La sonnerie de la fin des cours du matin raisonne dans tout les bâtiments de la Great. Chad range son ordinateur portable dans sa sacoche, il attend que tous soient sortis de l'amphi pour descendre parler à son prof d'art contemporain. La discussion ne dure pas longtemps, M. Worlieaf a un cours dans moins de 20 minutes. Chad lui fait par de son projet en cour, celui qu'il aimerai proposé pour la fin de l'année. Il ne lui reste plus que deux semaines, et il a encore besoin de conseils. Après une poignée de main entre lui et son prof, il quitte la salle pour se rendre à la cafeteria. Il y avait déjà un monde fou, Chad regarde l'heure, il n'avait pas le temps de faire la queue, il retourne dans le couloir et va à la machine à boisson se prendre un coke, il fait une pause au distributeur et prend une barre énergétique histoire de tenir le reste de la journée. Ce soir, il avait un rendez vous avec son père biologique, Hank. Rendez-vous qu'il aurait bien annulé pour une fois. Son père n'était pas la personne qu'il aimait fréquenter le plus. Il buvait trop, fumait comme un pompier et passait toutes ses nuits avec une femme différentes. Ce qui lui avait valu de belles déconfitures d'ailleurs. Mais comment Chad pouvait il juger son père, il était célibataire, libre et quelque part, lui même n'avait pas de moral conservant ses coucheries régulières avec des filles qu'il ne connaissait même pas.

Aujourd'hui, le temps était idéal, entre orage et soleil, le brun aurait adoré se planquer à central park et attendre que l'orage éclate. Ou alors se rendre au sommet de l'Empire State pour immortaliser un éclaire sur la ville. Mais, non...il avait cours d'architecture toute l'après-midi, ce qui ne lui laissait qu'une bonne heure pour se rendre chez son père. Il soupire monte sur le toit de l'université pour être un peu seul. Son heure de déjeuner se passe rapidement, il prend quelques photos qu'il juge intéressantes et finalement reprend son sac sur l'épaule pour regagner son cours. Mais alors qu'il descend les escaliers, il voit Maellys en sens contraire, bordel ! il n'avait pas envie de la voir, pas aujourd'hui. Certes, il adorait coucher avec elle, mais chaque fois qu'ils se voyaient, cela finissait soit dans un placard, soit par un important retard à ses cours. Il ouvre rapidement la porte de secours et traverse le grand couloir, il voit l'ascenseur s'ouvrir et même s'il détestait ce genre de machine, il monte et appuie sur le rez de chaussée. La fille près de lui semble complétement perdue dans ses pensées...tant mieux, il n'avait pas envie de parler de toute manière. Il lève les yeux au plafond et attend en pensant, un sourire se dessine sur ses lèvres, il pense à elle...la belle brune qui l'obsède depuis des semaines. Leur soirée vidéo d'hier soir était plutôt sympa, ils avaient parlé, un peu...mais le principal était qu'elle était restée avec lui et pas avec un autre qui l'aurait sans aucun doute culbutée dans un coin sombre. Alors que Chad airait dans ses pensées, une secousse se fait ressentir et l'ascenseur se bloque, la lumière vacille et s'éteint. Le brun sent la fille avec lui buter contre son dos.
Il a beau regarder vers elle, il ne voit rien que du noir.

Bordel ! Je vais encore être en retard ! C'est pas mon jour !

Il entend la jeune fille se redresser.

Non, ça va. Merci. Ca le fait souvent, c'est en partie pour ça que je ne le prends jamais...Ca va toi ? Tu ne t'es pas fait mal ?

Il ne savait même pas où elle était, mais au son de sa voix, elle devait se trouver sur sa droite.

Normalement, la lumière de secours va s’enclencher, tu n'as pas peur du noir ou un truc du genre, claustrophobe ? Parce que je n'ai pas envie de devoir escalader dans le noir pour ouvrir une trappe comme dans les films.

Chad sourit, pour lui seul, puis que la fille ne pouvait sans doute rien voir non plus. La lumière vacille de nouveau, laissant une faible lumière violette envahir le carré de métal. Chad plisse les yeux et regarde vers la blonde. Il tend alors sa main vers elle en posant son sac sur le sol.

Moi, c'est Chad.

Le jeune homme rend le sourire à la petite blonde en face de lui, il sert sa main et regarde autour d'eux.

Décidément, on fait des rencontres partout de nos jours. Content que tu n'es pas peur dans les lieux confinés. Moi, ce n'est pas que je suis claustro, mais déteste être en retard lorsque j'ai un cours aussi important que celui de ce matin.

Chad sourit à la remarque de Charlie. En faite, ils avaient plusieurs solutions, soit appuyer sur le bouton d'alarme qui marchait une fois sur deux en raison de la présence ou non du préposé à la surveillance de la GA. Soit, ils criaient à l'aide, ou bien escaladaient l'ascenseur avec le risque qu'il redémarre à ce moment là...Mais la solution la plus simple serait de prendre les portables et de prévenir une personne qui n'était pas dans l'ascenseur qu'ils étaient enfermés ici.

J'ai plusieurs en faite ? Mais je pense que la plus simple serait de téléphoner.

Chad sort son portable et le lève vers le plafond pour tenter de capter quelque chose. Il grimace et grogne. Il n'arrivait pas à avoir du réseau.

Rien ! Tu as le tien ?

Il voit Charlie tenter elle aussi de capter, mais rien. Par dépit, Chad appuie sur le bouton d'alarme et attend qu'on prenne en considération leur appel. Il retire sa veste et la jette au sol avant de se laisser glisser contre le mur de l'ascenseur.

