Le réveil ce matin fut plutôt paisible même si je ne me sentais pas vraiment forme, une impression de malaise me prenait tout le corps. Je ne peux pas m'empêcher de toucher mes draps pour voir si j'avais fait une crise mais aucune trace mouillée ni sèche et rugueuse ne se trouvait là. C'était le signal alors, la crise était proche. Hors de question d'aller en cours aujourd'hui donc, je suis peut être bizarre mais pas fou. Je ne tiens pas vraiment à être malade devant tout le monde. Surtout que je suis ici que depuis quelques mois et je suis allée en cours que de temps en temps. Enfin bref, je me suis levé comme toujours et je sors de la chambre, me demandant vaguement pourquoi rien n'est à sa place. Peanut vient me faire la fête comme à son habitude et je trouve ça bizarre qu'il n'ait pas été dans ma chambre cette nuit... J'ai du le laisser dehors. Je suis quelque peu dans la vapes et je me cogne à un meuble. J'ai un petit cri de surprise et une voix que je ne connais pas vraiment se fait entendre. Mais je suis où ici? Je suis plus qu'étonné et je me rappelle que je me trouve pas chez ma famille d'accueil car ils ont décidé que j'étais finalement un poids. Moi qui pensait être enfin chez moi. J'ai un petit soupire et j'ignore la voix qui semble me demander si je vais bien. Je connais cette personne d'avant la disparition de maman il me semble et je dois avouer que dés le matin, c'est difficile de me soutirer une parole claire. Je me prépare et je déjeune avec cette voix qui me parle toujours. Je réponds brièvement et elle semble s'amuser du fait que je sois dans les vapes. J'annonce ensuite le programme, j'ai envie de me promener un peu avec Peanut du coup, je me lève pour aller prendre la laisse. Il est très très content de pouvoir partir en balade et quelques minutes plus tard, nous voilà dehors, le chien attaché à sa laisse et moi avec mon fidèle sac à dos. Mon impression de malaise est encore présent, j'espère pas pour longtemps.

Je passe donc la journée à découvrir ou redécouvrir la ville. J'ai vu quelques personnes que j'avais déjà rencontré, surtout le patron du café où j'allais souvent avec ma mère. Il ne semble pas savoir pour elle car il m'a demandé des nouvelles d'elle... Je n'ai pas pu lui répondre et je suis parti. Je ne préfère pas mangé à midi, j'ai peur que ça me déclenche ma crise si j'ai du sang dans l'estomac. Je suis plutôt frileux de ce genre d'expérience. Je me retrouve sans vraiment comprendre dans une parc ou alors une forêt, il n'y a personne et c'est tellement calme. Peanut m'entraine un peu au fond, il veut courir et jouer. Je peux le comprendre, il est tellement jeune. Je me laisse faire comme un enfant, j'ai pas envie de le forcer aujourd'hui, il est tellement gentil avec moi. Il est toujours là quoi qu'il arrive, je l'aime tellement. Mais le flegme nous joue parfois des tours car il semble sentir quelque chose et cours dans une direction au hasard, pour moi. Je manque de tomber et lâche la laisse par inadvertance. Je vois son aura qui s'en va plus loin, je suis paniqué. Ma seule aide est en train de partir, je ne veux pas qu'il me laisse tomber lui aussi. Je suis perdu, il n'y a personne autour de moi pour me guider. Je ne connais pas cet endroit non plus. Je commence à courir pour le suivre mais c'est fortement déconseillé, mon cœur s'emballe un peu et je semble voir l'aura de Peanut avec une autre bien plus grande. Je suis surpris et je m'approche, m'agrippant mon haut au niveau du cœur comme si j'avais une douleur insoutenable. Je suis essoufflé et plus je m'approche et plus je comprends ce qu'il vient de se passer. Le chien a senti l'arrivée de cette personne, qui me semble être une fille à l'odeur qu'elle dégage – Odeur très agréable qui plus est -, et il a voulu aller jouer avec elle. Il a du lui sauter dessus pour jouer, j'espère qu'il ne l'a pas déranger. Quand il me voit, le chien revient vers moi pour me refaire la fête. Je tombe presque à genoux, très essoufflé, pour lui dire:

« Ne me refait plus jamais un truc somme ça, compris? »

Il semble comprendre que je le gronde et il couine un peu avant de frotter sa tête contre mon bras. Je le caresse avant de me souvenir qu'il y a une personne juste à coté. Je tourne ma tête vers elle pour lui dire, de ma voix la plus neutre possible, pour cacher mon léger manque d'air :

« Excuse moi s'il t'a dérangé, j'ai encore du travail avant qu'il soit complétement éduqué. »

Que dire de plus. Je tente de me relever mais à l'évidence, il vaut mieux que j'attende un peu. Je m'assois donc, mes yeux toujours vers la personne. Peut être qu'elle va me répondre. Je me suis excusé, je pense que c'est suffisant, mon cerveau tourne le plus vite possible pour essayer de trouver ce que j'aurais pu essayer d'oublier. Non, je ne vois pas. Mais ce satané chien va me le payer, j'avais pas envie de rencontrer des gens aujourd'hui.

