Le bal de fin d'année. Skye n'aurait raté ça pour rien au monde. Elle voulait oublier cette année qui avait été catastrophique. Alors autant fêter l'arrivée de la nouvelle dans ce cas. La jeune femme avait entendu parler d'une soirée se trouvant dans la salle de bal de Staten Island. Ce n'était pas bien loin de chez elle, pas besoin de s'y rendre en voiture comme ça. Il y avait un dress code : tenue rouge ou blanche de soirée exigée pour les demoiselles. Elle s'était mise à la recherche de la robe parfaite. C'était Esther son amie et aussi coach vestimentaire qui l'avait aidé dans cette quête. Elle était maintenant prête à faire sensation ce soir. Qui sait, elle pourrait croiser des gens qu'elle connaissait comme Trey ou bien encore Maden. Sa tete était embrouillée en ce moment. Maden lui plaisait, il était gentil, chaleureux, beau, drôle, ambitieux, et elle en passait. Leur premier rendez-vous avait été totalement parfait. Il l'avait emmené dans un restaurant qu'elle ne connaissait absolument pas. Tout s'était très bien passé. Un véritable gentleman. Mais de l'autre côté, elle avait toujours des sentiments pour son ex petit ami, Trey Cooper, surtout depuis qu'elle l'avait revu.

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Ce fut vêtue de sa nouvelle robe rouge et les cheveux attachés d'une barette où se trouvait une rose rouge que la jeune serveuse entra dans la salle de bal. Elle donna sa veste à la personne se chargeant du vestiaire et le gratifia d'un sourire. La salle était pleine de monde. Costard, rouge et blanc. Un très beau mélange. Et la décoration, à tomber. Tout était parfait. Skye regarda autour d'elle : elle n'arrivait pas à voir s'il y avait quelqu'un qu'elle connaissait. Peu importe, ça arriverait non ?

« Mais tu viens ou paaaas ? » La porte de la chambre que je partageais avec Jay claqua derrière la jeune femme, qui ne répondit pas à ma question. Je poussais un soupir en secouant la tête. Tant pis, je verrais bien ce soir ! Enfin, techniquement parlant, on était déjà « ce soir ». Je jetais un coup d’œil à l’horloge, et estima qu’il était temps que je me prépare, si je ne voulais pas arriver dans les derniers. Aujourd’hui, c’était le 31 décembre, et la soirée « New Year’s Eve » n’allait pas tarder à commencer… Je me levais de mon lit, et m’étira comme un chat, avant de laisser tomber le t-shirt long que je portais sur mon lit, rapidement rejoint par mon leggins. Je trottinais jusqu’à la salle de bain, et lança mes sous-vêtements dans le panier en osier contenant mon linge sale, tandis que je fonçais sous la douche. L’eau brûlante se mit à ruisseler le long de mon corps nu, et je fermais les yeux, profitant de la chaleur qui régnait à présent dans la salle de bain. Mes cheveux se retrouvèrent bientôt imbibés d’eau, et je finis par me saisir de mon shampoing et de mon gel douche, m’activant sous la douche (sans pensées perverses s’il vous plaît !). Quelques longues minutes plus tard, je sortis enfin de la douche, enroulée dans une serviette en éponge, me frottant énergiquement les cheveux à l’aide d’une autre, plus petite. Je jetais un coup d’œil à mon téléphone. Sniff, j’ai pas d’amis !
Une fois ma crinière blonde séchée, je m’attelais à enfiler ma tenue. La robe que j’avais choisie était rouge, pour respecter le code de la soirée (tenues de soirées, rouge pour les filles !). Drapée, qui m’arrivait au-dessus du genou, cintrée à la taille, le décolleté empêchait le port du soutien-gorge… Et bien tant pis !