Je crois qu'on va devoir attendre, tu ferais bien de te mettre à l'aise la Miss....Au faite, tu fais quoi à la GA. Enfin tu étudie quoi ? Comme on va rester ici un moment, autant qu'on s'occupe, parce qu'à moins que tu es un jeu de carte, je pense qu'on va s'ennuyer un peu si on discute pas.

Chad ne savait pas quoi répondre, il est vrai qu'en posant cette question, il ne s'attendait pas à ce genre de réponse, en même temps, il n'avait qu'à s'en prendre qu'à lui même, poser des questions amène parfois à avoir des réponses qu'on a n'a pas vraiment d'entendre. Mais bon, Charlie avait dit ce qu'elle pensait et il ne pouvait pas la regarder différemment, de toute manière, il ne la connaissait pas et il n'était pas sur de la revoir un jour en sortant de cet ascenseur. Et puis soyons franc, ce n'était pas la première à perdre un être cher et la vie continuait, il fallait juste qu'il évite les clichés du style, je comprends, j'espère que c'est pas trop dur. Chad était toujours franc, il disait toujours ce qu'il pensait, c'était un défaut parfois, il devait bien se l'avouer. Il regarde Charlie sentant son regard sur lui, elle devait appréhender sa réponse, c'était assez...amusant en faite, comme s'il allait la juger ou pire la prendre en pitié. Ses lèvres se pincent et il baisse la tête en relevant ses yeux vers la petite blonde.

Tu pense à quoi, là ? Oui, j'ai été surpris par tes paroles, mais...Ce sont des choses qui arrivent, même si on ne le souhaite pas. On ne le souhaite à personne en fait, et il serai bien hypocrite de ma part de te dire que je suis désolé, que je compatis. C'est vrai, on ne se connait et je ne ressens rien de ce que tu peux ressentir, et la vérité, ce serait...est ce qu'en sortant je vais repenser à ça...Non ! je vais penser que je suis en retard, que je vais me faire tuer et que...J'ai rencontré une chic fille dans l'ascenseur qui j'espère se plaira encore pendant toutes ses études ici.

Chad sourit, oui, il était comme ça. Il détestait, les gens qui pour cacher leurs pseudos sentiments avaient besoin des malheurs des autres, les plaignaient ou pire encore. Dire les choses comme elles sont, c'était une marque de respect pour lui. Et si les autres en face ne comprenaient pas et bien ils ne méritaient de leur adresser la parole. L'ascenseur bougea un peu et une voix grésillante se mit à parler. Chad se leva et mit l'oreille devant l'endroit où sortait la voix.

Ouais, il y a quelqu'un, on est même deux et on aimerait bien que vous nous sortiez delà, avant que le diable ne fasse tomber ce putain d'ascendeur !

Chad rigole à la blague du réparateur et entame une petite conversation durant 10 bonnes minutes avec celui-ci. Puis, lorsqu'il se recule, il regarde Charlie.

Dans 15 minutes au max, on sera à l'air libre, j'espère que tu ne vas pas en profiter pour me sauter au cou ! non...Je déconne ! tu sais...Si un jour, tu as envie de sortir la fille en toi ! Je pourrais toujours t'aider, j'ai un don pour ça, il parait...Mais c'est toi qui vois bien sur.

Moins de 15 minutes, après, l'ascenseur descend enfin et s'ouvre sur les couloirs. Chad laisse sortir Charlie en premier et lui tend la main.

Ravie d'avoir fait ta connaissance Charlie ! J'espère que tu n'as pas eu trop peur du pauvre diable que je suis ! Je n'ai jamais mordu !

Le bêta se mit à rire voyant la confusion de la jeune femme en face de lui. Il remit son sac sur son épaule et regarda l'heure, au point où il en était.

Ca n'a rien de négatif, mais je trouve que tu as...je ne sais pas...une chose en toi que tu cache. Sans doute par pudeur ou timidité et comme je suis photographe, je vois certaines choses que les autres ne décèlent pas. En fait, tu me fais beaucoup penser à ma meilleure amie Mia lorsqu'elle était plus jeune. Ta timidité t'empêche d'être qui tu es, sortir la fille qui est en toi, c'est...t'aider à te surpasser. New York est une grande ville, si tu ne te montre pas un peu exubérante, tu ne te fais pas beaucoup d'amis. Crois-moi, je suis du Texas et je sais de quoi je parle, lorsque je suis arrivé ici, il m'a fallu une bonne semaine pour comprendre comment ça fonctionnait.

Il attrape son portable et regarde vers Charlie.

Ton numéro de téléphone ? Enfin si tu veux bien. Je pourrais comme ça te joindre pour te refiler mes cours et puis te conseiller pour te faire des amis, à la GA. Je crois connaitre pas mal de monde ici.

Chad note le numéro qu'elle lui donne et se met à sourire de voir encore hésiter. Elle était touchante, elle n'était pas du tout le genre de filles qu'il fréquentait à New York, mais il aurait été le pire des chiens, s'il ne l'aida un peu. Après tout, elle avait l'air gentille, un brin trop innocente, peut être mais elle se ferait ses armes. il regarde à nouveau sa montre et lui tend sa carte pro avec son numéro de portable.

Je suis désolé, je dois vraiment filer. Appelle-moi, si tu as besoin. Et puis on se reverra peut être dans les couloirs.

Il lui fait un signe de main et court pour rejoindre son cours avant de vraiment se faire jeter. Cette rencontre avait été sympathique bien qu'assez atypique.