles sur une voie rapide. Plus rien n'a alors d'importance. Il n'y a que le moment présent. Uniquement, simplement cet instant qui vous absorbe et vous happe dans un tourbillon dont l'on n'a que très rarement conscience. La vie était faite ainsi. Le temps variait et c'était sans doute mieux ainsi. Parfois, la douleur semblait durer des heures, mais elle permettait à l'être humain de se relever avec la connaissance de celle-ci. Il apprenait alors de ses erreurs ou bien décidait inconsciemment de répéter sans cesse le même schéma d'action, jusqu'à ce que la vie elle-même ne se retire et le prive de ses mauvaises habitudes. Là encore, tout était une histoire de personnalité. Blake Lucy Lane, quant à elle, avait plutôt tendance à faire de sa vie une liste interminable sur laquelle les deux schémas se croisaient et se côtoyaient dans un mélimélo parfois étourdissant. Mais les habitants de cette planète avaient sans doute tous leur propre opinion sur la question ! Ils la connaissaient tous comme une jeune fille manipulatrice et plutôt hypocrite. Et bien entendu, ils approchaient tous de la vérité. Mais il semblait que le pourquoi n'intéressait personne. Aucun Homme ne s'était alors posé la question. La jeune fille superficielle que représentait souvent Blake avec perfection ne semblait pas être la première dans sa catégorie. Les gens ont tendance à ne s'attarder que sur la fine couche de vernis dont l'épaisseur varie selon le secret que l'on s'évertue à préserver hors de porté. Et le vernis que Blake avait appliqué sur les siens - sur ses secrets - était suffisamment épais pour les protéger des attaques qu'ils étaient susceptibles de provoquer.
Son voyage se terminait. Son cellulaire, éteint et parfaitement rangé dans son sac à main, la jolie brunette regardait par la fenêtre, rassemblant ses esprits. Pendant son séjour, Blake s'était faite discrète. Le Canada était réputé pour sa discrétion et c'était sans aucun doute ce qu'elle était partie chercher dans ce pays au climat un chouilla étrange. Cela en aurait étonné plus d'un. Mes les quelques rendez-vous qu'elle y avait pris s'étaient montrés plus ou moins fructueux. Elle en savait plus. Et un élément l'avait chamboulé. Blake s'était sentie affaiblie, à deux doigts de mourir. Mais rien de tout cela n'était arrivé. Au contraire. Aujourd'hui, elle se sentait plus déterminée que jamais ! Les plans de la jeune femme se voyaient quelques peu contrariés. Mais c'était un bien pour un mal. Blake pensait avoir fait le bon choix en faisant enfermer Leya. Mais la raison resterait un secret qu'elle garderait, jalousement. C'était mieux ainsi.
L'avion prit son envole. Les heures passèrent et seulement quelques minutes après son débarquement, la belle rentière était déjà dans son taxi, en route pour la Great Academy. Elle devait d'abord se changer, prendre une longue douche, allumer son Netbook, pianoter quelques mots sur le net pour annoncer son retour, checker ses sources. Et là seulement, elle serait prête à se rendre au commissariat pour retirer sa plainte et ainsi faire sortir la petite peroxydée de sa cage argentée.
Le visage de Leya se précisait tandis que Blake s'approchait de la cellule. La brunette avait demandé à assister à la remise en liberté de la jeune femme. Le prétexte qu'elle avait invoqué importait peu. C'était, de toute manière, un pieu mensonge. Blake dévisagea sa camarade. Enfin... Ce mot était bien étrange pour qualifier la relation qu'avait Leya avec la brunette.
« Je viens de retirer ma plainte. Tu vas pouvoir sortir. Ne me regarde pas comme ça ! J'ai seulement fait ce que j'avais à faire ! ... » Le regard de Blake se perdit un instant de le vide. Très vite, Blake reprit ses esprits. « ... Tu devais apprendre que faire ce que tu as fait était mal. Mais je n'ai jamais eu l'intention de te faire aller en prison. J'ai essayé d'appeler le commissariat avant mais ma liaison était mauvaise. » Ajouta-t-elle, l'œil mauvais. Toute sa mauvaise foi était visible comme une énorme marre de sang sur un carrelage d'un blanc étincelant. « Tiens toi juste à carreaux ma belle ! »
Blake n'entendit aucune réponse, si réponse il y eut. Elle s'était retournée et avait marché droit vers la porte d'entrée. Quittant le commissariat, la belle brunette avait rejoint son chauffeur qui l'attendait, porte ouverte. Elle pénétra dans la limousine avant que la porte ne soit refermée. Son regard s'attarda un moment sur le trottoir. Son cellulaire sonna mais Blake reporta son attention sur le trottoir, à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu'un. Un jour la vérité éclaterait. Jaillissant telle la lave en fusion d'un volcan des milliers d'années durant en dormance, elle répandrait alors sa douce, lente et mortelle colère dans les vallées bordant celui-ci. Un jour... oui. Un jour. |
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