Spoiler:

Une fois la robe passée, j’enfilais une paire de Louboutin assortis, et m’installa à ma coiffeuse, pour achever de me préparer. Une touche de fard brillant sur les paupières, un trait de crayon sous les yeux, une touche de mascara, et du rouge à lèvre assortit à ma robe… Je coiffais mes cheveux rapidement, n’y attachant que peu d’importance, les laissant libres sur mes épaules, venant frôler mon dos… Et alors que je passais ma veste pour ne pas avoir froid le temps de gagner la salle de bal, et prenait mon sac à main, je mis la dernière touche à ma tenue : la bague que m’avait offert Jonathan pour Noël… Jonathan que j’espérais d’ailleurs voir là-bas, sans pour autant lui avoir demandé d’y aller avec moi. Je trouvais l’idée plutôt bonne à la base, du genre : ce serait ma surprise, s’il venait, il aurait la surprise de ma tenue, etc… Mais maintenant que j’y réfléchissais bien, c’était une moins bonne idée : j’allais plus stresser qu’autre chose, à l’attendre, attendre, attendre… Et s’il ne venait pas ?
Je me pris la tête entre les mains, poussant un gémissement. Aarg ! Pourquoi les choses devaient toujours être compliquées ? La vie n’avait jamais entendu parler de la « simplicité » ? Une bonne inspiration plus tard, je me redressais, traversant la chambre avant de claquer la porte de ma chambre derrière moi, et dévala les escaliers des Gamma. Une fois dehors, je marchais jusqu’à sortir de l’Université, et décida qu’un taxi ne serait pas de refus : après tout, ce n’était pas la porte à côté, et puis, j’avais des talons hauts, c’était donc une mauvaise idée… Heureusement, les taxis pullulaient à cette période de l’année, et je n’eus aucun mal à en trouver un. Il ne suffit simplement de lever le bras, et l’un d’eux pila juste au même moment. Une fois dedans, je donnais l’adresse, et me colla contre la fenêtre, pas vraiment d’humeur à discuter… Mélancolique, j’observais la ville défiler sous mes yeux. C’était beau tout de même… Bien qu’à mes yeux, ça ne valait pas Los Angeles. Assez paradoxal tout de même, de savoir que j’adorais L.A, mais que pourtant, quand j’étais chez moi, j’avais envie de partir. Pas que New York me manquait, ou que soudain, L.A. ne m’apparaissait plus pareil… Non, c’était juste que je vivais sous le même toit qu’une femme qui…. m’aimait certes, mais me vampirisait. Ne savait pas me montrer cet amour… Que je savais présent, attention, n’allez pas croire le contraire ! Mais… Les critiques, jours après jours, minutes après minutes… La façon qu’elle avait de toujours m’enfoncer, de me faire comprendre que je ne faisais pas assez bien pour elle, la façon qu’elle avait de me faire comprendre que je la décevais, elle et mon père, car je n’étais pas assez parfaite, pas assez excellente, pas assez exemplaire… La façon aussi qu’elle avait de me faire comprendre qu’elle n’approuvait aucun des choix que j’avais pu prendre, comme choisir la Great Academy, et non pas une autre, plus huppée, de choisir des études de droit au lieu d’ingénierie, ou politique, ou n’importe quoi qui leur aurait fait plaisir…
Ce ne fut que lorsque le taxi fut enfin arrêté que je me rendis compte que je n’étais plus très loin de ma destination… Je sortis mon portefeuille de mon sac, et laissa un pourboire généreux au chauffeur. Après tout, c’était bientôt la nouvelle année, et le pauvre travaillait… C’est comme les pauvres gens qui travaillaient le soir de Noël… ça me fait toujours beaucoup de peine de constater ça… Pour moi, Noël doit se passer en famille, avec ses proches, les gens qu’on aime… pas de parfaits inconnus qu’on doit supporter, pendant qu’eux vont s’amuser, et que les autres restent, et travaillent. Mais revenons-en à notre soirée, sinon, je ne m’arrêterai jamais !
Je descendis donc de voiture, mes talons claquant sur le sol, tandis que je resserrais les pans de ma veste autour de moi pour tenter de me couper du froid. Je pénétrais dans la salle, laissant mes affaires au vestiaire… Arf, ce soir, pas de soutien-gorge pour y glisser mon portable ! J’envoyais un dernier message à Jonathan, lui indiquant que j’étais arrivée, et que j’espérais le voir… Et pénétra dans la salle. La décoration me fit doucement sourire, et je me saisis d’une coupe qui passait à portée de main, cherchant des yeux quelqu’un que je connaissais, pour éviter de rester là, comme une potiche, ma coupe à la main. Well Well Well… Let’s have some fun !