Peanuts réclame encore des câlins et je le caresse pendant que je sens la jeune fille s'assoir à coté de moi. Je suis généralement assez mal à l'aise dans ce genre de cas mais là, j'ai décidé de me socialiser un peu. Je n'arriverai pas à relever la tête une bonne fois pour toute si je ne m'ouvre pas un peu plus aux gens. Ce chenapan de canidé va ensuite quémander des caresses à la jeune fille en jappant joyeusement. Il a toujours la pèche ce chien, c'est pas possible. J'ai un petit sourire et elle me dit qu'il est super. Heureusement qu'elle aime les chiens car celui là est plutôt pot de colle et je crois que maintenant, il va assimiler que cette jeune fille est une camarade de jeu et il va lui faire la fête à chaque fois qu'il va la voir. Je soupire un peu d'exaspération mais je me reprends très vite, c'est assez impoli de faire ce genre de chose en public, ma mère me l'a assez dit. Un léger malaise me prend un peu aux poumons et je prends rapidement un cachet. Je ne veux pas spécialement avoir de crise maintenant, je suis de bonne humeur et je suis assis sous un arbre. Ça risque de pas le faire si je commence à avoir des convulsions devant une inconnue. Je sors rapidement de mes pensées et je lui dis:

« Il a l'air de t'apprécier, toutes mes condoléances, il ne va pas te lâcher. »

J'ai un petit rire, rire qui est trop rare à mon goût ces temps ci et je lève la tête vers le ciel pour savourer le vent qui fait doucement bouger mes cheveux. C'est assez agréable et je me souviens d'un coup que je ne me suis pas présenté, c'est très impoli une fois de plus et je rougis légèrement en y pensant. Oulà, ma mère se retournerai dans sa tombe si elle savait ça. Hum, je n'aime pas trop ce genre de pensées, il faut que je reste dans l'espoir qu'elle est encore en vie et qu'elle est peut être ici, à New York. Il est impératif que je sois positif sinon je vais me remettre à bougonner dans mon coin et je vais faire fuir cette fille. J'ai pas trop envie de passer pour le mec bizarre dés le début. Franchement, j'y tiens pas trop. Enfin bref, je crois qu'il faut que j'agisse rapidement ou alors elle va s'en aller. Je dis, un peu précipitamment:

« Je m'appelle Peter et toi? »

J'ai l'impression d'être une adolescente face à sa star préférée... Je suis un peu pathétique mais bon, je suis comme ça, qu'on le veuille ou non. Je pose mon regard sur elle malgré le fait que je ne la regarde pas vraiment et j'attends une réponse. Je ne sais pas trop à quoi elle ressemble mais j'avoue que j'aime bien sa voix. J'ai l'étrange envie de me faire des amis en ce moment, peut être que je change malgré moi. Il est loin le temps où je refusais de voir qui que se soit. Maintenant, j'ai envie de voir des gens et d'avoir des relations avec eux. J'ai quand même peur de me reposer sur mes lauriers et que mes défenses disparaissent du jour au lendemain. Je repars une fois de plus dans mes pensées et c'est Peanuts qui m'en sort en me sautant dessus pour me donner un coup de langue sur le visage. Ce chien a la fabuleuse capacité de savoir quand je sombre dans des pensées plutôt néfastes et il veut toujours me réveiller pour que je revienne à une réalité un peu plus douce. C'est sans doute pour ça que je l'aime autant celui là. Je commence donc à lui faire des câlins et je m'excuse auprès de la jeune fille qui a sans doute du voir que je réfléchissais, le regard dans le vague. Je ne l'écoutais plus, je l'avoue... Je suis le contraire d'un gentleman, c'est certain. Je reprends donc, avec un ton un peu plus assuré que précédemment:

« Excuse moi, j'étais dans mes pensées, certaines choses font surfaces quand on ne s'y attends pas. »

J'ai un petit sourire d'excuse, je ne sais pas vraiment comment faire pour me faire pardonner... Boarf, on verra bien ce qu'elle dira, pour le moment, je me concentre sur elle pour ne pas repartir dans un monde noirci par mon passé. J'échangerai bien ma vie avec quelqu'un, si vous voulez tout savoir.